Une Autre Histoire

-Chapitre 8-

Le bruit d'un tracteur en marche me réveille.
Puis je me rappelle que nous sommes à Montréal, pas dans un coin paumé de la France.
Je me retourne dans le lit et découvre d'où vient le ronflement digne d'une machine.
Brandon... il ronfle super fort à chaque fois qu'il a bu la veille.
Je regarde l'heure sur mon portable.
7h00.
Normalement je me serais rendormie mais a cause de l'individu / fiancé qui dort à côté de moi, je renonce à cette idée.
Je me lève et me dirige vers la salle de bain tout en trébuchant sur ma propre valise en bas de lit.
Je me retiens à la commode à côté puis me retourne pour voir si je n'ai pas réveillée
Brandon. Non, il dort toujours.
Ce n'est pas que je veux pas éviter de le réveiller, parce que je m'en fous royalement, mais que j'ai pas envie de parler avec lui dès le matin.

Après m'être préparée, je descends pour aller manger le petit déjeuner au restaurant de l'hôtel, qui est accessoirement inclus dans le prix de la nuit.
Je prends l'ascenseur tout en réfléchissant à ma future deuxième confrontation avec Brandon.
C'est avec un air moitié fatigué moitié énervée que je rentre dans le restaurant.
Déjà, il y a un buffet à volonté. Bonne nouvelle pour ma mauvaise humeur.
Je me précipite, ou plutôt me jette, sur la nourriture soigneusement disposée.

Après avoir pris un petit déjeuner de reine, je retourne à notre chambre.
Bien évidemment, Brandon ne s'est pas encore réveillé.
Je le secoue. Puis, après multiples tentatives de le pousser hors du lit, il finit par ouvrir ses yeux.

- Il est quelle heure ? Il me demande.

Sérieusement ? Même pas un "désolé pour hier soir" ou un "ça va toi sinon" ?
Mais pourquoi j'ai choisi ce mec exactement ?

- L'heure du petit déjeuner est passé si c'est ta question.

- Oh merde. T'aurais pu me réveiller.

- C'était pas dans me projets.

Il soupire bruyamment et va prendre des médicaments pour decuver complétement.

1 heures plus tard, nous sommes prêt pour repartir.
Nous descendons avec nos valises et retrouvons la jeune réceptionniste à l'accueil.

- Alors ? Votre séjour s'est bien passé ?

Deux choix s'opposent alors à moi.
Soit je dis que tout s'était très bien passé.
Soit je raconte que je me suis disputé avec mon fiancé et qu'il s'est bourré la gueule.
Brandon répond plus rapidement.

- Super. C'était super.

Super mon cul.

- Vous êtes des jeunes mariés alors ? La jeune femme demande avec un grand sourire.

- Non, nous sommes simplement fiancés. Je réponds.

Et heureusement.

Nous redonnons nos cartes magnétisées et sortons de l'hôtel.
Je suis légèrement déçue de partir si vite, les pancakes étaient incroyables.

Nous attendons le taxi qui nous conduira... En réalité, je ne sais pas encore où car c'est une surprise de Brandon.
En espérant qu'il ne va pas me refaire le coup de la toile de tente bon marché en forêt.

- Tu verras ça va te plaire. Me dit Brandon, d'un air confiant.

- C'est marrant, la dernière fois que tu m'a assuré ça, on s'est retrouvés en forêt sans matelas gonflable.

Mon dos que fait mal rien que d'y penser.

- Cette fois tu vas bien dormir... Ou pas. *Clin d'oeil*

En temps normal j'aurais ris. Là je suis juste trop affligée, fatiguée et énervée pour répondre quoi que se soit à ce sous-entendu.

Le taxi arrive. Le chauffeur nous aide à mettre nos valises dans le coffre, je me mets à l'avant, Brandon à l'arrière et nous partons.
Les bâtiments de Montréal défilent devant mes yeux à travers la vitre.
Je sens que je vais regretter un peu cette ville.

En sortant de Montréal, nous passons sur un pont d'où je peux voir un parc d'attractions en contrebas.
Il n'a pas l'air ouvert mais j'aurais bien voulu y aller.
Sans Brandon bien sûr.
La dernière fois, j'ai failli faire un arrêt cardiaque dans le train fantôme. Et c'était lui qui m'avait convaincu de faire un tour en disant, je cite, "T'inquiète t'auras moins peur vu que je serai avec toi."
Il s'est chié dessus.

Le voyage est long.
Brandon tient à garder la surprise jusqu'au bout apparemment.

Au bout de 3 heures de trajet, nous arrivons en plaine campagne pratiquement désertique.
Avec les plaines enneigées, les sapins et le soleil qui commençait à se coucher, je me serais cru dans un conte de fées.
Sauf que mon "prince charmant" était entrain de ronfler sur la banquette arrière.
Il dort sans doute pour éviter de me confronter à propos d'hier soir.
Bonjour la communication.

Le taxi bute sur une motte de neige se qui le réveille en sursaut et il manque de peu de se prendre le dossier de mon siège en pleine face.

Nous nous arrêterons enfin en pleine forêt.
Brandon avait raison, pour une fois, je commence à aimer cette surprise.
Le chalet, que je vois au bout de la petite allée, est comme la cerise sur le gâteau.
Je savais qu'il avait les moyens pour nous louer un bon logement mais pas chalet pour 15 jours.
Après je ne vais pas m'en plaindre vu que je ne paye rien.

Nous sortons du taxi et Brandon commence déjà a râler.

- Vivement qu'on soit à l'intérieur, il caille là.

Le chauffeur rigole sous sa barbe. Moi j'aime le froid donc ça ne me dérange pas.
Je mets quand même mes gants et mon écharpe.
Quelques instants plus tard nous rentrons dans le chalet.

Magnifique. Il a dû coûter un bras à Brandon, ou des neurones, vu son attitude récemment.
Tout les meubles sont en bois. Il y a un énorme canapé en cuir milieu du salon avec des coussins qui on l'air très confortable.
Enfin, pour couronner le tout, un feu brûle dans le cheminé.
Bizarrement, l'ambiance me rappelle les chalets qu'on retrouve dans les films de Noël.
Très clichés mais qu'est-ce que c'est beau.

On dépose nos valises dans notre chambre, qui, possède un lit king size.
Enfin, après la sieste dans le taxi et le simple effort d'avoir amené les valises jusqu'ici, Brandon s'affale sur le lit.

Ça commence bien...