02. Une soirée comme les autres

65 10 31
                                    


— 19h ! Tu as vu comme je suis ponctuelle !

Je ricane devant l'enthousiasme de mon amie. Je monte sur le siège passager de sa voiture, qui venait de se garer devant la supérette où je venais d'enchaîner un service de 6 heures sans pause.

— Je te préviens Carol, si je veux rentrer, on rentre tout de suite !

— Mais t'inquiètes pas ma chérie, tu vas t'amuser comme une folle ! Répond la conductrice de la voiture.

Nous étions enfin samedi, le jour de la soirée. Carol m'avait harcelé de messages toute la semaine me rappelant sa venue à Novani et que cette soirée allait être géniale.

Sauvez-moi.

Malgré tout, je lui avais bien rappelé les conditions quant à cette sortie ; je ne bois pas, je ne fume pas, et quand je dis que je veux rentrer, je veux monter dans la voiture et rentrer chez moi.

Nous quittons ensuite Stratford, la merveilleuse ville dans laquelle je vivais, pour nous engager vers l'autoroute. Ce Mike, l'hôte de la soirée à laquelle nous nous rendions, résidait à plus de deux heures d'ici.

— Au fait, tiens, je t'ai rapporté une tenue qui va t'aller comme un gant !

Sans quitter les yeux de la route, elle glisse sa main à l'arrière pour prendre un sac à dos, qu'elle me tend. Je l'ouvris et découvrit avec surprise une robe grise brillante, avec un dos nu, drôlement courte et décolletée à mon goût.

Je la déplie, la regarde de haut en bas et ne peut retenir une mine embarrassée.

— Je vais vraiment...porter ça ? Demandais-je en tournant ma tête vers Carol qui souriait de toutes ses dents.

— Ouais ! Tu vas voir ! Tous les mecs vont se retourner vers toi tellement tu seras resplendissante !

Je regarde la robe quelques secondes. Je ne peux nier sa beauté, mais je ne pense pas qu'elle m'irait. Je ne suis plus vraiment habituée à porter ce genre de robes très tape à l'œil.

Mais malgré ma réticence, je ne veux pas gâcher le plaisir de mon amie, qui est sans doute très contente à l'idée que l'on aille enfin à une soirée ensemble après des mois de refus de ma part. Alors, j'enfile cette robe, pendant que la voiture est maintenant sur l'autoroute. Nous faisions souvent ça avant, Carol conduisait, venait me récupérer chez moi déjà prête, et je m'habillais dans la voiture, en général avec ses tenues.

Carol avait des parents qui avaient bien plus d'argent que les miens. En réalité, ses parents étaient plutôt riches, et donc elle bénéficiait de pas mal d'avantages. Elle avait obtenu sa première voiture à 16 ans, pouvait s'acheter des vêtements assez chers et avait pour projet de reprendre l'entreprise familiale dans quelques années.

Elle m'avait déjà acheté des vêtements que je ne pouvais pas me payer moi-même, et m'avait crié dessus quand je lui avais dit que je ne voulais pas qu'elle dépense son argent pour moi.

Je les avais donc gardés, mais je n'osais pas les porter, de peur de les abîmer.

Après avoir enfilé cette robe, qui m'arrivait au milieu de la cuisse, je me coiffe doucement les cheveux avec une brosse qui se trouvait dans le sac.

Carol était très belle ce soir. Elle portait une robe noire, décolletée elle aussi, et elle avait en prime mis un collier assez grand, qui descendait sur le décolleté. Elle avait une belle queue de cheval, mettant en valeur ses cheveux lisses et blonds, ainsi qu'un maquillage assez léger, qui mettait en lumière ses yeux en amande et ses joues roses.

Le trajet se déroule sans problème, la nuit commence doucement à tomber et mon amie avait pris le soin de mettre la musique à fond pour que l'on puisse chanter, ou plutôt crier.

STONEHEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant