Destins croisés ( Bellamione)

Chapitre 12 : Mise au point.

Le temps semblait suspendu. D'abord timide, le baiser se fit plus ardent. Bellatrix se colla d'avantage à Hermione, la serrant contre elle comme si sa vie en dépendait. Ses doigts glissèrent de sa taille vers ses hanches, tandis que ceux de l'autre main se calaient derrière sa nuque. Un frisson parcourut tout son corps quand elle sentit Hermione poser sa main droite dans son dos. Sentir son corps contre le sien, leurs coeurs battrent à l'unisson, les soupirs et les gémissements d'Hermione... Tout cela la transportait dans un autre monde. Un monde où la réalité serait différente. Un monde où elles pourraient être ensemble, sans que personne ne vienne y trouver rien à redire. Les deux jeunes femmes approfondirent d'avantage ce baiser dont elles avaient, toutes les deux, tant rêvé. Hermione fût poussée fermement par Bellatrix vers le divan. Cette dernière contempla la jeune fille : les cheveux en bataille, le teint rouge, les lèvres gonflées, le regard fiévreux et empli de désir... Jamais elle n'avait connu de femme plus désirable qu'elle. Elle ne pouvait croire que la jeune fille soit si attirée par elle et pourtant, elle devait bien se rendre à l'évidence que c'était le cas.

Hermione devina les questionnements de la sorcière noire à la façon dont elle la regardait. Elle même ne comprenait pas trop ce qu'il se passait mais elle était sûre d'une chose : elle voulait Bellatrix. Elle tendit ses bras et attrapa l'ancienne Mangemort par les hanches, l'attirant à elle. Quand elle la sentit s'asseoir sur elle, son désir redoubla instantanément. Avec une infinie lenteur, elle caressa le visage de Bellatrix : sa peau était douce et chaude et Hermione ne résista pas à l'envie de poser, avec tendresse, ses lèvres sur sa joue. Ce geste choqua la sorcière noire, bien plus que le baiser qu'elles venaient d'échanger. Elle ressentit toute l'affection que la Gryffondor éprouvait pour elle. Sans pouvoir la retenir, une larme coula le long de sa joue. Hermione la rattrapa de son pouce avant qu'elle ne puisse venir s'écraser sur sa poitrine.

- Viens là, murmura la jeune sorcière, tout en serrant la sorcière noire contre elle.

Après quelques instants, Hermione commença à sentir l'inconfort de leurs positions. Sans vouloir brusquer Bellatrix, dont la respiration se faisait plus profonde, elle pivota afin d'étendre ses jambes sur le divan. Bellatrix suivit le mouvement sans protester : elle posa sa tête contre la poitrine d'Hermione et étendit ses jambes entre celles de la Griffondor. D'un mouvement de baguette, Hermione posa un plaid rose sur elles et fit venir un livre jusqu'à elle. De sa main gauche, elle commença à exercer de lentes caresses sur le dos de Bellatrix. Elle la sentit se détendre immédiatement. Alors qu'un sourire prenait place sur le visage de la jeune fille, elle attrapa son livre et continua sa lecture, que Bellatrix était venue interrompre plus tôt dans la matinée.

Deux heures plus tard, les deux femmes n'avaient toujours pas bougé. Bellatrix était toujours profondément endormie quand Hermione déposa son livre sur l'accoudoir du divan. Elle observa la sorcière noire durant de longs instants, se demandant comment il était possible qu'une seule personne puisse lui procurer ce sentiment de bien-être et de sécurité. Cette pensée l'a fit sourire : pour de nombreux sorciers et sorcières, se retrouver seuls avec Bellatrix Lestrange aurait été synonyme d'angoisse et de peur. Mais Hermione ne s'était jamais sentie aussi bien avec quelqu'un. Même pas avec Ron. Surtout pas avec Ron, à vrai dire. Hermione repensa à leur relation : d'abord ami, elle avait cru être folle amoureuse de lui durant de nombreuses années. Quand enfin, celui-ci s'était décidé à se jeter à l'eau pour lui avouer ses sentiments, elle en avait été plus qu'heureuse. Enfin, elle allait vivre ce qu'Harry et Ginny connaissait. Cependant, le choc avait été rude. Lors de leur premier baiser, elle n'avait pas ressenti ce qu'elle s'était imaginé. Avec le recul, la joie et l'excitation qu'elle avait associé à ce baiser, n'était, peut-être, que lié à la bataille qui se déroulait dans le château. Une fois l'effervescence redescendue, Hermione s'était rendue compte qu'elle n'était pas si amoureuse de Ron qu'elle ne l'avait pensé.