Chapitre 11.

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Jordan Bardella POV:


La photo.

Je me décompose intérieurement, j'essaie de garder un visage neutre. Gabriel a l'air tout aussi perdu que moi. Personne ne parle. Je vois les managers et assistants qui courent dans tous les coins et qui se plaignent aux responsables, apparemment la chaîne n'a pas respecté l'accord. A ma plus grande surprise c'est Olivier Faure qui prend la parole en premier.

- Excusez-moi mais cette question n'a pas lieu d'être, nous sommes ici pour parler de sujets importants, des sujets qui régissent ces élections. Cette question n'a aucun rapport, c'est une question d'ordre privée elle n'a rien a faire là. Les mots de Faure ont l'air de réveiller Gabriel qui prend la parole a son tour.

- Comme l'a très bien dit Monsieur Faure, cette question n'a aucun rapport avec les sujets importants, ce sujet est d'ordre privé. 

- Vous refusez donc de répondre? La présentatrice répond avec un air frustré.

- Cette question n'a pas lieu d'être, vous devriez avoir honte de poser ce genre de question , qui êtes-vous pour vous mêler de la vie privée des gens, cela ne vous concerne ni vous ni les Français. Gabriel affiche un air dur et ne se laisse pas démonter.

- Très bien, alors, ce débat est terminé. Merci à vous d'être venus, merci aux français de nous avoir écoutés, je vous souhaite une bonne soirée et au revoir.

Les caméras se coupent quelques secondes plus tard. Les managers se jettent sur les présentateurs pour leur demander des comptes. Je vois que Gabriel profite du raffut pour s'éclipser et je le suis. Je sais que je vais le regretter mais tant pis.

Au bout de quelques mètres je l'interpelle:

- Gabriel, attends-moi.

- Qu'est-ce que tu veux. Il se retourne mais ne me regarde pas. 

- Je veux pas que ça s'arrête comme ça, je- il me coupe.

- Tais-toi. Tu sais très bien que nous n'avons pas le choix. Je sens ma gorge se serrer 

- Donc tu préfères choisir la politique plus tôt que nous. Il me regarde enfin

- Tu es le président du rassemblement national et je suis le premier ministre de partis opposés, tu sais très bien que ce qu'il y a entre nous est impossible. Tu souffres pour l'instant mais le temps fera son travail.

- Je n'ai pas envie que ça s'arrête bon sang, comment tu peux dire une chose pareille !

- Sois réaliste, sois lucide c'est juste impossible. Il me tourne le dos et s'apprête à  partir, je veux le retenir, je veux qu'il reste alors je sors mon dernier argument.

- Je t'aime ! je regrette immédiatement d'avoir osé. Mais ça a fait l'effet escompté puisqu'il stoppe sa course mais me tourne toujours le dos. Il se raidit.

- Je suis désolé, je suis tellement désolé Jordan, vraiment. Je te souhaite une bonne continuation. Puis il reprend sa marche. 

Je suis seul, je sens les larmes dégouliner le long de mon visage. Je souffre, j'ai beaucoup trop mal. Je veux qu'il reste avec moi, j'ai envie de hurler que je veux qu'il revienne mais aucun son ne franchit mes lèvres, je reste comme paralysé par la douleur. 

- Jordan ça fait 10 minutes qu'on te cherche ! je reconnais la voix de mon assistant. Dépêche toi on doit aller à ta loge. Je me retourne et le regarde.

- Qu'est-ce qu'il y a ? ça n'a pas l'air d'aller, il y a un problème ?

C'est la dernière phrase que j'entends avant de m'écrouler au sol. Je sens le sol froid contre mon front. J'entends au loin des gens crier puis des mains qui me retournent sur le dos. Je sens que je suis en train de partir. Puis je sombre.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis ma chute, je me réveille dans ce qui me semble être une ambulance mais je n'ai pas le temps de réfléchir que je sombre à nouveau. 

Ma vie est en train de devenir un enfer. 



Politiquement correct (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant