«Cher Hakim,
J'espère que cette présente te trouveras en bonne et merveilleuse santé !
Je regrette ce que je vais te dire mais notre relation va devoir s'arrêter parce que je sais que tu es une bonne personne. Et depuis qu'on s'est mis en couple, tu as toujours su donné le meilleur de toi même. Mais aujourd'hui, j'ai décidé de faire autrement et j'ai choisi de ne plus être avec toi. Je te comprendrai si tu te fâches ou que tu te sentes trahi et je ne te blâmerai pas pour cela. La vérité est que je n'ai plus envie de te parler de toute ma vie. Je suis désolée !
Espérant que tu trouveras mieux que moi, je te souhaite quand même d'être heureux et de vivre l'amour car tu le mérites humblement.
Et saches que rien ne t'oblige à me répondre et je veillerai à ce que tu ne reçois plus de mes nouvelles.
Au nom de l'amour, Au revoir !Maïmouna »
C'étaient les derniers dires qu'avait adressé Maïmouna à son petit ami Hakim, un homme qui avait de la dilection pour l'expéditrice de la lettre. Le jeune homme faisait face à un soubresaut. Il était sous le choc. Il venait de se faire larguer par la femme qu'il croyait être sa destinée. Et c'est par sérendipité qu'il a trouvé sa proie empoisonnée qu'il pensait être la reine de son futur royaume. Il relisait la lettre avec un regard qui semblait dire: Mon Dieu, pourquoi Maïmouna ? Sacrée trahison ! quand elle surgit, la déception nous envahit, le doute trouve sa raison d'existence et la confiance perd tout son sens. Maïmouna a vraiment été dévastatrice et rongeuse. Sans pitié ni remords, elle avait dévoré les rêves du jeune amoureux et l'avait privé d'une fin heureuse avec elle. Elle l'avait fait vivre la pire des choses qu'il craignait: le goumin. La lettre venait d'anesthésier le cœur de Hakim qui jugeait la situation ubuesque.
Hakim, fils de deux dignes pêcheurs, Mbagnick Ndoye et Aïta Ndoye, gardait au plus profond de son âme l'envie de marier son amoureuse Maimouna. Il n'avait que dix huit ans lorsqu'il croisait pour la première fois ladite femme dont le charme en ces temps, éclairait les zones obscures. De la plage à l'horizon, se faisait sentir son parfum qui paraissait provenir des parfumeries paradisiaques. Elle était si belle que les oiseaux la consacraient leurs chants vespéraux. Hakim l'avait trouvé assise sur le sol avec les yeux fixés vers la mer. Elle avait l'air déboussolée mais ne cessait de voler des regards au rythme de ses envies. Et c'est par ces regards que se croisèrent leurs destins.
Nous sommes en Septembre, à Somone, un petit village du Sénégal situé sur la petite côte à une heure trente sept minutes de Dakar, la capitale. C'est un village niché au cœur d'une magnifique lagune qui offre une vue exceptionnelle. Il est plus connu pour ses plages de sable magnifiques, bordées de végétation et de petits hôtels discrets. En ce beau lieu vivait Hakim, un jeune étudiant d'un charisme remarquable. Il était âgé de vingt deux ans et fréquentait déjà l'université Gaston Berger de Saint Louis où il étudiait le Français, branche qu'il étudiait avec véhémence. De teint clair, sa carnation était plus qu'exceptionnelle et son regard capable de neutraliser le diable lui même, faisait chavirer bon nombre de croquignolets qui ne cessaient de lui courir après. Mais le jeune ange restait insensible aux tentations des autres filles. La vérité selon laquelle l'amour rend aveugle n'était pas une hérésie pour lui. Il était un homme qui traitait la femme avec respect, quelque soit la couleur de sa peau, quelque soit son statut social. Hakim était ce genre d'homme ayant un sens de l'écoute. Il valorisait chaque points de vue de sa dulcinée et traitait chacun avec dignité et respect. Il savait reconnaître la valeur indéniable de la femme.
Le respect et l'amour se gagnent par des actions, non par des exigences, et les personnes qui font constamment preuve de respect, pour la plupart du temps, construisent des unions solides et solidaires mais le jeune Hakim en était une exception vivante.
L'amour est une question de réciprocité. Il faut aimer la personne qui veut être aimée par ta personne dans une relation adéquate. En cela, l'union dépassera le cadre restreint des sentiments et devient une question de loyauté. Le bonhomme l'avait sans doute compris ainsi.
Dans l'affaire de la lettre, Oscar, le meilleur ami de Hakim, espérait un prank allant dans le sens d'un amusement, comme le font certaines femmes. Mais à maintes reprises, Astou, la frangine à Hakim craignait le contraire. Mais, au finish, la conduite de Maïmouna avait donné satisfaction aux craintes de Astou. Malgré la lourde déception, les regrets, malgré la félonie de Maimouna, le jeune homme prétendait toujours l'aimer.
Selon certaines confidences, était pressentie dans l'affaire de la présente une rupture préméditée et montée de toutes pièces. Maïmouna a voulu quitter Hakim parce que tout simplement son ex copain avait fait sa résurgence. À ce qu'il paraît ce dernier avait bien marqué son époque et la conscience de la jeune dame. Tel est, du moins, ce qui ressort des propos de Yasmine, la meilleure amie de Maïmouna. Il résulte de ces propos que khalil et Maïmouna se voyaient même à l'insu de Hakim. Face aux nombreuses épines sous ses pieds, l'amoureux déçu pensait bonnement à abandonner son amour pour s'engager dans d'autres domaines. Des sources renseignaient même que son ami Oscar le conseillait de suivre son cœur mais en ce moment, son esprit avait déjà émis le souhait d'enliser l'histoire de Maimouna aux bas-fonds de l'oubli.
De l'enfance à l'adolescence, Oscar et Hakim ont toujours cru à leur amitié
devenue une fraternité remplie de sens. Le meilleur ami du frangin de Astou était ce genre d'ami qui sait écouter avec attention et bienveillance. Il savait partager la joie dans les bons moments de la vie de Hakim et aussi savait l'apporter du réconfort dans les moments de détresse. Il essayait toujours de le comprendre et l'apportait son soutien dans toutes ces décisions comme le ferai un meilleur ami digne de son nom.
Maïmouna et Khalil, son nouveau copain, partageaient la même université. Ils étaient de l'université Iba Der Thiam de Thies où ils étudiaient la comptabilité. Mais Khalil avait déjà eu sa licence. Cela pouvait se comprendre parce qu'il était un ancien à Maïmouna qui n'était qu'à sa première année de Licence. Ladite université avait comme devise «L'humilité mon choix, l'excellence ma voie.». Mais l'humilité était loin d'être le choix de Maimouna même si elle demeurait sur la voie de l'excellence.
La vie avait tellement appris au jeune Hakim qu'il était impavide et indépendant d'aucune femme. La trahison de Maïmouna l'avait rendu plus fort.
De l'autre côté, le couple heureux vivait leurs plus beaux jours et rien de leurs quotidiens n'échappaient aux gens. Ils préemptaient les réseaux sociaux et postaient chacune de leurs sorties. La copine à Khalil était une femme des réseaux et était devenue tout d'un coup histrionique. Elle utilisait son apparence physique et adoptait des comportements de séduction et de provocation inappropriés pour attirer l'attention des autres mais et surtout pour faire du mal à Hakim qui ne pouvait jamais s'empêcher de la suivre partout même prétendant tourner la page. Il souffrait du mal de cette femme qu'il considérait comme la meilleure femme au monde après sa mère.
Un jour, le jeune homme décida d'envoyer un message à son ex copine via watshap où ils se parlaient presque tout le temps en vue d'une réconciliation. Mais Hakim n'avait pas fait confiance à l'Adage wolof qui dit « ku ndobine ray sa maam so guissé lu ñul wara daw » (Chat échaudé craint l'eau froide). Il envoya un message:
- Bonjour mon amour ! Comment tu vas ?
Après une quarantaine de minutes, Maimouna Répondit:
- Bonjour ! Je vais bien et toi ?
- Je peux te dire que je vais bien mais in petto j'ai mal.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Tu le sais mieux que moi Maïmouna...Pourquoi toi ?
- Essaye de me comprendre Hakim. J'aimerai pas t'attarder encore plus te priver une belle vie...
- Ma belle vie, c'est toi. Comment te le faire comprendre Maïmouna. Tu m'avais promis de toujours rester à mes côtés quoi qu'il en soit.
- Certes mais le coup est déjà parti. Désolé Hakim !
- Je sais même pas ce que je ressens quand je pense à toi. Je m'en veux de tout ce qui se passe en ce moment, les malentendus et tout. Le fait que tu soit en couple d'aussi tôt n'enlève rien à tout cet amour que je te porte. Je veux que tu me reviennes Maïmouna et j'espère que mon souhait ne se perdra pas sur le chemin de nos deux cœurs blessés. Et si ceux sont mes actes qui ont eu à dépasser ma pensée favorisant une telle atmosphère, je m'en excuse. Je sais que j'aurai du prendre conscience de ta place dans ma vie et que c'est fou de négliger une telle chose pour ensuite venir demander pardon. Mais pour te rassurer, saches que cela ne se reproduira plus et dorénavant je te consacrerai tout mon temps s'il le faudra comme tu l'auras voulu. Et j'espère que cette impasse n'empiétera pas sur tous les bons moments que nous avons vécus ensemble. J'ai mal et j'aimerai rattraper le coup. L'erreur est humaine, le pardon est divin mais j'ose espérer que notre amour est beaucoup plus fort que cela. Et j'imagine pas te perdre. Je t'aime plus que tout. Pardonne-moi. Je te demande simplement pardon parce que c'est la seule chose que je pourrai faire, exceptée celle de faire tout mon possible pour qu'une telle chose ne se reproduise dans l'avenir Maïmouna.
- S'il te plaît, arrête de t'excuser Hakim. Tu ne m'as rien fait.
- Tout ce que je veux c'est t'aimer Maïmouna.
- Je sais Hakim. Je suis encore désolée de te le dire mais entre toi et moi c'est fini.
- Es tu vraiment sérieuse là ?
- Je n'ai jamais émis des propos aussi sincères. Porte toi bien.
Les sentiments du jeune homme s'étaient encore retrouvés noyés dans un océan pimenté de propos semblables à des invectives. Cependant, au regard de l'évolution de son chagrin, il apparaissait que le coeur de Hakim était sincèrement déchiré et que les effets dépressifs semblaient prendre le dessus sur son équanimité qui le rendait flegmatique. L'amour a longtemps fait des fous de la même manière que la vie a toujours été injuste.
Nous sommes tous d'accord que certaines personnes peuvent rester dans notre cœur mais pas dans notre vie mais avec Hakim, j'ai fini par savoir qu'également certaines âmes peuvent en parallèle rester dans notre cœur et dans notre vie. Et sa situation était l'incarnation parfaite de ce cas de figure. Maïmouna occupait à la fois son cœur et sa vie.
À l'heure où s'assombrissait la vie du loyal partenaire, Thierno, le fils «blowman» du vieux père Mbagnick, passait ses jours de rêves dans les hôtels de Saly, un paradis terrestre. Ledit paradis est également située sur la Petite-Côte. Il fut un ancien comptoir commercial portugais. Thierno était le grand frère à Hakim. Il avait vingt neuf ans et avait déjà finit ses études mais manquait tellement de vergogne qu'il avait fini par se marier avec le chômage. En partenariat avec des fils de richard dont Omar, le frère fumelier de Hakim ne s'intéressait qu'aux belles filles, la belle vie. Son seul soucis, c'était comment faire pour passer la nuit avec telle fille ou telle fille. Certains disaient même qu'il avait engrosser deux belles nubiles. Mais à chaque fois, il refusait la paternité prétendant qu'à chaque intimité, il ne manquait de se munir d'un préservatif. Sacré Thierno, c'est comme s'il était né pour éjaculer partout. Il adorait plus les femmes avec des «bine-bines» (perles) au dessus des hanches, celles qui aiment s'amuser parfois à tirailler leur perle avec des corps de désir telles les femmes «laobés» du Sénégal, ces femmes qui incarnent le feeling en personne.
En parlant de «Laobé», Astel en était une. Elle partageait la même université et la même unité de formation et de recherche que Hakim. Coquine et bien armée faisaient partie de ses qualités car pour elle, ces deux choses occupaient une place importante dans la personnalité d'une femme. Elle incarnait la "Déesse" du "jongué" et pouvait même à des centaines de kilomètres détecter les vices d'un homme et comprendre ses désirs. Elle était l'"AS" de la sphère féminine.
Née à Saint Louis, une ville située sur la côte nord-ouest du Sénégal, connue pour son architecture coloniale et son pont Faidherbe conçu en 1865 par Gustave Eiffel, Astel était douce et savait accueillir les gens avec un sourire très apaisant. Il suffisait qu'un homme la voit pour savoir qu'elle était une «signare», ces femmes de Ndar à la beauté divine. En vrai, il faut toujours qu'un homme se retourne au passage d'une femme. Et Astel, dès sa naissance avait déjà compris que quand une femme passe l'homme doit savoir que c'est une femme qui est passée. Mais avec les femmes d'aujourd'hui on dirait dessin animé. Et le pire, elle se croient des Nicki Minaj.
Il a fallu que Octobre, mois d'ouverture des universités au Sénégal surgisse pour que Hakim puisse savoir que c'est de l'université Gaston Berger de Saint Louis que viendra sa destinée qui lui a été promise et que sa vie allait complètement changer...
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Au Nom de l'Amour
RomanceHakim et Maïmouna étaient de Somone (Mbour, Sénégal). Ils s'étaient connus lorsqu'ils avaient chacun 18 ans et vivaient leur plus grand amour. Un beau jour Maimouna écrit une lettre à Hakim dans laquelle elle prétendait vouloir mettre fin à leur rel...