HOSTAGES

9 - Interference.

Chapitre 9

October 21, 2020.

London,

                                  - Manilla James -

Je crois à peine commencer à prendre conscience de ce qui est en train de se passer.

Je vais vomir, je me sens toute secouée. J'ai du mal à assimiler mes pensées, tout tourne en boucle et à la fois, tout va dans tous les sens.

Le reste du trajet s'est déroulé dans le silence, puisque celui qui osait ouvrir la bouche était sûr de recevoir les foudres du conducteur. Hormis l'appel téléphonique qu'à eu ce dernier, où l'on pouvait seulement entendre les "mh" approbateur provenant de sa gorge,.

Un, deux, trois hommes.

˙sǝpıoɹɟ sɹnǝnS

Peut-être que j'étais là au mauvais moment. Ou peut-être qu'Izaak, à la fin de l'une de ses journées de travail, est malencontreusement tombé sur l'un de ces malades, et ça a mal tourné.

Peut-être.

Mais tu n'en sais rien, et tu es contrainte de faire ce qu'il te demandent. Et si ça se trouve, ils vont te violenter, voir pire, à destination.

Je n'ai pas supporté. J'ai frappé contre le dos de l'appui-tête d'Amàn, pour qu'ils m'ouvrent la portière et que je puisse vomir mes tripes. Et mon estomac s'est davantage retourné quand j'ai vu que mon acte a surpris Amos qui s'est précipité sur l'arme en dessous de son siège, en pensant sûrement que je me rebellais. Bryan lui, a attrapé mon bras dès le premier coup que j'ai porté à l'appui-tête.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande Amos, irrité, l'oeil à l'arrière et la main sous le siège, la tête légèrement tournée.

- Arrêtez la voiture ! S'il-vous-plaît, seulement cinq secondes.

Et toujours un regard vers ce sale type. Pourquoi ils le regardent à chaque fois que j'ouvres la bouche ?

Finalement, la voiture prend une allure plus lente et s'arrête sur l'accotement. Je me jettes sur la poignée avec frénésie et tente de l'ouvrir à répétition avant qu'un son ne m'indiques qu'elle est enfin déverrouillée. En sortant de la voiture, j'atterris sur de l'herbe et ne rejette que du liquide. Je n'ai rien mangé depuis hier soir, je n'ai bu que l'eau achetée plus tôt par Bryan à la supérette.

- Dégueulasse, entendais-je plus loin.

Mon estomac se contracte toujours un peu plus pour régurgiter quelque chose, mais il n'y a rien, et c'est douloureux. Les larmes me montent aux yeux, et je me retrouve a analyser les alentours, sûrement sous l'oeil inquisiteur de ces types. Mon souffle se saccade, mais je n'ai plus envie de vomir, alors je m'essuie la bouche du dos de la main et me relève doucement. J'ai les frissons, c'est une sensation atroce. Je vais tomber malade, c'est certain.

Nous sommes complètement isolés de la ville, c'est une route bordée d'arbres, les forêts de part et d'autre de la route la plonge dans une obscurité lugubre. La nuit va bientôt tomber mais quelques voitures y passent. Je ne sais absolument pas où l'on se trouve, sur le chemin j'ai aperçu sur une des plaques Biggleswade, mais j'ai passé le reste de mon temps a fixer mes mains à chaque fois que je croisais son foutu regard, à lui, alors je n'ai aucune idée de la direction que l'on a pris ensuite. Je sais juste que nous ne sommes plus dans les environs de Londres.

Je me retournes, l'œil discret, Bryan est accoudé au coffre de la voiture, deux pas derrière moi, les mains dans les poches, ses yeux virevoltent dans tous les sens, à l'affût du moindre danger. Je ne vois pas Amos de ma position, mais je vois Amàn. Et mon coeur s'arrête l'espace d'une seule seconde.