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                                                      Je dormis une journée entière après cette soirée, qui m'avait totalement épuisée. Lorsque je me réveillai, une forte migraine pulsait dans ma tête, rappel douloureux de mes excès. Je compris alors pourquoi il est interdit de se saouler.

Chaque mouvement me faisait mal, et le moindre bruit semblait amplifié par cent. En me regardant dans le miroir, je vis une version de moi-même fatiguée et défaite. Les événements de la nuit précédente revinrent en fragments confus : les regards de désir, la tension, la danse avec Evan, et la confrontation avec Aaron. Tout cela semblait irréel, comme un mauvais rêve dont je ne pouvais pas échapper.

Je descendis prudemment les escaliers, espérant trouver quelque chose pour apaiser la douleur. La maison était calme, Aaron devait être sorti, probablement pour éviter de me confronter.Je me dirigeai vers la cuisine et fouillai dans les placards à la recherche d'aspirine. Une fois trouvée, je pris deux comprimés avec un grand verre d'eau et m'affalai sur le canapé, attendant que le médicament fasse effet.

Je repensai à Isaiah, à la passion qui nous avait consumés dans cette petite salle de bains, à la jalousie dans ses yeux lorsqu'il m'avait vue avec Evan. Je savais que ce jeu dangereux devait cesser, mais une part de moi était irrémédiablement attirée par l'interdit, par cette intensité brute qui nous liait. La porte d'entrée s'ouvrit doucement, interrompant mes pensées. Aaron entra, portant un sac de provisions. Il me jeta un coup d'œil, et je pouvais voir qu'il était toujours en colère, mais aussi inquiet.

Tu te sens mieux ? demanda-t-il en posant les sacs sur le comptoir.
Un peu, répondis-je honnêtement. Je suis désolée, Aaron.
Je m'inquiète pour toi, tu sais. Il soupira, se passant une main dans les cheveux. Ce n'est pas juste à propos de cette soirée. C'est tout ce... ce comportement imprudent.
Je sais, murmurai-je, baissant les yeux. Je vais essayer de faire mieux.
Bien. Maintenant, repose-toi et bois beaucoup d'eau. Aaron hocha la tête, visiblement soulagé par ma réponse. Je vais préparer quelque chose à manger.

Je le regardai s'affairer dans la cuisine, reconnaissante de son soutien malgré tout. La migraine commençait à s'estomper, remplacée par une résolution silencieuse. Je devais trouver un moyen de naviguer dans ce chaos émotionnel sans me perdre complètement. Alors que l'odeur de la nourriture commençait à emplir la maison, je m'installai plus confortablement sur le canapé, fermant les yeux pour un moment de paix. Cette nuit avait été une leçon dure, mais nécessaire. Et maintenant, il était temps de reprendre le contrôle de ma vie.

Après le déjeuner, Aaron posa ses couverts avec un soupir lourd de frustration. Je le regardai, sentant qu'une confrontation était inévitable.

Tu sais, commença-t-il, son ton dur, à cause de toi, j'ai dû annuler mes plans avec mes copains aujourd'hui.
Aaron, tu n'étais pas obligé de rester. Je le fixai, incrédule. Tu as choisi de le faire.
Tu ne comprends pas, n'est-ce pas ? J'ai annulé parce que je ne pouvais pas te laisser seule après la soirée d'hier. Tu étais complètement saoule et irresponsable. Il secoua la tête, exaspéré. Et maintenant, je suis celui qui passe pour un idiot devant mes amis.
—Je suis désolée, d'accord ?
Je sais que j'ai déconné. Je sentis la colère monter en moi. Mais ça ne te donne pas le droit de me reprocher ça sans cesse.
Ce n'est pas juste à propos d'hier. C'est tout le temps. Il se leva brusquement, les poings serrés. Tu te mets toujours dans des situations stupides et dangereuses, et c'est toujours moi qui dois venir te sauver.
Tu exagères, répliquai-je, me levant aussi. Ce n'est pas tout le temps.
Vraiment ? Et la fois où tu as failli te faire arrêter pour avoir bu dans le parc ? Ou quand tu es partie en voiture avec ce type que tu connaissais à peine ? Je baissai les yeux, incapable de répondre. Il avait raison, et je le savais.
Je m'inquiète pour toi, dit-il, sa voix se radoucissant légèrement. Je ne veux pas que tu te retrouves dans une situation où je ne pourrai pas t'aider.
Je sais, Aaron. Je sais que tu veux me protéger, et je suis reconnaissante. Je soupirai, sentant les larmes monter. Mais je dois aussi apprendre de mes erreurs.
Je ne suis pas ton ennemi, tu sais. Il s'approcha de moi, posant une main sur mon épaule. Je veux juste que tu prennes soin de toi.
Je vais essayer, promis. Je hochai la tête, les larmes coulant silencieusement sur mes joues.
D'accord. Mais souviens-toi, je ne serai pas toujours là pour te protéger. Aaron me prit dans ses bras, et je me laissai aller contre lui, appréciant le réconfort de son étreinte. Tu dois être plus prudente.
Je le serai, murmurai-je, déterminée à faire des efforts pour ne plus mettre en péril ma sécurité et notre relation fraternelle.
Je vais rester ici aujourd'hui. Nous restâmes ainsi un moment, dans une étreinte silencieuse mais apaisante. Puis, Aaron recula légèrement, me souriant. On pourra parler et faire quelque chose ensemble, si tu veux.
D'accord, dis-je, reconnaissante de sa patience et de son amour. Merci, Aaron.

Les Reflets du SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant