Ambre avait tout pour être heureuse. Des amis en or, l'université de ses rêves et surtout Vincent, son petit copain. Tout pour en faire jalouser plus d'une.
Le bonheur et les rires étaient dupliqué de journée en journée. L'étudiante avait enfin trou...
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Vincent
H. Company's, Minnesota, 23/09/24, 21:46.
Rien. Absolument rien ne s'était passé ce soir, et ça me rendait fou. J'étais prêt à tout : une contre-attaque, un affrontement direct... mais non, rien. Pas un seul signe d'Ambre. Et pourtant, je l'avais observée. Plusieurs fois dans la soirée, je m'étais assuré de passer devant son bureau, histoire de jeter un coup d'œil discret, voir si elle tramait quelque chose. Chaque fois, elle était là, plongée dans ses croquis comme si de rien n'était.
L'entreprise était déserte, tous les employés avaient quitté les lieux depuis des heures. Seuls Ambre et moi restions, coincés dans cette espèce de duel silencieux. Je m'étais attendu à ce qu'elle m'affronte d'une manière ou d'une autre, mais tout ce que j'avais vu en passant devant son bureau, c'était une Ambre concentrée, ses écouteurs vissés sur les oreilles, une main rapide et habile sur ses feuilles. Pas une provocation, pas un regard levé vers la porte. Rien.
Je commençais à me demander si elle me jouait un double jeu. Ce calme me mettait la puce à l'oreille. Ce n'était pas son genre. Ambre n'était jamais passive, elle ne laissait jamais passer l'occasion de riposter. Mais ce soir, elle n'avait pas bronché, comme si la confrontation entre nous n'avait même jamais eu lieu. Soit elle était en train de préparer quelque chose, soit elle avait décidé de m'ignorer totalement.
À 21h35, je l'avais vue sortir de son bureau sans précipitation. Elle avait rassemblé ses affaires, son sac à main, et avait quitté son poste sans une seule once de nervosité. Elle avait pris les escaliers comme à son habitude. C'était sa manie : jamais elle ne prenait l'ascenseur, toujours ces foutus escaliers, comme si elle évitait d'emprunter le chemin le plus facile, même pour rentrer chez elle. C'était un autre de ses mystères.
Je me souvenais être passé une dernière fois devant son bureau juste avant son départ, pour être certain qu'elle ne préparait rien d'étrange. Mais tout semblait parfaitement normal. Trop normal. Et c'est bien ça qui me dérangeait. Ce calme absolu, cette absence de provocation... quelque chose clochait.
Je retournais dans mon bureau, fermais la porte derrière moi et m'assis dans mon fauteuil, les pensées en ébullition. Qu'est-ce qu'elle trafiquait ? Pourquoi ce silence ? Depuis quand Ambre Coleman restait-elle aussi docile après un conflit, surtout avec moi ? Elle me réservait quelque chose, c'était certain.
Ce qui me rendait encore plus furieux, c'était cette impression de ne rien comprendre à ce qu'elle pensait. J'étais incapable de savoir comment elle me percevait réellement, et c'était insupportable. Elle pouvait parfaitement me provoquer, mais je n'avais aucune idée de ce qui se passait dans sa tête. Cette incertitude, cette zone d'ombre autour de ce qu'elle pouvait bien penser de moi, m'irritait plus que je ne l'aurais voulu...
