Cinq mille ans plus tard.
Dans les rares légendes qui nous sont parvenues, l'Isis femelle est la divinité principale de nombreux cultes à travers la Parcelle Céleste. Les mythes qui l'entourent, nous parlent d'une entité dont la puissance divine, bien supérieure aux Isis mâle, lui confère un mysticisme que même les dieux n'osent remettre en question. Il est dit que la lumière qu'elle dégage, à certes sa préférence, mais que la noirceur de sa force, restante dans l'ombre, force à la prudence. Bon nombre de dieux, apeurés par sa grandeur, lui ont ouvert les portes de leurs Méros.
Encyclopédie divine – Rouleau de la création - Mythes et légendes – Isis femelle
Localisation : planète inconnue – Quadrant Est du second Méros
Le malaise l'avait saisie depuis son arrivée sur la planète. Pernicieux, telle une obsession malsaine tentant de s'inscrire inaltérablement dans l'esprit et le cœur maladifs des faibles croyants, il s'insinuait succinctement dans ses pensées. La main posée sur le sol, elle se concentrait, faisant fi de l'étrange ondée licencieuse qui martelait son corps. Les yeux fermés, une légère aura dorée l'enveloppait, semblant absorber la noirceur environnante.
Sondant les flux énergétiques parcourant le sol, elle fouillait dans les méandres de la terre, le foisonnement d'une quelconque force vitale, même infime. La perversion de l'énergie créatrice pulsait autour d'elle dans un léger écho impur. Infâme, il saturait l'air d'une magie néfaste se nécrosant au contact de son pouvoir. L'enveloppe magnéto-magique venu des tréfonds de la planète, enserrait chaque bride de terre de mauvaise vibration, gangrenant tous éléments vivants d'une aura putride. Accentuée par une brume de fines particules dont les souillures dénaturaient toutes les énergies présentes, elle se mélangeait aux forces naturelles. La dépravation et la pourriture suintaient de chaque élément composant la grande forêt, et le silence imposait sa présence malfaisante. Pourtant, une légère bribe énergétique présente dans l'atmosphère, lointain reflet d'une présence disparu depuis des lunes, prouvait que l'endroit avait connu la vie. Mais aucune âme qu'elle soit humanoïde ou animale, ne venaient troubler l'étrange quiétude des lieux.
— Étrange c'te silence là ! Même ton radar-machin n'détecte rien ! Hélios tremblotant, resserra sa prise sur le bras de Lostris.
— Pourquoi chuchotes-tu ? Il n'y a pas âme qui vive ici-bas. Inutile de se montrer aussi prudent. Et puis, me semble-t-il t'avoir déjà demandé de faire attention à ton langage ! Ton accent s'entend toujours ! Elle stoppa le flux qui l'unissait à la planète dans une fine gerbe étincelante.
— J'sais, surtout quand j'ai peur ! L'ambiance ici, elle est pas joyeuse ! Ça m'rassure pas moi ! Son regard balaya les environs.
Lostris se redressa et déposa l'une de ses armes au pied d'un grand arbre, puis se retournant vers le soldat qui tremblait, elle pensa subitement que le jeune homme lui ressemblait en bien des points. Mais ne souhaitant faire aucunement preuve de pitié envers lui, elle lui posa malicieusement une question. « T'ai-je déjà narrée mes nuitées passées dans l'un des antres les plus cauchemardesques du... Elle cessa de parler, l'air hagard de son soldat l'agaçant. Il la regardait avec incompréhension. Elle souffla de dépit face au manque d'éducation du soldat et recommença sa phrase avec de simples mots. « Tu te souviens de ce petit monde du quatrième Méros ? Celui où le Seigneur Alkan me forçait à passer des nuits entières ? Tu sais, cette planète où il ne fait pas bon s'y promener lorsque le soleil se couche ?
Hélios déglutit, sa peur se faisant plus forte. « La planète aux monstres ? Celle ou on à pas l'droit d'aller car les dieux veulent pas ? » Il se recroquevilla derrière un arbre.
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Avant que la lumière ne s'abatte.
FantasíaAvant que la lumière ne s'abatte, est avant tout un mensonge, un univers dont la création est basée sur un secret ancestral. Du monde de la magie à celui des mondes humanoïdes, toutes créatures, magiques ou non, vivent dans l'ignorance, convaincues...