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         Pendant les journées d'immersion, alors que nous étions assises à l'ombre d'un arbre sur le campus, Juliette s'approcha de moi avec une expression troublée. Ses yeux, habituellement pleins de malice, étaient sombres de souci.

Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu , commença-t-elle, s'asseyant à côté de moi sur le banc. Je lui lançai un regard interrogateur, attendant qu'elle continue. Isaiah n'a postulé à aucune université ,dit-elle finalement, ses mots me frappant comme une claque. Je sentis mon cœur se serrer à cette nouvelle.
Quoi ? murmurai-je, incrédule. Mais... pourquoi ? Juliette haussa les épaules, l'air aussi perplexe que moi.
Je ne sais pas. Il ne m'a rien dit, mais j'ai entendu ça de Jason. Il est inquiet pour lui. Apparemment, Isaiah a dit qu'il ne voyait pas l'intérêt de continuer ses études maintenant. Il préfère mieux attendre .Je restai silencieuse, digérant cette information. Cela ne ressemblait pas à Isaiah. Il était toujours si déterminé, si ambitieux.
Qu'est-ce qui avait bien pu changer ? Juliette posa une main réconfortante sur mon bras.
Peut-être qu'il a une raison, quelque chose qu'il ne veut pas partager suggéra-t-elle doucement. Je hochai la tête, essayant de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête d'Isaiah.
Peut-être... murmurai-je, mais une part de moi se sentait impuissante, incapable de l'aider si je ne savais pas ce qui le troublait.

La journée se poursuivit, mais mes pensées restaient tournées vers Isaiah. Les cours, les discussions avec les autres étudiants, tout cela passait comme un brouillard autour de moi. Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui le retenait, ce qui le poussait à abandonner ses rêves. En fin de journée, alors que nous rentrions à la maison, je pris une décision. Je devais parler à Isaiah, découvrir la vérité. Peut-être que, d'une manière ou d'une autre, je pourrais l'aider à retrouver sa voie. Je m'assis à mon bureau, prit une feuille de papier et commençai à écrire un court message à Isaiah.

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Isaiah,

Je passerai chez toi ce soir. Nous devons parler.

À plus tard.

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Je repliai la note et la mis dans une enveloppe que je glissai discrètement dans son casier à la fin de la journée. L'attente de la soirée me parut interminable, mais finalement, l'heure arriva.

Je me rendis chez Isaiah, le cœur battant légèrement plus fort que d'habitude. Arrivée devant sa porte, je pris une profonde inspiration avant de frapper doucement. Quelques secondes plus tard, Isaiah ouvrit la porte. Ses yeux s'illuminèrent de surprise, puis il sourit légèrement, bien que je pouvais voir une ombre d'inquiétude dans son regard.

Salut, dis-je doucement. Est-ce que je peux entrer ?

Il hocha la tête et s'écarta pour me laisser passer. En pénétrant dans la maison, je me préparai mentalement à la conversation qui allait suivre.

Le soir était calme, la maison baignée dans une lumière douce et apaisante. Nous nous assîmes dans le salon, et après un moment de silence, je le regardai droit dans les yeux, prête à aborder le sujet qui me préoccupait.

Je voulais te parler de quelque chose d'important, commençai-je. Juliette m'a dit que tu n'as postulé à aucune université. J'aimerais comprendre pourquoi. Isaiah soupira, ses épaules s'affaissant légèrement.
Je... Je n'ai pas envie d'en parler, dit-il doucement, son regard évitant le mien. Il fit une pause, puis, d'une voix à peine audible, ajouta. Est-ce qu'on pourrait juste... baiser ? Je le regardai, stupéfaite par ses mots. Un mélange de frustration et de tristesse m'envahit.
Isaiah, tu ne peux pas toujours éviter les conversations importantes en te réfugiant dans le sexe, répondis-je, tentant de garder mon calme. Je suis là pour toi, vraiment, mais on doit parler de ce qui se passe. Il baissa les yeux, luttant visiblement contre ses émotions.
Je sais, murmura-t-il. Mais parfois, c'est juste plus facile de se perdre dans quelque chose de simple et de physique. Je ne suis pas prêt à affronter tout le reste. Je m'approchai de lui, posant une main sur son bras.
Je comprends que ce soit difficile, mais tu ne peux pas fuir éternellement. Je veux t'aider, Isaiah. Mais on doit être honnêtes l'un envers l'autre. Il resta silencieux pendant un moment, puis leva les yeux vers moi.
D'accord, dit-il finalement, sa voix un peu plus ferme. Je vais essayer. Mais pour l'instant, peut-on juste rester ensemble, ici, sans pression ? Je hochai la tête, acceptant son compromis.
Bien sûr, dis-je doucement. On peut faire ça.

Nous nous installâmes sur le canapé, Isaiah m'entourant de ses bras. Nous restâmes là, en silence, laissant la simple proximité de l'autre apaiser nos esprits. 

Les Reflets du SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant