Des correspondances: 1 voyage

Partie 4

« Je suis désolée, chuchota la française.

– Hé, tu n'as pas à l'être. C'est moi qui suis désolé que tu aies dû voir ça. Je suis surpris d'ailleurs de voir qu'il y ait des jeunes comme ça dans notre quartier. Allez, ça va aller d'accord. »

Il la garda un encore un peu dans ses bras, pour apaiser sa peur. Elle se sentit bien dans ses bras. Protégée. Rassurée.

Instinctivement, Maria passa sa main au niveau de l'impact pour vérifier qu'il n'y ait aucun problème extérieur. Rassurée de ne sentir aucune bosse ni sang et aucune réaction de douleurs de la part de la française elle soupira laissant son sourire réapparaître. La brune finit par se calmer et se décrocha du plus vieux.

« Ça va mieux ? lui demanda-t-il calmement.

– Oui merci. »

Il mit ses deux mains sur ses joues en coupe et inclina légèrement sa tête pour embrasser son front. Maria ne dit rien mais rit intérieurement de voir son frère draguer sa correspondante. Liam la lâcha et ils reprirent la route. Maria s'approcha de l'oreille de la brunette et lui chuchota :

« Je t'avais dit que mon frère était le meilleur !

– Et toi la meilleure sœur au monde, dit-il en prenant Maria dans ses bras par le dos pour la soulever.

– Liam je t'aime mais reposes MOIIIIIII ! »

Il la déposa donc parterre puis mit un bras autour de l'épaule de l'une et l'autre autour de l'autre.

« Ah ! L'amour entre frère et sœur ! Tu dois connaître ça toi non ?

– Non, dit Almundena en rigolant légèrement.

– Attends. Tu ne connais pas ?! s'étonna le plus vieux.

– Bah non, c'est difficile de connaître quand nous n'avons ni frère ni sœur, se moqua-t-elle.

– Ah bah oui. Je suis bête, dit-il alors que Maria acquiesce avec un hochement de tête. J'étais persuadé que tu avais des frères et sœurs.

– Bah Will est comme frère, certes mais sinon non.

– Autant pour moi, dit-il avant de poursuivre en espagnol. Et Maria ne crois pas que je n'ai pas retenu le fait que tu aies acquiescé lorsque j'ai dit que j'étais bête.

– Je ne fais qu'acquiescer la vérité.

– Je me vengerai Maria ! Et tu le sais !

– Pff, oses-tu imaginer que je puisse avoir peur ?

– On en reparlera hein ?

– Sans aucun doute !

– Tu comprends ce qu'on dit ? demanda Liam en anglais.

– Eh bien... oui !

– Sans rire ?! s'étonna-t-il. Et tu ne pouvais pas nous le dire avant ?

– Moi je le savais ! s'écrit fièrement Maria.

– Et je te l'ai déjà dit Liam. En plus, bien plus d'une fois je te parlais en espagnol !

– Peut être... effectivement je m'en souviens, rigola-t-il après un temps de réflexion. »

Ils continuèrent alors à parcourir les rues les conduisant vers l'appartement. Almundena profita d'observer le décor qui lui était offert pour oublier ce qu'il venait de se passer. Elle observa dans les détails tous ces bâtiments couleur brique, renfermant des tas de vie et d'histoire. Elle en venait à s'imaginer la vie de tel ou tel appartement. Mais elle connaissait bien la différence entre s'imaginer et savoir.

Ils arrivèrent finalement devant l'immeuble, Liam fit le code puis ils montèrent dans l'appartement. Rosa, de la cuisine, leur demanda si la visite c'était bien passé. Ils acquiescèrent puis partirent se doucher. Almundena la première et Maria la deuxième. La brune rangea un peu ses affaires dans la chambre puis se met sur le canapé avec Rosa et Maria. Elles regardèrent une émission de divertissement.

« Liam prend beaucoup de temps à la douche, prévint Rosa. C'est pour ça qu'il passe souvent en dernier ! Comme ça j'ai le temps de finir le repas pendant qu'il se douche. D'ailleurs il serait peut être temps de s'y mettre ! »

Les filles se mirent à rire puis Maria proposa de jouer à des jeux sur la tablette. Les jeux de sociétés étaient l'une des activités les plus utilisés lors des correspondances. Ils permettent d'émettre une ambiance chaleureuse qui casse la barrière de la langue. Souvent cela permettait même de s'entraîner dans les deux langues sur du vocabulaire simple tels que les couleurs, les chiffres. Seulement, pauvre Maria, sur les quatre jeux qu'elle avait choisi, il y en avait trois auxquelles la française se débrouillait plutôt bien. Mieux qu'elle du moins. De ce fait, pendant le repas la rousse n'arrêtait pas de se lamenter. Après le repas ils partirent se préparer à se mettre au lit. Puis Almundena demanda dans le couloir à Maria et Rosa en espagnol à quelle heure devrait-t-elle se lever.

« En espagnol ? Bien ! À 7h15 ? Vous aurez un peu moins d'une heure pour vous préparer.

– D'accord ! Bonne nuit !

– Bonne nuit, lui répondirent Rosa et Maria. »

Elles partirent dans leurs chambres et lorsque la française se retourna pour aller dans la sienne elle se retrouva nez à nez avec Liam. Enfin, disons plutôt nez à menton, la brune étant légèrement plus petite. Surprise, elle fit un léger bond en arrière, alors qu'elle calma sa respiration.