... : Allo ?
Je me fige et l'observe attentivement. Cela fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vue.
Son visage rayonne de douceur et son sourire rassurant laisse transparaître toute sa gentillesse.
Elle m'a terriblement manqué, chaque moment passé avec elle me revient en pleine face et me laisse sans voix.
Je ne peux que l'observer, comme si cet appel n'était pas réel...
... : Allo ? Malya ?
Elle me sort de mes pensées et je retrouve un peu de contenance pour lui répondre.
Moi : Oui ?
... : Ah enfin, je pensais que tu ne m'entendais pas.
Moi : Je t'entends, ne t'inquiète pas.
... : Tu es sûr ? Sinon, je demanderai au voisin de réparer mon téléphone.
Moi : Tu sais qu'il ne sait pas tout réparer, hein ?
... : Il a réparé ma télévision, donc je suis sûre qu'il saura réparer mon téléphone.
Je me mets à rire en l'entendant dire ça.
Son voisin s'est simplement contenté de brancher un câble sur sa télévision, mais depuis ce jour-là, elle pense qu'il est capable de tout réparer.
... : Alors, comment vas-tu, ma princesse ?
Moi : Arrête, tu sais que je n'aime pas les surnoms affectueux.
... : Je le sais bien, c'est pour ça que je les utilise.
Moi : Tu le fais exprès ?
... : Exactement, je n'approuve pas le fait que tu ne prennes plus de mes nouvelles.
Moi : Ce n'est pas de ma faute, mais celle des cours.
... : Tu n'as même pas quelques minutes pour ta mamie ?
Parfois, j'ai du temps, mais je n'y pense pas, car habituellement, c'est plutôt elle qui m'appelle et moi qui lui envoie de nombreux messages.
Moi : Si, j'en ai, mais je ne pense pas à t'appeler...
Elle soupire et me regarde attentivement, avec un sourire chaleureux, ce qui me fait immédiatement sourire.
Ma mamie : Ne t'en fais pas pour ça, je ne t'en veux pas. Tu grandis tellement vite, j'oublie que tu es dans une période où tu dois te chercher et profiter de ta vie.
Ses mots sont empreints de douceur, elle sait toujours quoi dire et comment le formuler.
Moi : Merci mamie, mais j'essaierai de prendre plus de tes nouvelles.
Ma mamie : J'espère bien, on a beaucoup de temps à rattraper.
Moi : Je te rappelle qu'on s'est appelées il n'y a pas très longtemps.
C'était il y a environ deux semaines, si je me souviens bien, mais j'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne l'ai pas entendue.
Ma mamie : Oui, mais je veux connaître les dernières nouvelles de ta vie.
Moi : Il n'y a pas grand-chose à raconter.
Ma mamie : Raconte-moi quand même et ne laisse aucun détail de côté.
Je ris légèrement en voyant sa détermination et son attachement à savoir ce qui se passe dans ma vie.
Je l'aime tellement, car elle est la seule à connaître une grande partie de ma vie. Elle a toujours été là pour moi, et moi pour elle.
Nous avons notre petit monde à nous deux, c'est pourquoi je lui raconte tout, car elle est à l'écoute et moi aussi, car je sais qu'elle a parfois besoin d'une oreille attentive.
...
Je commence à lui raconter mes journées de cours, mes révisions du bac blanc, puis ma période de réflexion en solitaire. Mis à part mon rêve, Djibril et mon passage à l'infirmerie, je lui raconte tout en détail.
Ensuite, je lui parle du nouveau, de ce que je pense de lui ainsi que de mon ressenti à son égard.
Et enfin, j'explique mon amitié avec les filles, notre dispute et le fait que je me sens coupable d'en être arrivée là.
Moi : Voilà une semaine pleine de migraines, mais sans rien d'exceptionnel.
Ma mamie : Tu en as vécu des choses en deux semaines.
Moi : Pas trop, mais je suis épuisée.
Ma mamie : Je le vois bien. Ce week-end, repose-toi pour mieux commencer la semaine.
J'hoche doucement la tête.
Ma mamie : Pour tes copines, ne t'en fais pas, ça s'arrangera.
Moi : Je suis pas aussi sûr que toi sur ce point.
Ma mamie : C'est vrai qu'elles t'ont dit énormément de choses blessantes, mais ne t'en veux pas, Malya.
Moi : J'y arrive pas, leurs mots m'ont vraiment atteint.
Ma mamie : Ça m'étonne que ça t'atteigne alors que la plupart des réflexions ne te touchent pas.
