La caravane s'était garée devant la porte du village P du campus social sanarois.
À l'Université Gaston Berger de Saint Louis, on ne parle pas de pavillon mais de village.
Lesdits villages servent de résidences aux étudiants qui sont logés dans dix sept villages universitaires répartis sur deux sphères appelées campus 1 et campus 2. Cette dernière compte huit villages universitaires (les villages H, I, J, K, L, N, O et Q).
Le campus 1 dispose de neuf villages universitaires ( les villages A, B, C, D, E, F, G, M et P).
Les villages sont de base disposés de façon circulaire autour du fameux "Tour de l'œuf", le plus grand espace publique de l'université.
Les villages A, C et D sont essentiellement composés d'hommes.
Ce qui n'est pas le cas avec le village B qui n'est composé que de femmes. Ledit village se trouve à côté de l'UFR SEFS (L'UFR des Sciences de l'Education, de la Formation et du Sport) où se trouve la piscine de l'université, un lieu très convoité tel l'est le village des dames.
À l'exception des villages A, B, C et D, tous les autres villages sont des résidences mixtes.Oscar et Hakim partageaient le même village. Ils vivaient au village D plus exactement à la chambre numéro 19G2.
Amsa quant à elle, était du village B.
Le bus était juste devant le village B. Les étudiants qui étaient du campus 1 sortaient un à un. C'est en ce moment que Amsa profita de l'occasion pour entamer une brève discussion avec Hakim.
- Hakim, dit Amsa.
- Oui ! répond Hakim.
- Est ce que je peux te demander une faveur ?
Le jeune fils de Père Mbagnick hésita un tout petit peu et répondit:
- Oui ! Bien sûr.
- Est-ce que tu pourrais me faire sortir ma valise s'il te plaît ?
- Elle est où ta valise ?
- Elle est dans la malle du bus.
- Je la ferai sortir "inchallah". Accorde moi juste le temps de faire descendre les miennes.
- D'accord ! Pas de soucis. Et fais très attention, la valise est un peu lourde.
Tout en souriant, Hakim répondit:
- Merci pour cette information de taille.Amsa le souriait elle aussi. Elle était tellement contente de voire Hakim lui rendre service qu'elle commençait déjà à rêvasser de leur union.
Une étape était déjà franchie pour elle. Mais il lui restait des milliers d'autres en tête. Sa démarche visant la conquête du jeune homme ne faisait que commencer.
Hakim fit sortir ses bagages et tant d'autres valises qui se trouvaient dans la malle et s'adressa directement à Amsa:
- j'ai fait sortir toutes les valises de la malle.
- Et où est la mienne ? demanda Amsa.
- En vrai, je n'ai pas pu distinguer ta valise des autres parce que tu ne me l'as pas décrit.
- Oui ! tu as raison. C'est celle de couleur noire avec le cadenas bleu.
- Ah d'accord ! Elle est là alors.
- Merci beaucoup ! C'est vraiment gentil.
- C'est gratuit et renouvelable ma chère Amsa. Mais est ce que tu pourras la porter seule jusqu'à ta chambre ?Amsa hésita avant de répondre. Elle se disait intérieurement qu'elle pouvait saisir la même occasion pour emmener l'ami de Oscar dans sa chambre. Et pour cela, elle devait jouait la faible pour que Hakim ait pitié d'elle et l'accompagne. Son dessein était de donner son adresse au jeune garçon mais de la manière la plus implicite et secrète.
- Je ne pense pas que je pourrai la porter seule, répondit Amsa.
- Tu auras besoin d'aide alors. Mais ne t'inquiète pas, je m'en chargerai.
- "Ay iow beugoumala sonal" (j'aimerai vraiment pas te fatiguer davantage). Ne t'inquiète pas, je me débrouillerai très certainement.
- Un honneur ne se refuse pas chère dame. Et j'insiste vraiment pour t'aider.
- D'accord alors ! En tout cas merci beaucoup encore.
- Je t'en prie Amsa. Je te considère comme ma propre sœur Astou. Donc je ne fais que mon devoir de frére.Lorsque Amsa entendit le mot "Sœur", elle fit totalement désespérée. Hakim venait de la "friendzoner". Mais n'empêche qu'elle jouait le jeu. Elle répondit:
- Ah Oui ? Ça "mome" c'est vrai. Et moi et Astou sommes de la même génération. Depuis la classe de CP, on traînait ensemble.
- Ah bon ! Je ne l''ai jamais su.
Aussitôt, Oscar coupa leur discussion et dit:
- "Boy Hakim niou dem bok mane dama beug dem resto dh" (Boy Hakim, rentrons. J'aimerai aller au restau ) dit Oscar.
- "Iow fane nga xiiffé, do deff ndank" ( Où est que t'as trouvé la faim ? Fais preuve de patience) dit Amsa.
- Tu me demandes de faire preuve de patience comme ci t'allais m'acheter de quoi manger si les restaurants universitaires fermaient, répondit Oscar.
- "Oscar iow mome do changer, togne gni leu weurr rekk" ( Tu ne change jamais Oscar. Tu ne fais que flatter les gens de ton entourage ) dit Hakim.
- Ne t'inquiète pas Oscar,je paierai le déjeuner pour tout le monde, dit Amsa.
- Mais depuis quand tu es généreuse de la sorte Amsa ? demandait Oscar.
- Je l'ai toujours été et cela depuis ma naissance.
- Je pense qu'il y'a anguille sous roche. Répondit Oscar.
- Arrête toi aussi Oscar. À ce que je vois, t'aime trop embêter Amsa, dit Hakim.
- Tu n'as pas tort de le dire. Il m'embête tout le temps ce bébé pleurnichard, dit Amsa.
Oscar rigolait tout en comprenant que la générosité de Amsa n'était pas gratuite.
- Maintenant allons y avant que les restaurants ne ferment. Dit Hakim.
- D'accord ! répondirent Oscar et Amsa.
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Au Nom de l'Amour
Roman d'amourHakim et Maïmouna étaient de Somone (Mbour, Sénégal). Ils s'étaient connus lorsqu'ils avaient chacun 18 ans et vivaient leur plus grand amour. Un beau jour Maimouna écrit une lettre à Hakim dans laquelle elle prétendait vouloir mettre fin à leur rel...