C'était un dimanche 03 octobre que Hakim devait rallier l'université Gaston Berger de Saint Louis. Leur amicale, l'union des étudiants ressortissants de Somone à Saint Louis avait organisée une caravane de rentrée vu que c'était la rentrée des classes. Par la même occasion, les étudiants de l'université Iba Der Thiam, ressortissants de Somone dont Maimouna et Khalil, avaient eux aussi organisé une caravane de rentrée.
La veille, Maman Aïta Ndoye n'avait pas manquer de préparer du couscous et du «Mbouraké» pour son bien aimé fils. De tels aliments lui permettaient de se mettre à l'abri de la faim une fois au campus social où l'alimentation était parfois malsaine et désagréable. Elle conserva lesdits aliments dans un sac bien scellé pour éviter que les cafards n'y accèdent.
La question de l'alimentation dans les universités a toujours occupé le devant des déplorations estudiantines.
Hakim disait même que certains de ces amis avaient eu à faire face à des intoxications ou à l'appendicite. Et de tels faits corroboraient l'insécurité alimentaire dans les universités sénégalaises.
Sa frangine Astou s'était déjà chargé de faire le linge, repasser ses habits et ranger ses valises de la plus jolie des manières.
Son père quant à lui s'était chargé de la remise financière et du discours parental, ce discours qu'adresse chaque parent à son enfant étudiant.
Peu importe les performances du jeune Hakim, ses parents étaient toujours inassouvis.
Le père Mbagnick chargea Astou d'aller l'appeler son frère dans sa chambre.
L'envoyée courut plus vite que possible vers la chambre de son frangin qui sortit répondre son géniteur.
Hakim arriva devant la porte de la chambre de ses parents et frappa: "toc-toc".
Aussi tôt une voix s'écria :
- Entrez ...
C'était son père.
Le jeune entra dans la chambre et dit:
- Assalamou Aleykoum papa ! Astou m'a notifié que vous aviez besoin de moi.
- Oui exactement. Prends place mon fils Hakim.
L'enfant s'assit au sol et prêta oreille attentive à son vieux père.
- Tu sais Hakim, Thierno et toi êtes mes deux et uniques fils. Et vous n'avez qu'une seule et unique Soeur qui un jour, quittera cette demeure pour celle de son mari.
- Oui papa, je sais. Répondit Hakim.
- Et force reste de reconnaître que j'ai déjà pris ma retraite. Je n'ai plus les mêmes moyens que j'avais d'antan pour répondre aux charges du ménage. Ta mère ne travaille pas mais elle se débrouille toujours pour nous préparer de quoi nous mettre sous la dent. Notre famille traverse une situation vraiment difficile et ton grand frère ne s'en rend jamais compte. Thierno Ndoye ne se soucie même pas de nous. Il passe tout son temps à ripailler et à profiter des jeunes filles. C'est bien beau d'apprendre mais on ne peut jamais détenir le monopole du savoir. Tu prends de l'âge, nous aussi. Et j'aurais bien aimé voir ton enfant avant que l'ange de la mort ne m'ôte la vie. Alors, je te supplie de redoubler d'efforts parce que tu fais partie de nos espoirs. Il ne faut surtout pas négliger les concours également. Vous êtes appelés à être les relèves et ça urge que cela se fasse dans les plus brefs délais. Ne vous laissez pas enquiquiner par les histoires d'amour. Les femmes n'aiment pas les hommes en retard et ceux sont elles qui attardent les hommes en retard. Chaque chose a son temps. Et l'heure n'est pas aux relations amoureuses mais à la quête d'une vie heureuse.
- Je vous ai bien écouté cher père et vos mots m'ont vraiment touché. Je suis plus que conscient de la gravité de la situation que nous traversons et je suis plus que déterminé à apporter le changement. Soyez en rassuré. Je ferai tout ce qui sera de mon possible pour réaliser vos souhaits. Et pour ce qui est relatif au mariage, je pense qu'il y'a des choses plus primordiales. C'est vrai que le mariage nous responsabilise et tout mais il peut aussi nous déstabiliser. Et au moment où je vous parle, je ne suis pas prêt à prendre une femme encore plus avoir un enfant.
- Tu as peut-être raison de dire qu'il y'a des choses plus primordiales que le mariage mais sache que le temps n'attend pas et que rien n'est garanti ici bas mon garçon.
- «Yalla baxna papa» (Dieu est grand papa).
C'était par ce «Yalla baxna» qu'ils arrivaient au terme de leur discussion.
Après cela, l'époux de Maman Aïta formula des prières pour son fils Hakim. Il lui remit aussitôt une somme de 12.500 francs. Les 5.000 francs étaient destinés au paiement de sa caravane et les 7500 francs à l'achat de tickets de restauration.
Étant retraité, personne ne savait combien d'efforts faisait le père de Astou pour que la tristesse et l'inquiétude n'apparaissent pas sur les visages de ces enfants. Il était un digne et vaillant père. Et comprenait l'importance d'assumer la responsabilité. Il agissait avec honnêteté, honneur et cohérence dans sa vie familiale. Et c'est ce qui faisait sa spécificité.
L'heure de départ de la caravane de l'université Gaston Berger était prévue à 06h 30 du matin.
Au premier chant du coq, Maman Aïta se leva pour réveiller son fils et lui préparer un bain mystique.
Elle avait fait la connaissance d'un grand marabout originaire du village de Joal Fadiouth, un village situé à l'extrémité de la petite côte, au sud-est de la capitale. Elle lui avait confié que son fils Hakim était étudiant et qu'elle souhaiterait le voir réussir. Et c'est ainsi que ledit marabout du nom de Ntona Badiane, un vieux qui s'harnachait de grigris et portait une tunique recouvertes d'écritures coraniques, lui avait remit le bain.
Pendant ce temps, Oscar, meilleur ami de Hakim et président de l'amicale des étudiants ressortissants de Somone à Saint Louis était déjà sur le lieu de départ avec Amsa, l'une des plus belles filles de Somone. Elle était ce genre de rose dont tout homme désirait embrasser la nuque ou l'effleurer du bout des doigts pour provoquer d'importantes sensations. Ces genres de filles dont chaque homme souhaiterait mordiller, lécher ou embrasser les oreilles. Ronds, fermes et hauts, ni trop petits ni trop gros, à la fois sexy et nourriciers, les seins de la belle Amsa faisaient l'objet de fantasmes sans fin. Elle était vraiment excitante, pas trop vulgaire mais avait l'art de se vêtir avec des habits sexy et émoustillants. Son seul problème c'était qu'elle aimait trop le sexe. Elle assouvissait toujours ses fantasmes sexuels dès que l'occasion se présentait et aimait se promener les fesses à l'air. Amsa avait sincèrement une cambrure de rêve.
Hakim finit aussitôt son bain, pria, salua ses parents et prit ses bagages pour se rendre à la caravane. Sa mère, bouilloire à la main l'accompagna jusqu'à la porte. Elle lui formula des prières et déversa un peu d'eau sur le sol.
En Afrique surtout ici au Sénégal, on croit beaucoup à ces choses. D'après nos croyances ancestrales, c'est pour nous épargner des malheurs. Il est presque obligatoire de verser de l'eau devant sa porte et éviter, en allant au travail ou en voyage, de croiser n'importe quelle personne. Sacré continent africain !
Le lieu de départ se trouvait à quelques mètres de chez les Ndoyes.
Maman Aïta accompagna Hakim jusqu'au bus et ne se lassait de lui formuler des prières. Les frères Ndoye avait vraiment la chance d'avoir des parents dotés d'une bonté exceptionnelle.
Comme le bon Dieu est parfois très généreux !
Et c'est exactement à 06h35 minutes que la caravane prit départ vers Saint Louis.
La ville de Mame Coumba Bang et de Feu Golbert Diagne attendait sagement les enfants de Somone...
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Au Nom de l'Amour
RomanceHakim et Maïmouna étaient de Somone (Mbour, Sénégal). Ils s'étaient connus lorsqu'ils avaient chacun 18 ans et vivaient leur plus grand amour. Un beau jour Maimouna écrit une lettre à Hakim dans laquelle elle prétendait vouloir mettre fin à leur rel...