Partie 1

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Dimanche 17 Février

8h26, gare d'Irun

Onze jeunes étaient dans un train à attendre qu'il démarre. Ce dernier démarra pour ce qui semble être un simple trajet mais en réalité, il démarrait pour un grand voyage.

Parmi ces jeunes se trouvaient deux meilleures amis : Almundena et Will. L'une aux yeux verts, l'autre aux yeux bleus. Ces deux étaient voisins et ce, depuis qu'Almundena avait 3 ans. Will, lui, allait faire quatre ans. Avant, ce dernier était en Angleterre avec ses parents. Ils avaient décidé de quitter l'Angleterre pour partir dans la région du Pays Basque dont ils étaient tombés amoureux après un voyage professionnel. C'était donc à cet âge là, que les deux enfants étaient devenus meilleurs amis. Parce qu'ils étaient dans la même école. Parce que depuis tout petit ils rentraient ensemble après l'école. Parce que depuis tout petit ils passaient leurs soirées, samedis et vacances ensemble. Ils avaient tout vécu ensemble. Le passage de l'école au collège, les mauvaises notes, les colères, la tristesse, les déceptions, le passage du collège au lycée, premières histoires d'amour, stress... Ils se connaissaient mieux que personne. « Si tu tombes je tombe ? » Non ; si tu tombes je te relève. Ça, c'était leur phrase d'accroche. Les 400 coups ? Ils les avaient fait, ça, il n'y avait aucun doute.

Il était 9h et le train les amenant à Madrid avait déjà bien avancé dévoilant à grande vitesse de nombreux paysages dignes de cartes postales. Étant en hiver, il s'y trouvait à quelques endroits de la neige, offrant des paysages d'autant plus féeriques.

N'ayant rien mangé le matin, tous sortirent de leurs sacs tout un tas de viennoiseries. Ils mangèrent tout en rigolant, en imaginant des scènes du voyage. Ils installèrent une ambiance chaleureuse afin de déstresser un peu. Même si certains d'entre eux avaient déjà effectuer des correspondances, le trajet vers le lieu et donc la famille qui leur avait été attitré, restait toujours anxiogène. Ce petit repas en commun se poursuivit par une activité, chacun de son côté : regarder film ou série, jeu de cartes, musique, petit vlog, ou somme. Ils faisaient passer le temps comme ils le pouvaient. Mais plus le temps passait et plus ils se posaient des questions. Comment allait être leur famille ? Leur correspondant ? Est-ce qu'ils allaient bien vivre cette semaine ou est-ce qu'ils allaient devoir changer de famille car cela se passe mal ? Pour l'instant, pour Almundena, cela c'était toujours bien passé. Elle était toujours tombée sur une bonne famille avec une correspondante adorable. Mais lors d'un échange, une de ses camarade avait dû changer de famille. Sa correspondante n'avait pas été correct avec elle et sa famille avait préféré qu'elle quitte la maison. Comme quoi, tout pouvait arriver. Will regarda le panneau d'affichage : « Arrêt : Segovia AV ; prochain arrêt Madrid-Chamartin ». Il rigola déjà de s'imaginer les têtes stressées des jeunes qui l'accompagnaient. Lui ne ressentait aucun stress. Il prévînt alors tout le monde.

« Le prochain arrêt est le notre ! »

Ils se redressèrent immédiatement et rangèrent leurs affaires, réveillant au passage les personnes qui s'étaient endormies avec les écouteurs. Almundena se redressa et amena un petit rire général dû à une trace sur son visage représentant son parfait sommeil.

Durant les dernières minutes s'enchaîna un débat sur les peurs de chacun. Notamment l'une d'elle n'étant que très peu confortable avec les chiens. Il est évident que le destin l'a placé avec une famille possédant un chien jeune, très dynamique. Le problème étant que, chacune partageant leurs peurs, le stress en devenait contagieux. La boule au ventre s'installa petit à petit. Une discussion permis de dissiper un peu ce sentiment. Enfin... pour tous excepté Almundena. En effet, Will avoua avoir regardé quelques jours auparavant le téléphone de la brune et y avait découvert que celle ci ne parlait pas seulement à sa correspondante mais aussi à son frère. D'ailleurs il semblait qu'elle parlait plus avec le frère que la sœur. La seule justification qu'elle trouva à dire était de corriger le jeune sur le fait qu'il se parlait non pas depuis un mois mais deux mois. Non, cela n'arrangea en rien sa situation.

Ainsi, tout le monde la charria le restant du trajet. Ils arrivèrent finalement au Terminus. Ils descendirent et se dirigèrent vers le RER. Ce dernier les amènera à l'endroit où les correspondants les attendaient. Lorsqu'ils sortirent du RER ils s'imaginèrent qu'il aurait encore fallu aller au lycée et sûrement à pied, que leurs correspondants les auraient attendu là bas. Mais il en était autrement et plus simplement. À peine avaient-ils traversé la porte pour entrer dans le hall de la gare qu'ils furent assaillis par tous les correspondants et leurs familles. Ne trouvant pas Maria ou sa famille, Almundena décida de sortir et à peine avait-t-elle passé la porte qu'une fille l'accosta:

« Almundena ?

– Maria ? demanda-t-elle.

– Oui c'est moi, répondit-elle en rigolant »

Des correspondances: 1 voyageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant