Partie 7

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Almundena suivit sa correspondante qui souhaitait lui montrer la cour de son lycée qui était immense puis elle l'emmena aux toilettes et lui dit qu'elle devait repartir dans la salle pour son diaporama de présentation en urgence. La française devait donc repartir à la salle toute seule. Mais évidemment, maligne comme elle était, elle se perdit dans le lycée. En traversant un couloir au rez de chaussée bondé, un garçon de style racaille se dirigea vers elle. Ça devait être lui dont Maria lui avait parlé. Un harceleur qui, d'après la rousse, ne martyrisait pas seulement les étrangers mais bien tout l'établissement. Il la poussa contre un mur et commença à lui parler en espagnol. Elle ne comprit d'abord rien. Puis il la repoussa et redit la même phrase qu'elle finit par comprendre : « repars dans ton pays ». Il faillit la taper mais elle l'esquiva et un garçon prit le bras du harceleur et le plaqua contre les casiers. Liam.

« Tu lui fous la paix ok ?! Dégages. »

Il le relâcha. Le harceleur partit en marmonnant quelques mots dans sa barbe. Les élèves autour s'étaient arrêtés, un peu effrayés par la situation, mais ils avaient vite repris le cours de leur vie laissant Liam se diriger vers la française.

« Deux altercations en 24h, tu fais fort, rigola-t-il. Ça va ? Il ne t'a pas fait mal ? lui demanda en français Liam visiblement inquiet.

– Non ça va. Il a essayé de me taper mais je l'ai esquivé.

– Tu l'as quoi ?

– Je l'ai esquiv... évité.

– Oh d'accord. Tu n'es pas avec Maria ?

– Elle devait repartir dans la salle alors elle m'a accompagné aux toilettes et puis pour revenir je me suis perdue.

– Eh bien c'est malin ça. Bon je te ramène à la salle du coup ?

– Si ça ne te dérange pas je veux bien.

– Il faut faire attention ici, la prévint-il en marchant. Il y a beaucoup de gens eum... Crazy ?

– Fou ?

– Oui voilà. Dès qu'il y a des étrangers ils se jettent sur eux comme si c'était des stars ou de la viande. Regardes ! »

En effet, lorsqu'ils arrivèrent à l'extérieur vers le bâtiment qui accueillait les correspondants, Liam lui montra la porte d'entrée ; il s'y trouvait tout un attroupement d'élèves empêchant même l'accès à l'entrée. Un peu comme... un groupe de fan observant son groupe préféré à travers une porte. Oui voilà... de nombreux curieux. Liam lui prit la main et poussa les élèves.

« Pardon, s'impatienta-t-il en espagnol. Pardon. Poussez-vous. Pardon. »

Ils rentrèrent dans la salle, elle vit les français la regarder et leur fit signe d'attendre. Leurs mains toujours liées, Liam reprit :

« Je dois parler à Maria. On se voit à l'appart ? Je finis plus tôt que vous.

– Ça marche. A tout à l'heure.

– A tout à l'heure. »

Il lui fit un clin d'œil, lâcha sa main puis s'en alla. Elle se sentit encore une fois rougir. Puis elle partit rejoindre les filles qui étaient d'ailleurs avec leurs professeurs. Les filles réagissent rapidement. Elle lui demande alors où elle était et ce qu'il s'était passé. La concernée répondit en expliquant partiellement. Fanny lui fit remarquer la situation entre Liam et sa sœur au fond de la salle. La fraternité était clairement en train d'avoir une sérieuse discussion loin d'être gaie. Almundena se maudit mentalement d'avoir causée cette situation. Elle aurait souhaité partir aider mais elle se résigna se rappelant de sa présentation en approche. Ils se remirent alors tous au boulot pour réviser une dernière fois leur diaporama avant de le présenter devant tous les correspondants. Chaque école devait présenter les mesures prisent par leur établissement pour limiter les déchets et la pollution. Tout cela en anglais bien sûr. Une fois que chaque lycée était passé, commença un débat sur ce qui pourrait être ajouté ou à l'inverse enlever ou du moins améliorer dans leurs habitudes autant dans leur lycée que dans leur vie de tous les jours. Les professeurs étaient surpris par toutes les idées qu'avaient les élèves toutes plutôt constructives.

Finalement à 14h ils étaient tous lâchés pour la journée. La plupart continuait, malgré être sorti, à débattre sur ce sujet des petits pas à réaliser tous les jours. C'était le cas de nos deux correspondantes, marchant vers l'appartement. Elles tentèrent entre l'anglais et l'espagnol de communiquer leurs idées. Du splanglish inconscient !

Lorsqu'elles arrivèrent chez Maria, cette dernière partit dans sa chambre pour aller mettre son téléphone en charge ainsi que régler deux, trois affaires. Almundena en profita pour rejoindre Liam dans la cuisine. Ils se lancèrent quelques banalités avant qu'elle ne souhaite aborder un certain sujet.

« Tant qu'on parle en français et que Maria n'est pas là, j'aimerais te parler de quelque chose. Sur ce qu'il s'est passé tout à l'heure...

– Avec Marcus ?

– Non avec Maria.

– Ah. Tu sais ça arrive entre frère et sœur de se prendre la tête un peu.

– Oui. Sauf que vous deux c'est rare et là c'était de ma faute.

– Ce n'était pas de ta faute.

– Si. Regardes, en même pas deux jours j'ai déjà causé deux problèmes. »

Surpris, il lâcha tous les ustensiles et vint vers la brune pour prendre sa tête entre ses mains.

« Regardes moi. Tu n'y es pour rien d'accord ? Que je sai... que je sache tu n'as jamais demandé à te faire agresser.

– Certes. Mais je n'aime pas me dire qu'à cause de moi des gens se disputent.

– Arrête de t'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute.

– Elle n'avait pas l'air bien tout à l'heure, soupira-t-elle.

– Cela lui passera. Elle sait aussi bien que moi que nous allons recommencer à faire n'importe quoi tout à l'heure. »

Cette discussion se termina ici, en français. Un bon français ce qui étonna la française se rappelant du niveau de sa sœur, elle s'interrogea donc.

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