Chapitre 13

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TWs : Sang, armes, suicide, blessures.

Adam
Je vois le corps de Miel s'écraser au sol et le bruit que sa tête fait en heurtant le béton froid me glace le sang.

Je me suis dirigée vers ce que je soupçonnais être une pièce où mon employeur s'adonnait à ses sombres affaires quand j'ai entendu un hurlement parcourir l'étage.

Mon regard se pose alors sur son oncle. Que manigançait-il ?
Je me précipite vers Miel, tentant de calmer la panique qui m'étouffe.

Elle a les yeux clos, je vérifie en vitesse son pouls. Je pousse un soupir de soulagement quand je sens son cœur battre faiblement.

Je m'apprête à détacher ses mains, en me demandant pourquoi elles sont liées, quand Beniamino m'en empêche.

- Je te déconseille de faire ça, petit.

Je n'arrête pas mes gestes pour autant.

- Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Pourquoi ?

J'ai toujours trouvé Beniamino louche, mais j'étais bien payé, donc je fermais ma bouche.

Mais à présent, je me rends compte qu'il trempe dans beaucoup plus de magouilles que je ne le sais.

- Je te pensais plus intelligent, Adam. Tu me déçois. Pourquoi te préoccuper de cette idiote, tu sais que tu ne dois t'attacher à personne.

La lueur diabolique qui danse dans ses yeux m'effraie soudain, et je me fige quand il lève son arme vers moi.

- Beniamino, arrête. On peut régler ça sans violence.

Son rire froid résonne sur les murs de béton.

- Je suis surpris de t'entendre dire cela. N'est ce pas toi qui est à mon service pour me débarrasser de mes ennemis ?

Je grince des dents en l'entendant mentionner mes services.

- Maintenant, tu en sais trop, il marque un temps, se rendant compte de ce qu'il vient de dire. Quelle phrase cliché ! Mais je la comprends plus que jamais.

Il abaisse la gâchette de son arme juste quand j'entends la porte s'ouvrir une nouvelle fois.

- Lâche ça.

La voix de Paolo me sort de mon angoisse. Il se tient sur le seuil à quelques mètres de moi, un pistolet levé vers son père.

- Paolo...

Je ne finis pas ma phrase, Beniamino me coupe la parole.

- Qu'est ce que tu fais ? Je suis enfin en train de rétablir la justice, mio figlio.

- Quelle justice ? Dis-moi ! Maman est morte dans un accident, putain ! Tu es obnubilé par ta vengeance depuis ! Et moi ? J'ai dû affronter ça tout seul !

Les larmes rendent ses yeux brillants, mais son père n'est en aucun cas touché par ses paroles.

- Tu es ma honte, Paolo. Je croyais t'avoir appris qu'un homme ne pleure pas.

Pendant que Beniamino est distrait, je dénoue prestement la corde qui lie les mains de Miel.

Ses yeux s'ouvrent et je vois la peur s'inscrire sur ses traits. Je couvre sa bouche de ma main, caressant ses cheveux de l'autre.

- Tout va bien, tu es avec moi, je chuchote.

Elle se souvient d'où elle est car ses yeux s'humidifient.

Je lève les yeux vers Paolo et son père, priant pour que cela prenne fin au plus vite.

Je sens le sang de Miel pulser plus fort dans ses veines.

- Je te déteste, tu as ruiné ma vie...

Le visage de Paolo est à présent baigné de larmes. Les phrases qu'il prononce n'ont plus aucun effet sur son père.

Paolo tire, ce qui fait sursauter Miel dans mes bras. Beniamino est désarmé, mais pas blessé.

Je sais que c'est voulu, Paolo est bon tireur. Il laisse une chance à son père.

Je nous abrite sous le bureau et tente de rassurer Miel comme je peux. Ses yeux me cherchent et je sens son corps trembler contre le mien.

- Tu vas laisser Miel et Adam sortir, ordonne Paolo. Et n'essaye pas de récupérer ton flingue, tu sais ce dont je suis capable.

Je me relève, lâchant Miel qui s'accroche désespérément à moi. Je suis tout aussi effrayé qu'elle.

- Paolo, je ne te laisse pas seul avec lui, dis-je fermement.

Il secoue la tête.

- Attendez moi dehors, prends Miel avec toi, et Prudencia aussi. Assurez vous que tout le monde sorte.

Je n'ai pas le temps de rétorquer, il s'est déjà tourné vers son père en m'adressant un dernier regard. Voyant que j'hésite, il me souffle :

- Vas-y, je te rejoins dehors.

Je n'ai pas d'autre choix que de passer mes bras autour de la taille de Miel et de courir.

J'appelle Prudencia, mais aucun son n'émane de la maison. Je pousse les portes du salon, Miel sur mes talons.

Celle-ci pousse un cri en voyant sa sœur ligotée, immobile. Sa joue est parcourue par une coupure sanguinolente.

Je me précipite aux côté de Miele pour rompre les liens. Prudencia reprends conscience et se jette dans les bras de sa sœur.

-  C'est Beniamino...
- Je sais, Prune. On t'expliquera tout, mais il faut fuir. Viens.

Elle prend la main de sa sœur et je passe mon bras autour de ses épaules.

Après avoir vérifié qu'il ne restait plus personne, nous prenons le chemin de la cour.

On s'installe dans ma Volvo et je met le moteur en marche.

Arrivés à la fin de la propriété, je peux apercevoir la demeure, attendant avec angoisse Paolo.

Je m'assure que tout va bien avec Miel et Prudencia, qui reprennent leurs souffles.

Nous attendons une heure, si bien que Prudencia s'est déjà endormie de fatigue après que sa sœur lui ait assuré qu'elle était en sécurité.

Le bruit qui retentit soudain la réveille et nous fait sursauter.

Nos regards se tournent avec horreur vers le manoir, où une fumée noire monte vers le ciel.

Les portières claquent au moment où nous courons dehors pour mieux voir.

La maison brûle. Mon corps tout entier se fige, mon cerveau cesse de fonctionner. L'explosion a tout détruit. Paolo était à l'intérieur !

- Il m'a menti, je souffle.

Toutes nos roses fanées 🥀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant