FIGHT CLUB - hayato suo

Chapitre 4 - Les Quartier des Bars

     Le poignet relâché et les cheveux maintenant attachés en une queue de cheval, l'esprit de Chihiro vagabondait tandis que son bras effectuait des mouvements répétitifs de haut en bas, un rouleau de peinture à la main. Le terminale qui les avait interrompus en classe les avait ensuite conduits dans une rue entièrement recouverte de graffitis, du bas jusqu'en haut, et leur avait ordonné de tout repeindre. Cela avait conduit Chihiro à se retrouver ainsi, un rouleau de peinture à la main, au cœur d'une rue couverte de graffitis, entourée de garçons sur le point de se foutre sur la gueule à tout moment.

Où est-ce que je suis, purée...

— Donc tu es Chihiro, c'est bien ça ?

      Chihiro leva les yeux, surprise d'être soudainement interpellée. Devant elle se tenait un garçon borgne, de taille moyenne, aux cheveux parfaitement coiffés. Ses vêtements traditionnels et son attitude parfaitement droite trahissaient une certaine droiture.

— Oui, c'est moi, répondit-elle, tentant de masquer son appréhension.

— Enchantée, moi c'est Suo Hayato, se présenta le garçon.

      Le petit rouquin semblait soudainement plus intéressé par la conversation que par le mur plein de dessins devant lui.

— Moi, c'est Nirei Akihiko ! Je suis venu à Furin mais je ne sais pas me battre. C'est étonnant de voir une fille ici, tu dois être super forte alors !

      Les remarques de Nirei furent accueillies par Chihiro avec un gloussement gêné.

— Non, je ne sais pas me battre, murmura-t-elle, l'air embarrassé.

      Ledit Nirei semblait ravi d'apprendre cette information, manifestement soulagé de savoir qu'il n'était pas seul dans cette situation. 

 — Vous avez fini les premières ? Ramenez-vous vite, hurla un lycéen aux cheveux blonds dressés en pics sur sa tête, à l'intention des cinq premières années.

— Pourquoi faire ? questionna le bicolore, laissant volontiers tomber son pot de peinture au sol.

      Leur aîné se contenta de claquer la langue contre son palais pour toute réponse, leur faisant signe de le suivre dans la rue baignée de soleil. Il apparut rapidement aux yeux de Chihiro que le petit groupe de lycéens se mettait à patrouiller dans les rues.

      Un petit toussotement quitta sa gorge dans l'espoir d'attirer l'attention à contrecœur.

— Vous savez ... je peux rester au lycée, hein ? demanda la jeune fille, les joues empourprées par la soudaine attention portée sur sa personne.

— Non. Tu viens avec nous, on est un groupe. C'est pas parce que t'es une nana que tu nous suis pas, rétorqua le blond en un signe de tête négatif.

      Un gros coup de point vint s'abattre sur l'épaule droite de Chihiro, se répétant par deux fois, l'endroit frapper se mit à bruler de douleur sous la force du coup asséné par le lycéen au cache-œil qui adressa un sourire à Chihiro.

— Pourquoi tu ne devrais pas venir avec nous ?

      La réponse resta bloquée dans la gorge de la lycéenne, tandis que ses yeux fixaient le sol, comme hypnotisés par la soudaine beauté des dalles de béton. Ses joues, teintées d'un rouge vif, trahissaient la profonde gêne qu'elle ressentait dans cette situation qu'elle trouvait embarrassante à souhait.

— C'est fou, je penser pas capable que quelqu'un devienne plus rouge que Sakura, remarqua ledit Suo.

      Sa remarque ne fit que renfrogner davantage Chihiro, intensifiant encore la teinte surnaturelle de ses joues.