Le lendemain matin, après une nuit agitée par des rêves étranges et des félins ronronnants, je pris mon courage à deux mains et me mis en route pour le village voisin. J'avais avec moi un petit chaton gris, récupéré la veille dans les cuisines du manoir. Son regard curieux et ses miaulements doux me donnaient du courage.
Le trajet jusqu'à la demeure de la sorcière était long et sinueux, et plus j'approchais, plus le paysage devenait étrange. Des arbres tordus, des fleurs aux couleurs irréelles et une brume légère donnaient à l'endroit une atmosphère mystique.
Enfin, j'arrivai devant une chaumière à l'apparence modeste, entourée d'un jardin luxuriant où des herbes folles se mêlaient à des plantes exotiques. Je pris une profonde inspiration et frappai à la porte.
La porte s'ouvrit lentement, et je fus accueillie par une femme d'une beauté éthérée, ses yeux bleu perçant et ses cheveux blancs flottant comme des plumes. Elle semblait à peine plus âgée que moi, mais il émanait d'elle une aura de sagesse millénaire.
- Entrez, entrez, dit-elle d'une voix chantante. Je suis Camille.
Je m'inclinai légèrement.
-Bonjour, Camille. Je suis Auriane.
Elle m'observa avec un sourire amusé.
- Éloane m'a parlé de toi. Tu veux découvrir la vérité sur ton meurtrier, n'est-ce pas ?
Je hochai la tête, tout en tenant fermement le chaton contre moi.
-Oui, c'est bien cela.
Camille tendit la main et caressa doucement le chaton, qui ronronna immédiatement.
-Adorable. Tu as fait le bon choix. Puis, sans plus de cérémonie, elle s'assit sur une chaise en bois sculpté et croisa les jambes, me fixant avec un sourire malicieux.
-Alors, pour obtenir la potion qui te révélera la vérité, tu devras accomplir une quête pour moi, dit-elle en se penchant en avant.
Je déglutis nerveusement.
-Quelle sorte de quête ?
Camille se pencha encore plus près, ses yeux pétillant de malice.
- Tu devras me rapporter... du sperme du prince héritier.
Je faillis m'étouffer avec ma propre salive.
- Qu-quoi ?!
- Oh, ne sois pas si choquée, dit-elle en éclatant de rire. C'est une simple demande, il n'y a rien de bizarre, tu n'a jamais vue de sperme de ta vie ou quoi?
Je me sentais de plus en plus gênée.
- Comment suis-je censée faire ça ?
Camille haussa les épaules d'un air indifférent.
- Tu es une jeune fille intelligente. Tu trouveras bien une solution. Enfin je pense.
Je rougis de plus belle.
- Mais c'est... c'est complètement fou !
- Peut-être, répliqua Camille avec un sourire énigmatique. Mais c'est nécessaire. Le sperme du prince possède des propriétés magiques qui renforceront la potion.
Je n'en revenais pas. J'étais censée sauver ma vie en... récoltant du sperme ?
- Et si je refuse ? demandai-je, espérant une échappatoire.
Camille se leva et s'approcha de moi, posant une main douce mais ferme sur mon épaule.
- Tu ne veux pas vraiment découvrir la vérité alors ?
Je me mordis la lèvre, désespérée mais déterminée. - Très bien, je le ferai. Mais comment suis-je censée procéder ?
Camille sourit et se transforma soudainement en un chat blanc, puis en un corbeau noir, avant de reprendre sa forme initiale.
-Je peux te donner un petit coup de pouce. Je peux te transformer en ce que tu veux pour t'aider dans ta quête.
Je soupirai, essayant de reprendre mon calme.
- D'accord, transforme-moi en... quelque chose de discret.
Camille hocha la tête. - Une servante du palais, peut-être ? Elle agita les mains, murmurant des incantations, et avant que je ne le réalise, je portais une simple robe de servante et tenais un balai.
- Merci, dis-je, un peu plus confiante. Je ferai de mon mieux.
- Bonne chance, Auriane, dit Camille en riant. Et n'oublie pas, sois créative.
Je quittai la chaumière, le cœur battant la chamade, prête à relever le défi le plus absurde et embarrassant de ma vie. Mais pour découvrir la vérité et changer mon destin, j'étais prête à tout.
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Le Jour De Mon Anniversaire
FantasyAuriane, une jeune fille noble au destin tragique, perdit la vie à l'âge de dix-huit ans dans des circonstances mystérieuses. Dans l'au-delà, son esprit refusait de trouver la paix. Cependant, son histoire ne s'arrêtait pas là. Par un caprice du des...