Chapitre 6.

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Gabriel Attal POV:


** le lendemain matin **

J'ouvre à peine les yeux que de nombreuses pensées inondent mon esprit. Le débat qui a eu lieu hier et notamment ce qui s'en est suivi. Jordan qui m'a sauté au cou sans que je m'y attende. Si on ne nous avait pas interrompus je ne sais pas jusqu'où on serait allés, pas que cette idée me déplaise mais je ne sais pas comment on aurait pu se regarder dans les yeux après ça. Je vais déjà avoir du mal à lui parler après l'incident d'hier.

Après plusieurs minutes a ruminer je finis par me lever, je me lave le visage, me contente de boire un verre de jus, prends mes médicaments et vais m'habiller. Je mets la chemise avec le col le plus haut et le plus épais pour cacher les marques, pas sûr que ça suffise mais je suis déjà en retard alors tant pis. 

Sur la route pour arriver à l'Élysée je commence à stresser, j'ai d'abord une première réunion avec le parti et le président et un second avec tous les partis pour discuter de la suite des élections. 

Je descends de la voiture et monte les marches en direction de l'entrée. La première réunion devrait être calme, enfin si le président est de bonne humeur. C'est plutôt la deuxième qui m'inquiète. 

Je rentre dans la salle pour la première réunion, il y a une quinzaine de personnes, je ne vois pas le président, pas étonnant il arrive toujours le dernier. Je m'installe à ma place habituelle, celle à côté du président. Je discute avec mes collègues, j'échange de banalités, je prends des nouvelles de tout le monde, on commente le débat d'hier. Finalement le président arrive, il s'installe a mes côtés, me salue et commence directement la réunion. 

On parle de stratégie, de nouvelles idées, des news, des prochaines interviews, des prévisions des résultats pendant une heure et demie environs. Apres avoir conclu, tout le monde se lève pour aller dans la pièce où se déroule la deuxième réunion, je m'apprêtais à franchir la porte quand quelqu'un m'attrape par le bras. 

Je me retourne pour voir qui me retient et m'aperçois qu'il s'agit du président.

- Tu peux attendre quelques minutes s'il te plaît Gabriel ? il a un air grave

- Euh oui oui pas de soucis, il y a un problème ? je me demande bien ce qu'il me veut

- Je me demandais juste si tu allais bien.

- Oui oui ça va, enchaîner les débats m'a un peu fatigué mais ça va. Pourquoi ? je fronce les sourcils

- J'ai remarqué une trace dans ton cou, quelqu'un t'a embêté ? 

- Ah, euh, ça ? haha non ce n'est rien je me suis pris le coin de mon meuble de cuisine hier soir, je n'ai pas allumé la lumière en allant chercher un verre d'eau et je me suis cogné. La panique prend le dessus mais me permet de créer un scénario en 3 secondes.

- Tu t'es cogné dans le cou ? il affiche un air dubitatif

- Oui oui, ça m'a fait mal sur le coup mais maintenant ça ne me fait plus mal, pas de quoi s'inquiéter. Je suis sûr qu'il n'en croit pas un mot. 

- Très bien mais fais attention la prochaine fois.

J'acquisse en souriant et sors le plus vite possible de la pièce. Quel bordel, je sue comme si je venais de courir un marathon. Je m'arrête dix secondes pour respirer et remonter mon col. Je fais un arrêt par les toilettes et me mouille le visage. 

Je regarde mon reflet et me motive 

- Tout va bien se passer, je reste concentré et je ne le regarde pas. Je me dis à voix haute

Je me sèche la figure et sors des toilettes, je marche jusqu'à la pièce de la seconde réunion. Au moment d'entrer je tombe nez à nez avec les députés du RN, je m'arrête et les laisse passer. Je regarde le sol et me refuse à lever la tête. Malgré tout je reconnais à quel moment il passe à côté de moi, je reconnais ses chaussures et surtout son odeur, mais je continue à fixer le sol. Quand tout le monde a fini de passer je rentre dans la salle a mon tour et vais m'assoir à côté du président. 

Je lève enfin les yeux pour observer la salle, chaque parti discute sans prêter attention à ce qui les entoure. La pièce a l'air paisible, ironique quand on sait que dans quelques minutes tout le monde va commencer à hausser le ton et à se critiquer. 

Le président introduit la réunion et c'est parti.

Tout le monde parle en même temps, c'est le chaos total, tout le monde parle sauf moi. Je suis fatigué, j'ai trop peu dormi, j'ai trop peu d'énergie pour ça. Je remarque que je n'ai pas non plus entendu sa voix. 

Je me surprends à le chercher du regard, je finis par le trouver, nos regards se croisent. Il me regardait déjà. Il ne me quitte pas des yeux, puis je le vois baisser ses yeux sur mon cou, il admire son oeuvre. Je me surprends à frissonner et je le quitte du regard. Je sens le rouge me monter aux joues, il faut que je me calme.

Le silence revient dans la pièce, on termine la séance et tout le monde se lève, je sors de ma chaise le plus lentement possible. Je commence à ranger mes affaires tout aussi lentement. Je me stoppe pour saluer mes collègues puis reprend tout aussi lentement.

Puis finalement au bout de quelques minutes, tout le monde est parti, tout le monde sauf nous. 

On se retrouve face à face, seulement nous deux dans cette immense pièce, pourtant j'ai l'impression d'étouffer.  Il recule vers la sortie mais sans me quitter du regard.

CLIC

Il vient de verrouiller la porte derrière lui. Il s'approche lentement de moi, très lentement, comme un prédateur qui s'approche de sa proie.

Toute raison quitte mon corps, je cesse de respirer, de réfléchir. 

Il stoppe sa course à 2 centimètres de moi.

- Tu m'as laissé sur ma faim Gabriel. 




NDA: le prochain chapitre va être hooooooot préparez-vous ;)

Politiquement correct (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant