Politiquement correct (Bardella x Attal)

Chapitre 10.

Gabriel Attal POV:

Je suis très attentif, la première fois depuis bien longtemps. Je n'ai plus le droit à l'erreur et tout le monde me l'a très bien fait comprendre. Je suis concentré, posé, calme et je suis prêt pour ce débat. J'ai confiance en mes capacités, j'ai travaillé dur. J'ai réfléchi toute la nuit et j'ai tiré un trait sur Jordan, c'est terminé. 

Ça me fait mal de dire ça mais je n'ai plus le choix. Je choisis la politique à lui et je suis certain qu'il a fait le même choix. C'est dur, ça fait mal mais ça va passer, j'en suis certain. Le temps fera son travail.

- Bon Gabriel, tu as des questions ? 

- Non non ça va, j'ai tout en tête. Je suis sûr de moi.

- Très bien, tu n'as pas le droit à l'erreur. Ils ne cessent de me répéter ça a longueur de journée. 

- Je sais, je vais gagner.

- D'accord, bon la la réunion est terminée, vous pouvez partir.

Je me lève et quitte la pièce sans même prendre le temps de saluer qui que ce soit. Je veux et dois rester focus sur ce débat, je ne dois surtout pas me laisser marcher sur les pieds. J'ai tous les arguments nécessaires pour contrer que ce soit le RN ou le NFP. 

Je vais rentrer chez moi faire une sieste manger et arrêter de penser à ça. Il ne faut pas non plus que je sois fatigué. Je décide de passer par le petit magasin près du palais Bourbon pour me prendre de quoi manger.

Je marche dans les rayons et essaie de faire le plus vite possible pour que personne ne me reconnaisse. Je saisis un sandwich et une salade puis me dirige vers le rayon des boissons pour me prendre de quoi boire.

Et au moment où je lève la tête j'aperçois un visage qui m'est familier. Merde. 

Jordan. 

Je recule d'un coup. Quelle poisse bon sang ! j'ai vraiment un mauvais karma. Je décide de faire demi-tour de tout reposer et de partir. Si je suis vu ici avec lui c'est la fin pour moi. Je file discrètement du magasin et maudis mon existence.

Tant pis je rentre chez moi et je vais me commander de quoi manger.

Après avoir mangé je me jette sur le canapé pour faire une sieste mais avant je checke mes réseaux sociaux. Je fais un rapide tour sur instagram, rien d'intéressant a priori. Puis je vois que j'ai un message.

C'est Jordan. 

Je sais très bien que je ne devrais pas l'ouvrir mais ma curiosité prend le dessus et j'appuie sur la notification.

- Je t'ai vue au magasin, je ne suis pas aveugle.

Je ferme immédiatement l'application, mon karma est définitivement très mauvais. Quel con j'aurais pas dû ouvrir le message. Je dois m'efforcer de garder la tête froide. 

Je pose mon téléphone, met un réveil et je me couche. Je me force à ne pas ruminer pour réussir à m'endormir mais cela s'avère plus facile à dire qu'à faire. 

** ellipse fin d'après-midi **

Je monte dans le bâtiment de France 2. J'ai les idées en place, je sais ce que je dois faire, je connais mes arguments, je vais les détruire. C'est ma seule option de toute façon. 

Je m'installe dans ma loge et relis une toute dernière fois mes notes, je les connais déjà par coeur comme tout mon discours d'ailleurs. Pendant que je discute avec mon équipe, j'essaie de me préparer mentalement à ce qui va se passer, le carnage est inévitable. Je plains d'avance Olivier Faure qui va se retrouver au milieu de ce champ de bataille.

- Gabriel c'est l'heure de monter sur le plateau. Mon assistant me fait signe de me dépêcher 

- J'arrive, je me lève et le suis.

Je sens le stress monter, mais je reste focus. Au moment où j'aperçois le plateau je remarque que mes 2 concurrents sont déjà là. Je monte, me met derrière mon pupitre salue de la main Olivier Faure mais j'ignore complètement Jordan, je n'ai pas le choix. Je sens son regard sur moi, ma gorge se serre. S'il savait à quel point je suis désolé que ça se termine comme ça.

- Bonsoir a tous, aujourd'hui pour ce débat je suis en compagnie de Jordan Bardella, Olivier Faure et Gabriel Attal. Les candidats vont répondre, ce soir, aux questions des français. La présentatrice introduit l'émission. 

Pendant plus d'une heure les remarques acérés et les piques ne cessent pas. Olivier Faure a beaucoup moins parlé que nous. Je suis relativement satisfait de moi, je ne me suis pas laissé démonter, je suis resté calme. Il n'y avait aucune tension, l'ambiance était glaciale, exactement ce qu'il faut. Le débat a été violent mais c'était nécessaire.

- Pour la dernière question, elle s'adresse à Jordan Bardella et Gabriel Attal, les français sont curieux de l'explication que vous avez a leur fournir concernant cette photo qui a fait le tour d'internet. 

Et là, la photo s'affiche, la photo qui ne devait pas être abordée. Je sens ma bouche se dessécher. Pour la première fois je regarde Jordan, il me regarde aussi avec un air paniqué, je vois qu'il ne s'y attendait pas non plus.

- Alors ? dit la présentatrice.

Les mots ne me viennent pas.