Rencontre d'amour à Oléron

Un nouveau secret

Je me suis tout de suite retourné en ayant mon couteau suisse à la main avant de voir que ce n'était que Gaston.
- T'es con ou quoi tu m'a fait peur, lui dis-je.
- Pourquoi t'as un couteau, me demanda-t-il.
- Et pourquoi tu m'as suivi ?
- Tu sais très bien que je te suis de temps en temps pour être sûr que tu fasses pas n'importe quoi, j'ai toujours fait ça.
- Je pensais que t'avais grandi, que t'étais devenu un peu plus mature mais non absolument pas !
- Et du coup le couteau c'est pourquoi, me demanda-t-il.
- T'es vraiment mais vraiment con en fait, une fille parisienne toute seule tu crois vraiment que je vais sortir comme ça, répondis-je.
- Donc selon toi t'as des risques de te faire agresser dehors ?
- Oui il y a des risques et tu le sais très bien.
- Si tu mettais des hauts un peu moins moulants aussi... Me répondit-il.
- Je crois que je t'ai pas bien entendu, répète un peu, lui dis-je très agacé et un peu étonnée que la remarque vienne de sa part.
- Oh t'as très bien entendu !
J'avais déjà rangé mon couteau entre-temps mais là s'en était trop. Toujours avec la longe de Maya dans une main j'ai attrapé Gaston par les cheveux pour être sûr qu'il ne bouge pas et avec l'autre main je lui ai mis un gros coup dans la nuque avec ma main encore libre suivi d'une grosse baffe sur sa joue.
- Va niquer ta mère en fait !
Ce à quoi il me répondit en me disant de le lâcher et en me traitant de pute. Nous nous sommes tous les deux calmés au bout de quelques minutes et Maya avait arrêté d'aboyer puis nous sommes rentrés, encore un peu fatigués par le réveil brutal du matin. Arrivés à la maison, je suis allée dans le garage pour ranger le harnais et la longe de Maya puis j'ai préparé sa gamelle avec les restes du frigo.
     Mamie nous avait préparé des pâtes carbonara avec une énorme quantité de fromage et la première chose que je me suis dit c'est : il y a combien de calories là ? En regardant je vis qu'il y avait environ cinq cents calories pour cent grammes...
- Bah viens t'asseoir Mélissa, je vais te servir, me dit Hicham  tout en m'attrapant par l'épaule.
Il me servit une énorme quantité tout en me regardant.
- C'est bon là merci tu peux enlever au moins la moitié de ce que t'as mis, lui dis-je.
- Je crois pas non, t'as peur de manger, me demanda-t-il en rigolant.
- Ta gueule, prends cette assiette je vais me servir moi même, lui répondis-je.
   Le repas se termina dans le calme alors que mamie essayait d'engager la conversation mais que personne ne voulait parler. A la fin du repas Hicham me glissa à l'oreille avec un grand sourire :
- Bon toutou c'est bien, t'as fini ton assiette. 

 
   L'après-midi midi fut très tranquille et vers quinze heures nous sommes tous les quatre partis avec Maya pour aller chercher une glace chez "Gaston la glace" qui est un glacier ambulant au sud de l'île d'Oléron chez qui nous allons toujours. Nous nous sommes ensuite posés près du skate park où les trois garçons faisaient du foot sur le terrain à côté pendant que j'apprenais quelques tours avec Maya comme le coucher, au pied, recule, saute, fait le beau (ou plutôt la belle) ou encore roule... Je vis à un moment que le trio s'était posé sur la barrière du terrain et qu'ils me regardaient en souriant, pour une fois ça avait l'air d'un vrai sourire ému et pas d'un sourire du type " je vais te tuer". Nous sommes ensuite repartis, moi à pied avec Maya et eux en vélo qui avançaient au final à mon niveau comme une escorte. À la moitié du chemin, voyant que je prenais mon air un peu invincible, toute fière de moi, Gaston me dit en rigolant avec les sourcils tout hauts :
- Ça va là tranquille frérot ?
- Bah oui ça va je vis ma meilleure vie escortée alors que le vieux m'a envoyé ici pour me punir, lui répondis-je.
- Prends pas trop la confiance mon gars, me répondit-il alors qu'ils étaient en train de partir devant en me laissant là avec Maya.
Je finis donc le chemin toute seule jusqu'à la maison en ayant fait une pause pour baigner la petite princesse. En arrivant Elios me regarda avec de grands yeux écarquillés en voyant que j'étais trempée en me disant :
- T'as fait quoi là frérot ?
- Maya avait chaud.
- Et alors il est où le rapport ?
- Je l'ai baigné près des rochers et puis voilà.
- T'es tombée dans l'eau ?
- C'est bon ça arrive à tout le monde, lui répondis-je en partant pendant qu'il explosé de rire.

     L'après-midi ce finissait calmement, Elios était parti faire du vélo et je traînais sur mon téléphone pendant qu'Hicham et Gaston regardaient un film à côté de moi. Elios rentra vers dix-huit heures alors que mamie était partie se coucher.
- On va manger quoi, me demanda Elios.
- J'en sais rien il est encore tôt, lui répondis-je.
- Tu feras à manger ?
- Si tu veux mais je te préviens je fais simple.
- Pas de problème, me répondit-il en partant.
Je finis par trouver des nouilles instantanées dans un placard et puis après tout, ça reste un bon repas.
- A table, criais-je alors qu'il était dix-neuf passé.
Hicham me regarda puis il regarda les nouilles et la casserole d'eau bouillante que j'avais posée sur la table d'un air blasé.
- T'es sérieuse, me dit.
- Bah quoi, lui répondis-je.
- Rien laisse tomber, dit-il en s'asseyant.
- Mais quoi ?
- Mais rien t'aurait pu faire mieux non ? Je sais pas quelque chose d'un peu plus élaboré non ?
- J'aurai pu, répondis-je en m'asseyant à mon tour.
    
Elios et Gaston arrivèrent un peu après et le repas était plutôt calme.
- On fait un jeu, proposa Hicham.
- Tu veux faire quoi, répondit Gaston.
- Action ou vérité ?
- Ça me va, répondis-je.
- Ça me va aussi, répondit Elios.
La partie commença calmement, puis petit à petit quelques dossiers sortirent. J'appris qu'Elios avait une meuf, une certaine Héloïse ; Gaston comme un idiot avait redoubler; Hicham avait eu des problème au lycée et il s'était battu... Soudain la partie se compliqua.
- Mélissa, action ou vérité, me lança Gaston avec un regard qui s'annonçait rien de bon.
- Vérité, répondis-je.
- Il y a écrit quoi, demanda-t-il en me fixant droit dans les yeux avec un petit sourire.
- Où ça, répondis-je sans comprendre.
- Eh bien sûr ton tatouage. 
- C'est quoi cette histoire, demanda Elios d'un air étonné.