Des correspondances: 1 voyage

Partie 5

« Désolé, lui dit-il avec un léger sourire au coin des lèvres. Je ne voulais pas te faire peur.

– Ne t'inquiète pas.

– Si jamais ça ne va pas n'hésite pas à venir me voir. Autant dans la journée que dans la nuit. Et même quand je suis en cours. D'ailleurs surtout quand je suis en cours. J'aurais une excuse pour en sortir.

– D'accord, j'y penserai, rigola-t-elle. Merci beaucoup.

– Bonne nuit, lui souhaita-t-il en lui faisant un baiser sur la joue.

– Bonne nuit, lui sourit-elle. »

Il lui sourit et partit dans sa chambre alors qu'elle rejoignait la sienne. Elle mit son réveil puis s'allongea et songea à lui. Certes, ils se connaissaient depuis deux mois mais elle ne l'avait vu en réel qu'aujourd'hui et... elle se sentait comme... bizarre avec lui. Bien, mais bizarre aussi. Il était gentil, attentionné, protecteur, drôle, beau, grand, intelligent... bref. Il était son genre. Elle s'endormit finalement petit à petit.

Sept heure et quart, le réveil sonna. Elle l'éteignit et commença à se préparer dans sa chambre. Une fois prête elle s'assit un moment ne sachant si elle devait sortir et que faire si elle sortait... Est-ce que Maria était déjà debout ? Si non est-ce qu'elle devait la réveiller ? A l'inverse si oui est-ce qu'elle devait sortir maintenant ? Elle regardait chaque meuble comme pour trouver quelque chose à faire pour faire passer le temps. Elle fouilla dans son sac une fois, deux fois, trois fois... bon il était clairement prêt. C'était finalement avec un peu de stress qu'elle sortit sans faire de bruit de sa chambre. Elle observa que la chambre de Maria était allumée. Elle souffla donc et se dirigea vers la salle de bain pour finir de se préparer. Lorsqu'elle en sortit, elle posa ses affaires dans sa chambre puis vit à travers l'entrebâillement de la porte que Maria se trouva dans la cuisine. Elle la rejoignit alors rapidement et les deux après avoir échangé quelques mots prirent leur petit déjeuner. Ce fut finalement vers huit heure dix que les deux correspondantes se dirigèrent à pied en direction du lycée de Maria. Elles traversèrent les petites rues, les grandes route et un grand pont laissant en dessous les voitures aller à toute allure. En avance, elles décidèrent de rester quelques minutes sur ce pont face aux voitures leur libérant une certaine dose d'adrénaline. Alors qu'elles débattaient sur un sujet sans importance, Maria arrêta tout et vint sur LE sujet.

« Alors ? Tu as l'air de plutôt bien t'entendre avec mon frère. »

La rousse, au courant de tout posa cette question – en réalité il s'agit plus d'une affirmation – de façon presque innocente. En effet elle ne pouvait contrôler un sourire en coin. La française partit sur la même longueur d'onde qu'elle et répondit innocemment :

« Oui, eh bien il est gentil oui.

– C'est tout ? " Il est gentil ", rien de plus ? »

La rousse s'indigna attendant une autre réponse. Elle ne cacha d'ailleurs plus ses sentiments voulant heurter la brune pour entendre sa vérité qu'elle considérait comme LA vérité. Sur ce coup là, elle n'avait pas tout à fait tord. Mais il en faudrait beaucoup plus pour que la française avoue son petit attachement pour l'espagnol ; chose par ailleurs qu'elle n'avait même pas avoué à son meilleur ami.

« Que veux-tu que je te dise ?

– Oh je ne sais pas moi. Quelque chose du genre " Il est mignon et j'avoue que le bisou qu'il m'a fait hier soir ne m'a pas laissée indifférente ". Surtout que tu as bien rougi donc ne dis pas le contraire !

– Oh non ne me dis pas que j'ai rougi ?!

– Si si.

– Oh mon d... Attends... comment sais-tu ça toi ? lui demanda-t-elle perplexe.

– Tu sais, l'un des avantages de nos portes, c'est qu'elles ne font pas de bruits.

– Oh la honte. »

La française se blâma de ne pas avoir contrôler l'incontrôlable. Elle aurait souhaiter à ce moment même se retrouvait 6 pieds sous terre et qu'on oublie son existence. La rousse, au contraire, plutôt heureuse de ce qu'il pouvait potentiellement se passer, se réjouit et tenta de la rassurer.

« Mais non ! En plus tu sais, il n'a jamais agi de la sorte avec quelqu'un d'autre que moi ! Et encore...

– Qu'essaies-tu de me faire comprendre ?

– Oh, rien. Je vais te laisser mijoter, dit-elle en accélérant le pas. Oh ! Voilà mon lycée !

– Non mais tu n'as pas le droit de me laisser comme cela ! »

Néanmoins la rousse n'avait pas terminé son jeu. Il lui restait une carte à jouer. La dernière. La plus importante. Le meilleur pour la fin. La cerise sur la gâteau.

« Au fait, saches que je connais le code du portable de mon frère, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. »

Bingo.

« Et ?

– Eh bien, je peux lire ses messages, dont sur What'sApp...

– Oh non...

– ''Bonne nuit et à demain ! Je suis pressée de voir ma belle française'', cita-t-elle. Par contre je ne savais pas que mon frère était aussi niais, rigola-t-elle alors que la brunette se sentit gênée. M'enfin cela dit, tu n'es pas mal non plus dans ton genre !

– Non mais ! Elle est où la petite correspondante timide à laquelle j'avais le droit encore hier ?!

– Elle a disparu dès que les lèvres de mon frère se sont posés sur ton crâne. »