Chapitre 2

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*Athéna*

Je pénètre dans la cuisine et referme la porte derrière moi. Je me tourne vers la table et manque de pousser un juron devant le désordre sans nom qui règne dans la cuisine.

Il y a des pelures de légumes dans tous les coins de la pièce et des marmites sales sont entassées dans l'évier. Des sacs de farine éventrés, ont répandu leur contenu partout sur le sol. Toutes les portes et fenêtres sont restées ouvertes et des milliers d'insectes grouillent autour des restes du repas d'hier, jetés négligemment sur le plan de travail.

Alors que je me demande qui a ou mettre la cuisine dans une tel état, Bariel, l'horrible et ignoble petite amie d'Andrew fait irruption dans la pièce, dans un tourbillon de fanfreluches. Elle est aussi la meilleure amie de Diane et elles s'amusent à nous persécuter, moi et Artémis, ma sœur. Elle a 16 ans tout comme Andrew et moi et son nom est dans la Coupe du Cerf. Je la déteste tellement que j'en vient à prier un dieu auquel je ne crois pas pour qu'elle soit tirée au sort et être débarrasser de cette sorcière.

Elle fait maintenant mine d'être horrifiée en voyant l'abominable scène devant elle.

- "Ho mon Dieu !! Quel est cet horrible bazard !? Mais qui t'as laissé sortir nom d'un chien ! Comment peux-tu mettre la cuisine de tes maîtres dans un état aussi horrible ! Eux qui sont déjà si patients et cléments avec toi !"

Exaspérée, je savais très bien que c'était elle qui avait saccagé la cuisine, je me retiens de la contredire pour l'empêcher de rejeter la faute sur Artémis, ma sœur, qui est bien sûr elle aussi innocente. Je regarde mes pieds avec une fausse mine honteuse.

- "Cette fois tu ne vas pas t'en sortir !" clame Bariel, triomphante. "Je vais tout de suite prévenir tous tes maîtres !"

Elle se précipite hors de la pièce et je la regarde courir dans les couloirs en quête de tous les membres de la famille Hall. Désespérée, je me tourne vers le bazard que je suis censée avoir fait et pousse un long soupir inquiet. Je retrousse mes manches et essaie de faire disparaître un maximum de preuves.

***

Bariel ne perd pas de temps et revient après seulement trois minutes, avec Sophie et John Hall, les parents de Diane et Andrew.

Sophie pousse un petit cri stupéfait et pâlit d'avant l'abominable scène. John, quant à lui, écarquille les yeux et ouvre la bouche, rouge de colère. Dès que je me redresse, faussement honteuse, tous les regards se portent sur moi. John, maintenant violet de rage, commence à s'approcher de moi en criant et en me postillonnant dessus.

- "Athéna ! Sale petite vermine de mes deux ! Nous t'avons toujours bien traité ! Nous t'avons donné un toit, à manger et c'est comme ça que tu nous remercie petite garce !?!?"

Alertée par les cris et arborant une mine rayonnante, Diane entre à son tour dans la cuisine, bientôt suivie d'Andrew, visiblement intrigué et légèrement inquiet.

Ne voulant pas voir la pitié ou la colère dans le regard d'Andrew, je lève la tête et regarde John bien en face. Ce dernier prend celà comme un affront et hurle :

- "Comment oses-tu me regarder de haut comme ça, sale chienne !!"

Soudain, je sens une vive douleur dans la joue gauche et je suis brutalement projetée au sol pour la deuxième fois de la journée. Je n'ai même pas vu le coup et la main de mon maître partir. La gifle à été si forte que je garde la trace en rouge des doigts de John sur ma joue.

Je reste prostrée sur le sol, dans l'attente des coups suivants. Ceux-ci ne tardent pas et un énorme coup de pied me propulse sur le côté. Je traverse la salle sous les coups de pieds et de poings, comme une poupée de chiffon. J'ai perdu toute force dans chacun de mes muscles et je ne peux que subir les coups jusqu'à ce qu'il se calme.

Heureusement pour moi, il se lasse vite et me donne un dernier coup de pied qui me fait traverser la salle et atterrir aux pieds d'Andrew, endolorie et à moitié inconsciente. Il paraît horrifié et s'est immédiatement penché vers moi pour me redresser.

- "Andrew."

Le cri de John claque dans le silence soudain et le fait sursauter. Il se tourne vers John et le regarde d'un air craintif.

- "Rends-toi à la grange située derrière la maison avec elle et enchaîne-la au mur par les poignets, les chevilles et le cou."

Andrew me jette un coup d'oeil puis regarde son père et dis :

- "Oui père..."

C'est la dernière chose que j'entend avant de tomber dans les pommes.


L'Eden de Félixa [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant