"Les Derniers" 🚀 Roman SF - En Cours- 15 Chapitres

4. Connexion ©️

Nous continuons notre voyage dans le temps et parvenons dans la galerie consacrée au néolithique.
Pénélope est intarissable sur une période bien particulière : le moment déterminant où l'homme est sorti de la préhistoire pour entrer dans l'histoire.

Tout à coup l'évolution a explosé.
L'homme a fait un bond de géant. Bien avant tous les autres au fin fond de la mésopotamie, il s'est mis à écrire en laissant une trace tangible de son passage. Il est devenu éternel en s'inscrivant dans l'avenir et en transcendant le présent.

Une vitrine entière est consacrée à la naissance de l'écriture. L'invention la plus formidable de l'humanité, celle qui nous a fait basculer dans une nouvelle ère. Il y a 3400 ans, un anonyme sumérien de la florissante bourgade de Uruc, commerçant génial, animé par le besoin de consigner la liste de ses transactions, prit un roseau et inscrivit sur une tablette d'argile humide, son aide mémoire devenue éternelle.

C'est le début d'une aventure formidable. Cette nouvelle forme de langage, qui permettait aux hommes de conserver des informations et de se faire comprendre de ces congénères, devient après sa forme primitive cunéiforme, un rébus qui se perfectionne progressivement puis dérive de son usage initial pour devenir un formidable outil de diffusion du savoir et de la littérature.
La source essentielle qui nous a permis de connaître le déroulement de notre passé et le mode de vie de nos ancêtres.

Pénélope en entrant dans une des salles où se trouve exposé un des plus anciens artefacts retrouvés à ce jour : Une tablette Sumérienne revenue d'outre tombe, semble comme hypnotisée.

- Quel privilège de pouvoir admirer une telle antiquité tracée de la main d'un ancêtre qui a vécu si loin de nous, avec d'autres lois, d'autres idées et d'autres préoccupations. Chacune d'elle est une clé qui éclaire l'humanité.

Son visage irradie de bonheur devant le spectacle de cette mémoire révélatrice d'une intelligence en plein essor.

- Imagine si on en trouvait de plus anciennes, ailleurs plus élaborées, cela changerait tout. Ce serait la preuve, ajoute t-elle mystérieuse.

- Quelle preuve ?

- Qu'il y a eu une autre civilisation plus perfectionnée, celle qui a tout appris aux autres.

- Celle qui nous a fait sortir de l'âge de pierre ?

- Oui et qui soudainement nous a fait tant progresser.

- Mais d'où viendrait t-elle ?

- C'est toute la question. Seul un écrit pourrait nous donner des réponses, puis elle ajoute, Sais-tu ce que cette tablette raconte ?

- Je suis certain que tu vas m'étonner.

- Cela va surtout beaucoup t'intéresser car c'est en totale adéquation avec tes croyances.

- Vraiment ?

- Oui, elles parlent d'une race de " Dieux " venus d'un autre monde qui ont apporté sur terre des connaissances avancées et qui s'unirent à l'homme pour créer une race hybride.
D'après ce récit, ce sont les Annunakis : " ceux qui des cieux sont venus sur la terre. " , ils seraient alors devenus les dirigeants des classes supérieures dans les régions de Sumer, de Babylone et d'Egypte.

- Cela expliquerait bien de choses, dis-je fort intéressé par les révélations de Pénélope.

De la voir si passionnée, si passionnante, je la trouvais encore plus belle et je l'aimais encore davantage.

Pour l'heure, je profite de cette toute puissance qu'elle m'offre par sa seule présence. De ce pouvoir de voir tout en grand, qu'elle m'apporte en faisant grandir en moi des sentiments qui donnent des ailes. Tout devient merveilleux dans ces instants, tout paraît possible, il n'y a plus de limite.

Je pensais à mes parents, à l'amour qu'ils avaient eu l'un pour l'autre et qu'ils avaient su faire vivre sans renoncer à leur projets respectifs. Une affection indéfectible qui leur avait au contraire permis d'être forts. Ma mère vivait dans l'admiration qu'elle avait pour mon père, mon père vivait dans le regard de cette femme exceptionnelle sur lui.

Ce que je désirais plus que tout c'était que cette force nous anime tous les deux pour nous permettre de poursuivre nos rêves et réaliser nos projets respectifs. Un partage stimulant, une complicité intense.

Je ressentais une espèce de fusion qui pouvait nous être bénéfique et nous faire progresser. Nous avions besoin l'un de l'autre. C'était le plus beau cadeau de la vie : Mon âme sœur. Nous serons complémentaires, nous serons là l'un pour l'autre.

Ce soir-là, lorsque je rejoins la chambre que je partage avec mon colocataire encombrant, rien ne peut plus m'atteindre. Sa compagnie bruyante et loufoque ne parvient pas à me déranger. Tout coule, c'est un de ces moments où le reste du monde n'a plus d'importance, où tout devient relatif. C'est incroyable comme le bonheur rend les choses plus simples.

Je m'endors serein et le cœur léger, demain à partir d'aujourd'hui sera magnifique...

Et c'était magnifique. A partir du jour de notre rencontre, nous n'avons pas passé un seul jour sans nous voir. C'était inconcevable. Nous étions l'eau pour le moulin de l'autre, pour la soif de l'autre, pour la vie de l'autre.
Elle remplissait toutes mes pensées, et je me plaisais à imaginer notre avenir ensemble. Nous étions fait l'un pour l'autre, il n'y avait aucun doute sur cela. C'était une de ces évidences qu'on est incapable d'expliquer. Incapable de contrôler.

Le temps passait beaucoup plus doux, nous étions heureux. Plus rien n'était grave. Ensemble j'avais l'impression qu'on pourrait gravir toutes les montagnes. Traverser tous les océans que la vie ne manquerait pas de mettre sur notre route.

Le soir, profitant de la douceur dans le parc où jouaient les enfants, nous discutions pendant des heures.
Nous passions toujours autant de temps à la bibliothèque parmi nos chers bouquins mais assis côte à côte, et cela donnait encore plus de saveur à ce plaisir déjà puissant de nous adonner à nos passions respectives.
De temps en temps, je levais les yeux pour la regarder avec un sourire béat jusqu'aux oreilles. Ces yeux remplis de paillettes d'or, elle me rendait un sourire exquis.
Les mots étaient alors inutiles. Aucun n'aurait pu exprimer ce sentiment de plénitude, cette sensation d'avoir trouvé son entièreté en la compagnie de l'autre. Nous buvions dans le regard de l'autre. Tout était dit.
L'avenir pourtant après nous avoir tant donné, allait nous reprendre au centuple.

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