Moi : Je sais... mais elles font partie des rares copines que j'ai, et je ne veux en aucun cas les perdre.
Ma mamie : Tu ne les perdras pas si ce sont de vraies amies et qu'elles tiennent réellement à toi. Au cas contraire, ce sera peut-être une bonne chose dans ta vie.
Moi : Je ne vois pas en quoi ça serait une bonne chose...
Ma mamie : On ne sait pas de quoi est fait l'avenir, mais n'oublie pas, Malya, chaque chose a une fin. Et cette fin peut être bonne ou mauvaise.
Moi : Je pense que ma vie a une préférence pour les mauvaises fins.
En confiant cette simple phrase à ma mamie, je vois bien qu'elle est étonnée, voire choquée, de ce que je viens de dire, mais je dis uniquement la vérité.
Ma mamie : Pourquoi dis-tu une chose pareille ?
Moi : Bah, c'est la vérité.
Ma mamie : Et pourquoi donc ?
Moi : Il n'y a qu'à regarder ma vie depuis le temps qu'elle est chaotique.
Ma mamie : Je ne trouve pas qu'elle soit chaotique pour ma part.
Moi : Mais mamie, souviens-toi de mes 12 ans...
Ma mamie : Malya, ne parle pas de ça, c'est de l'histoire ancienne.
Moi : C'est vrai, ça l'est, mais je n'oublie pas cette année.
Ma mamie : Je les ai oubliées, et tu devrais en faire autant.
Son ton est froid et autoritaire, ce qui me glace immédiatement dans notre conversation.
Mais je ne détourne pas les yeux de sa silhouette, et je la regarde toujours. En voyant son visage, je vois qu'elle a l'air de regretter ses mots.
Ma mamie : Malya, je suis désolée...
Moi : Parle-moi de mon père.
Je lui coupe instinctivement la parole pour éviter qu'on rentre encore dans cette discussion qui finira comme toutes les autres fois.
Ma mamie : Pardon ? Je n'ai pas compris.
Moi : Parle-moi de mon père, s'il te plaît.
Il faut absolument qu'elle accepte de me parler de lui. Il me faut des réponses. Je n'en peux vraiment plus de rester dans l'ignorance.
Ma mamie : Euh... Bah... Alors, ton père...
Elle bégaye comme si elle avait perdu ses mots, ce que je trouve très bizarre. Normalement, elle est censée le connaître. Pourquoi elle bégaye autant ?
Moi : Mon père ?
Ma mamie : Il était marié à ta mère, puis ils ont divorcé.
Moi : Mais ça, je sais. Moi, je veux que tu me parles de lui. Je veux savoir comment il était, parce que plus je grandis et plus j'oublie à quoi il ressemble. Ensuite, je veux savoir comment il se comportait avec moi et s'il m'aimait.
Je veux juste qu'on me parle un peu de lui, c'est ce que je souhaite le plus à l'heure actuelle.
Ma mamie : Demande à ta mère, Malya. Elle est la mieux placée pour t'en parler.
Moi : Tu crois que je lui ai jamais demandé de me parler de lui ? Je lui en parle la majeure partie de mon temps, mais elle persiste à refuser.
Ma mamie : Elle doit avoir ses raisons.
Moi : S'il te plaît, mamie.
Je suis tellement désespérée. Personne ne veut me parler de lui. Je n'en peux plus, j'ai l'impression de ne pas connaître mon propre père, même si j'ai vécu une partie de ma vie à ses côtés.
Ma mamie : Malya...
Moi : Ça reste entre nous, promis. Je veux juste en savoir un peu plus sur lui.
Elle semble hésiter, comme si elle allait me confier un secret.
Ma mamie : Très bien, mais ne le dis pas à ta mère. Elle risque de m'en vouloir.
Je ne relève pas cette remarque, bien que je la trouve étrange. Pourquoi ma mère lui en voudrait-elle de me parler de mon père ? Je ne sais pas, mais un jour ou l'autre, je découvrirai la vérité.
Ma mamie : Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Sans prendre le temps de réfléchir, je pose ma question.
Moi : Pourquoi il n'a jamais...
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Des Secrets décelés pour un Amour éternel
AçãoMalya, une jeune femme curieuse et intelligente se retrouve dans une histoire familière et de mafia. Après avoir entendu un appel troublant de sa mère qui pourtant est sans histoire, elle décide d'enquêter. Amour, secret, violence, trahison jusqu'o...