Chapitre 2.

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Gabriel Attal POV:


Je reste silencieux quelques instants, le temps de réaliser dans quelle situation je me suis mis.

- Qu'est-ce que vous faites là ? je demande calmement sans prendre la peine de le regarder.

- Je pourrais vous retourner la question. Je me promène souvent ici, pour m'aérer. 

- Eh bien vous devez passer beaucoup de temps ici étant donné votre temps de présence à l'assemblée et au parlement.  C'était gratuit mais ça m'a fait du bien.

- Toujours aussi sympathique monsieur le premier ministre, ça fait plaisir. Il affiche un sourire moqueur. Je peux m'assoir ? 

Je regarde la place vide du banc à côté de moi, puis relève la tête

- Même si je vous dis non vous allez vous y assoir. Je dis avec un air ennuyé. 

- C'est vrai. Dit-il en s'asseyant a coté de moi. 

On ne dit rien pendant quelques secondes. Juste le temps de savoir si cette discussion est une bonne idée, quelqu'un pourrait prendre une photo et demain nous verrions partout cette photo accompagnée de la légende "Gabriel Attal et Jordan Bardella seul dans un parc a l'abri des regards" et je n'ai pas spécialement envie de ça.

- Vous avez l'air tendu. Il dit en me regardant. 

- La faute a qui. Je réplique en fixant l'horizon. Je ne veux pas voir son visage.

- Pourquoi êtes-vous si agressif avec moi? Il a l'air intéressé par ma réponse. 

- Pourquoi ne le serais-je pas ? je réplique avec un faux sourire. 

- Vous n'êtes pas de bonne conversation conclut-il en tournant son regard vers le parc.

- Vous non plus. 

Un silence s'installe, pas désagréable ni gênant. Juste le silence. On ne se regarde pas, on fixe tous les deux les oiseaux posés en face de nous. Je me détends un peu. Apres quelques minutes il se tourne à nouveau vers moi.

- Vous ne m'appréciez pas.

- Pas spécialement non. Quelle question idiote.

- Moi je vous aime bien pourtant. 

Ma respiration se coupe, je cherche le sens de ses paroles. Qu'est-ce qu'il raconte encore. Je fronce les sourcils.

- Vous êtes bizarre. Je réplique sans trop de conviction

- Pourquoi ? dit-il en me regardant, visiblement intéressé par mes propos. 

- Vous ne devriez pas m'apprécier, nous sommes mauvais, nous nous critiquons et insultons constamment. La logique des choses voudrait que vous ne m'appréciez pas non plus.

- Je vous trouve intéressant. Il dit ça avec un calme étrange.

On dirait qu'il n'a pas de filtre, qu'il dit tout ce qu'il pense sans se poser de question, sans se demander si telle ou telle chose se dit. Il doit être limité.

- Vous êtes définitivement bizarre. Je finis par conclure

- Si vous le dites. 

Il se lève, ne prends pas la peine de se tourner vers moi ni même de me regarder. 

- Bon je m'en vais, car même si vous pensez que je ne travaille pas, j'ai des choses à faire. Au revoir. Je sens une pointe d'humour dans sa voie. 

- C'est ça, c'est ça, au revoir. Je dis en le regardant s'éloigner.

Vraiment bizarre cet échange, tout autant que cette rencontre finalement. Je repense à notre conversation. Qu'est-ce qu'il veut dire par "je vous trouve intéressant". Pendant que je me triture l'esprit je me surprends à le regarder, de dos il est imposant. On ne peut pas lui enlever ça. 

Qu'est-ce qui me prend à penser ça tout à coup? Je chasse ses pensées étranges et me lève à mon tour. Je marche rapidement et retrouve mon chauffeur et lui demande de me ramener à l'Élysée. 

Sur le trajet je repense à cette scène, essayant de décrypter ses paroles, ses expressions, sans y parvenir. 

Je descends de la voiture et monte les marches. Il est temps de se concentrer maintenant.

Politiquement correct (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant