Chapitre 15

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Adam
Nous sommes à Rio de Janeiro depuis quinze minutes et je sens la sueur couler le long de mon épine dorsale. La chaleur ambiante rend les corps collants et nous ne sommes pas habitués aux températures beaucoup trop élevées.

Miel est en débardeur et short mais elle crève de chaud, et je trouve les petits cheveux collés sur son front vraiment adorables.

Je glisse une pièce dans un distributeur et récupère une bouteille d'eau fraîche que je tends à Miel.

Elle me remercie de sa voix fatiguée, et bois une gorgée avant de la passer à sa sœur.

Nous sommes sortis de l'aéroport et je tente de louer une voiture.

Lorsque mon interlocuteur comprend ma requête, il nous accompagne jusqu'à un parking et me laisse les clés non sans m'avoir fait remplir un peu de paperasse.

Je jette nos sacs dans le coffre, nous ne possédons aucune affaire puisqu'elle ont toutes été brûlées dans l'incendie.

Miel n'a pas voulu repasser chez elle, et de toute façon son père avait déjà envoyé ses associés vendre la maison, il ne veut plus avoir d'attache là bas.

Nous avons tous besoin de repartir à zéro, après les événements éprouvants de ces derniers mois.

Je roule longtemps jusqu'au port de l'île privée que je possède.

Les filles se sont endormies et je presse l'épaule de Miel lorsqu'il est temps d'embarquer sur le bateau.

Je porte Prudencia et l'installe sur la banquette arrière de mon bateau.

- Tu as vraiment une île rien qu'à toi ? S'exclame Miel.

- Oui, je soupire, c'est un héritage, et je sais que ça fait vraiment gros bourge...

Elle sourit et m'embrasse tendrement.

- Pas du tout, je trouve ça génial. Tu en as de la chance.

Je démarre et nous n'avons pas à naviguer longtemps.

Nous devons nous enfoncer dans la dense forêt amazonienne pour trouver ma villa.

Miel et Prudencia poussent à l'unisson un cri de surprise quand elle découvrent la taille de celle-ci.

Nous ne nous attardons pas, je sais qu'elles sont exténuées.

Je les laisse s'installer et en profite pour sortir sur la terrasse.

Je crois que je m'endors car je suis réveillé par un crissement sur ma droite.

J'ouvre les yeux et cache mon étonnement lorsque je me retrouve face à face avec un Saïmiri, un singe des forêts équatoriales.

Il me regarde de ses petits yeux rieurs et s'approche prudemment.

- Hé, salut mon pote, qu'est-ce que tu...

Il s'enfuit à toute vitesse sans que j'ai le temps de finir.

Prudencia apparaît sur le seuil, le visage sombre.

Je me tourne vers elle et la salue du mieux que je peux.

- Je venais te dire que je pars ce soir. Papa a appelé et tout est prêt dans notre maison, j'ai hâte de le retrouver.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle parte aussi tôt.

Je savais qu'elle était mal à l'aise à cause de ce qui s'est passé entre nous, mais Miel et moi ne sommes pas du genre à nous exposer devant elle.

Malgré tout, je comprends. La part de moi égoïste espère seulement que Miel ne partira pas aussi loin de moi, je ne sais pas si je pourrais le supporter.

- Ne t'inquiètes pas, ma sœur reste ici, elle n'a pas voulu venir avec moi. Tu vas pouvoir en profiter, me lance-t-elle froidement.

Je me fige alors, regrettant qu'elle le prenne ainsi.

- Prudencia, écoutes...je suis désolé. Désolé que ce que tu éprouves pour moi ne soit pas réciproque, et que tu sois séparée de ta sœur par ma faute. Mais je l'aime vraiment beaucoup.

Elle plisse les yeux, et son petit visage de poupée rougit.

- Je sais, soupire-t-elle. Je vous souhaite le meilleur, sincèrement, mais il me faut du temps, et de la distance pour accepter ça.

Elle fait ses adieux en vitesse et s'empresse de disparaitre aussi vite.

Toutes nos roses fanées 🥀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant