09 - Chapitre 9

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Je venais de demander où se trouvait les W.C à notre hôte avant de m'y enfermer pour respirer un peu.

Bon sang, mon cœur ne veut pas se calmer.

Il y a une voix dans ma tête, qui résonne et tambourine sans cesse. C'est que j'en deviens folle. Il faut vraiment que je me reprenne.

J'ai toujours été calme justement, c'est pour cette raison que je suis d'autant plus dans l'embarras. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi le monde autour de moi semble tourner ? Pour quelles raisons j'ai de violentes bouffées de chaleur ?

Tu le sais, mais tu ne veux pas l'avouer.

Non, ce n'est pas de la faute à Gi-kyung. C'est vrai, c'est moi qui ai eu un acte déplacé. Ce n'était pas mon intention, néanmoins, je ne peux pas le nier, encore une fois, j'ai fais n'importe quoi.

Un renouvellement de faute.

Je relève la tête, les mains cramponnées au robinet, et croise mon regard dans le reflet. La fille dans le miroir me fixe. Cela fait des semaines qu'elle lutte contre la tempête, qu'elle est secouée par des rafales incessantes, mais moi, je fais semblant de ne rien voir, je détourne le regard. Je ferme les yeux et divague pour qu'elle disparaisse.

Je n'ai pas le temps d'affronter le vent cette semaine. Peut-être plus tard. Suffoquer, ça peut attendre. Les ouragans peuvent patienter. Pour le reste, j'évite d'y penser, les courants d'air ne comptent pas.
Les tornades sont derrière moi, je ne dois seulement pas me retourner.

Le bruit du vent qui siffle à travers les fenêtres et les tourbillons qui se forment au coin des murs, ceux qui font danser les feuilles d'arbres en automne, ils s'ignorent. Je peux encore contenir mes sanglots, empêcher mes mains de trembler. Il n'y a pas de tempête tant que je ne me suis pas laissé emporter. Je ferme les yeux, je ne veux plus me voir, plus ce soir.

— Chun-hei ?

La voix de Christopher, de l'autre côté de la porte venait de me perturber. Mon cœur, qui pourtant battait à tout rompre sans que je ne puisse le calmer venait de s'arrêter brusquement.

Cesse, et ne reprend jamais.

— Hm ?

Je crois ne plus rien pouvoir articuler de mieux sans que ma voix ne craque. Mon cœur se remet à frapper ma poitrine. On dirait qu'il veut sortir de mon corps tellement ses impulsions sont terribles.

Je prends une grande inspiration, essayant de contrôler la panique qui monte en moi. Il faut que je trouve la force de répondre, de ne pas laisser Christopher comprendre à quel point je suis perturbée. Le monde autour de moi continue de tourner, mais je dois tenir bon et résister avec mes appuis qui tentent de me maintenir.

— Est-ce que ça va ? Tu es là depuis un moment.

Je ferme les yeux un instant, rassemblant mes pensées. La voix de Christopher est douce, inquiète, mais elle semble résonner comme un écho lointain. Je ne peux pas le laisser voir cette vulnérabilité.

— Oui, ça va, dis-je en essayant de donner un ton plus assuré à ma voix. Juste... un peu de fatigue, je crois.

Je sais qu'il ne sera pas totalement convaincu, mais c'est tout ce que je peux dire pour l'instant. Je passe de l'eau froide sur mes bras couvert habituellement de manches que j'ai remontées, espérant que cela calmerait les bouffées de chaleur. Mes yeux s'accrochent aux marques que les disputes ont laissé sur moi.

Hideuse toile, couleur ciel.

Quand je relève la tête, je vois à nouveau cette fille dans le miroir, celle qui me fixe avec une intensité dérangeante. Je détourne immédiatement le regard.

No-noisy [Bang Chan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant