Chapitre 13 : Flacons

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Le soir arriva.

Les Quileutes avaient quitté la résidence des Cullen, tandis que Cameron et Jacob étaient restés.

Tous les deux étaient seuls dans l'ancienne chambre d'Edward, Cameron était assis en tailleur sur le lit, faisant inlassablement tourner la manche de son t-shirt avec son index. Pendant ce temps, Jacob sortait quelques affaires d'un petit sac en tissu qu'il avait apporté depuis la réserve - il avait pris la décision de rester aux côtés de Cameron.

Il eût avancé l'argument de la sûreté. Un Quileute présent auprès de lui assurerait une sécurité supplémentaire, cachant maladroitement ses intentions personnelles et égoïstes pourtant évidentes. 

Ce sac ne comportait pas grande variété en ce qui concernait les vêtements choisis. Pour les t-shirts, nous restions sur du noir et concernant les bas, des shorts couleur kaki dont Cameron aurait juré qu'ils étaient identiques à celui qu'il portait déjà. 

- Merde. J'ai oublié de prendre des sous-vêtements, remarqua le Quileute. 

- Ça ne me dérangerait pas de te voir déambuler dans toute la maison avec ton pendule, mais je crains que ce ne soit pas le cas de nos hôtes, répondit Cameron. 

Sa remarque déclencha une étincelle dans les prunelles du loup qui ne put se retenir d'esquisser un sourire espiègle au coin des lèvres. 

Cameron regarda Jacob plier ses vêtements de manière chaotique dans la commode disposée contre le mur. Il observa les tendons et les veines de ses bras saillants, ses mains larges saisir l'impuissant linge qu'il fourrait dans le tiroir sans vergogne. Jacob n'eut perdu de sa superbe, il eut conservé ses traits charmant d'autrefois. Sa puissante mâchoire se contractait au même rythme que ses sourcils se froncèrent, marquant les inflexions de ses pensées. 

Cameron voulut s'y immiscer, se demandant s'il en était capable. Un songe bien bref, ce dernier voulant laisser cette liberté à son bien aimé. 

Ainsi, il retourna au festin visuel que Jacob, pataud, lui offrait. Il regarda comment son haut moulait ses épaules rondes. Il scrutait comme le tissu dessinait la longueur de ses grands dorsaux chaque fois qu'il se voûtait. L'expression "dévorer quelqu'un du regard" prenait un tout autre sens tellement ses yeux s'accaparaient avidement le corps du Quileute. 

Le garçon avait bien reprit du poil de la bête, la souffrance psychique qu'il eut ressenti pendant plusieurs semaines, ayant manifestement diminué sa forme physique s'était évanoui. Leur présence rapprochée semblait apaiser l'esprit de chacun, dissipant la nervosité de Cameron et la tristesse de Jacob. L'imprégnation avait des propriétés qui intriguaient Cameron, le poussant à se questionner souvent sur ses causes et ses origines.

"C'est la trace laissé par notre magie sur notre âme" lui avait expliqué Jacob sans plus de détail. 

Le regard de Jacob glissa furtivement sur le côté, surprenant Cameron dans son observation.

- Ne me regarde pas comme ça, parla-t-il d'un ton calme. 

- Je ne te regarde d'aucune manière particulière, réfuta le jeune garçon, circonspect. 

Le loup sourit, étouffa un rire et son regard se planta de nouveau dans celui de garçon aux boucles brunes, se retrouvant ainsi frappé par son intensité. Il respira profondément.

- Wow, chuchota-t-il. 

- Qu'y a-t-il ? S'enquit le garçon. 

- J'ai parfois du mal à me rendre compte que tu es là, devant moi. 

Jacob marcha jusqu'au lit où il s'écroula sur tout son flan face à un Cameron qui n'avait pas déplié ses jambes. A son tour, il scruta les détails ornant le visage de son imprégné : ses tâches de rousseur, comme si la carte des étoiles avait soigneusement été repeinte sur son épiderme faciale, ses yeux, plus étincelants que jamais et son petit nez, légèrement retroussé, qui se plissait lorsque Cameron sourirait. Derechef, il respira profondément. 

Twilight: InitiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant