Un nouvel espoir

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– Rose ? C'est toi ? Tu es en vie, et tu es revenu me chercher ! Et les autres gardes où sont-ils ? demanda Anthonin.

J'ouvris lentement les yeux et relevai ma tête de son torse chaud. Je pris quelques instants avant d'analyser ce qu'il venait de me demander. Je ne sais pas ce que je dois lui dire. Dois-je lui dire la trahison de mon cousin, qu'il le pensait mort ? Non, je suis la seule folle à être venue, qu'un druide l'a sauvé, en échange que je sois son espionne au sein de Pandragon. La panique me monte à la tête. J'essaie timidement de répondre ;

– Je suis si content que tu sois encore en vie, j'ai cru que tu étais mort. Tu ne peux pas savoir le chagrin que j'ai vécu.

– Mais c'est bon, je suis en vie grâce à vous ! Dit-il avec un grand sourire.

– C'est plus compliqué que ça, Anthonin. Mon père le roi a refusé de mener une expédition pour te sauver, et mon cousin Wembeck, le colonel de réserve, a lui aussi exprimé son refus de t'aider et avait même l'air content de... enfin, tu vois. Ensuite, mon père a essayé de me marier de force à cet ignoble Wembeck et quand j'ai protesté, il m'a envoyé dans ma chambre. C'est là qu'il est venu et... et a essayé... Je n'arrive pas à finir ma phrase.

– N'en dis pas plus, Rose, j'ai compris... Tu vas bien, il ne t'a rien fait, enfin, tu as pu te sauver si tu es ici et sauve, je suis rassuré. demanda-t-il.

Il a déchiré mes vêtements et a plaqué mes mains contre le lit, mais j'ai fait ce que tu m'avais appris, frappé dans les yeux, puis bousculer. Et je me suis enfuie, je veux fuir cet endroit... dis-je.

— Mais je ne comprends pas Rose, si tu n'étais pas là pour me sauver, que l'armée n'est pas venue, ce n'est forcément pas toi qui m'a sauvé, alors qui... dit-il d'un air inquiet.

– C'est compliqué à expliquer. Il y a un homme, un vieil homme qui passait dans le coin et qui t'a porté secours. Je l'ai vu quand je t'ai rejoint hier, il était profondément gentil, je n'ai aucune crainte, il a pris soin de toi et maintenant tu es vivant. Dis-je en essayant de retenir mes larmes.

Anthonin se leva en s'appuyant sur les côtés de la grotte. Il était encore faible, mais pouvait déjà marcher et parler, c'était le principal pour moi. Il regarda tout autour de lui et n'arrivait sûrement pas à réaliser. Nos regards se croisent fixement. Dieu, qu'est-ce que j'aime dans ce regard ? J'aimerai lui sauter dessus et lui dire à quel point je l'aime et que je ne veux plus qu'il me quitte. Mais je n'y arrive pas. Va savoir pourquoi mon cerveau ne veut pas.

– Très bien, donc si je comprends, un inconnu m'a sauvé et au même moment, tu t'es échappée du château parce que cet idiot de Wembeck est ce qu'il est... Mais nous devons retourner à la Cité de Pandragon. Tu vas mourir de froid, et c'est beaucoup plus sûr. Dit-il.

– Non, il en est hors de question... laisse-moi réfléchir. Dans la taverne du vieux Holbrick, pas loin d'ici, nous pourrons souper et dormir. S'il te plait, au moins ce soir. Je mettrais une écharpe sur mes cheveux pour qu'on ne me reconnaisse pas, et puis tu es un chevalier du Roi, personne ne posera de question.

Je le vois prendre un instant de réflexion avant de parler. Il doute. J'ai l'impression que ce silence dure une éternité, mais il s'élance enfin.

– Très bien, Rose, nous irons à la Taverne, mais pour une nuit seulement, ensuite nous rejoindrons la cité, je pourrais être exécuté pour cela.

Sur ces belles paroles, nous avons quitté la grotte. Sur le départ, Anthonin avait coupé le bas de sa cape rouge, pour me faire un foulard que je puisse mettre sur ma tête. Le plan était rodé. Si jamais il y avait des questions indiscrètes, Anthonin serait en repos et aurait trouvé une putain pour passer la nuit. Très glamour pour moi, mais c'est toujours mieux que d'être repérée. Nous arrivons devant la fameuse taverne. Je connaissais de nom cette taverne, mais n'avais jamais eu le droit d'y approcher. Rempli de mauvaises fréquentations, me disait toujours mon père. L'endroit était charmant. Une vieille maison aux murs blancs, croisés de larges colonnes en bois. Il y avait un étage avec une sorte de terrasse en bois bien large. Un long cheminé ressortait du toit, venant rendre l'extérieur un peu plus chaud. Mais bon, je ne vais pas m'éterniser à regarder cette bâtisse, car j'ai les pieds nus dans la neige, et soit, je me suis un peu habituée, j'ai vraiment froid et la neige n'aide en rien tout cela. Anthonin passe devant moi et ouvre la large porte en bois. L'endroit était chaud et festif. Tout le monde rigolait, l'odeur de nourriture et d'hydromels rendait l'endroit accueillant. Je restai à l'entrée pendant qu'Anthonin se trouva un passage dans la foule. Il est sûrement parti demander une chambre à l'étage. Je détourne le regard pour admirer le lieu. Ce n'est vraiment pas ce que m'en décrivait mon père. Enfin, bien après toutes ces dernières révélations, je pense que ça ne m'étonne pas vraiment. Anthonin revient alors à mon niveau et me prend la main. Est-ce pour la couverture de notre histoire ou réellement son intention. Je ne le sais pas, mais rien que cette idée me fasse rougir. Nous montons les escaliers en bois menant à l'étage supérieur. Ici, le bruit des rires et des bavardages diminuait légèrement, laissant un simple bruit de fond fort plaisant. On entre alors dans une chambre et Anthonin ferme derrière lui. La pièce est aussi chaleureuse que le reste du bâtiment. Un grand lit est situé au fond de la pièce, collé à une longue fenêtre à carreau donnant sur la forêt enneigée. Des tableaux et des boucliers font acte de décoration sur les murs. Une petite cheminée déjà alimentée en bois et nous faisant le plaisir d'un charmant feu est en face du lit.

PandragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant