09. Roulette russe

68 1 7
                                    



Ma respiration devenait erratique. C'est comme si j'allais vomir ce que j'avais ingurgité ce soir.

Mes mains étaient moites, et allaient sans doute se mettre à trembler dans pas longtemps. Je sentais déjà des gouttes de sueurs tomber de mon front.

Scott ne semble pas enchanté de la nouvelle, mais ne répond rien, pour ne pas s'attirer plus d'ennuis. Tommy souriait après avoir prononcé ses mots. Les jumeaux aussi, avaient l'air enthousiastes à l'idée de jouer à ce jeu. Bella me lance un regard, mais ne répond rien non plus.

Après un regard sur tout le monde, c'est à moi que le cinquantenaire s'adresse.
— Tu vas adorer ce jeu, Anna ! Nous y jouons souvent, et c'est très amusant ! Dit-il avec un sourire qui me donnait froid dans le dos.

Il s'avance légèrement vers moi. Je déglutis de nervosité.

— Les règles sont simples. L'arme que j'ai dans la main, contient une seule balle. Nous pouvons tirer cinq fois. Dans quatre cas sur cinq, rien ne se passe.

Il s'amuse à lever l'arme, pour bien me la montrer. C'était un revolver de taille moyenne, mais qui suffisait pour me ficher la trouille. Jamais je n'avais vu d'arme à feu si près de moi, et cela ne me rassurait en aucun cas d'en voir une dans la main d'un chef de réseau criminel.

Je tente de garder mon calme devant lui, en essayant tant bien que mal de contrôler ma respiration, mais il doit bien sentir que je suis en panique.

— Lorsqu'on vise, on doit viser sur une partie non vitale du corps. Donc, ne pas viser la tête, ni le cœur ou encore l'abdomen.

De son arme, il pointe sur moi les endroits qu'il cite. Voir le revolver s'approcher de ma tête me fait cesser les mouvements. Scott se crispe, et se retient de s'approcher de moi.

— Nous allons tirer un par un. Tu peux choisir la personne sur qui tu vas tirer.

Il prononce les règles du jeu de manière très décontractée, ce qui me surprend sur le coup. Je ne sais s'il tentait de ne pas me faire peur, ou s'il essayait simplement d'encore plus me terrifier.

— Si tu es désigné pour te faire tirer dessus, et que c'est sur toi que la balle est tirée, tu perds cette manche.

Il me sourit une dernière fois. Je me doutais bien que cet homme cachait une personnalité plus sombre. Il m'obligeait à jouer à un jeu avec une arme à feu. Je risquais d'en ressortir blessée. Cela ne m'enchantait en aucun cas.

— On va te faire une démonstration. J'aimerais tirer sur...

Il se retourne pour regarder le groupe. Jake hausse les yeux au ciel, comme s'il savait qui il allait désigner.

— Jake.

Comme il s'y attendait, le jeune homme soupire et met ses mains dans les poches de son pantalon. Tommy revient se placer à sa place et tend son bras qui tenait l'arme. Il n'était qu'à quelques mètres de sa cible. Le vent se lève, et tout le monde à les yeux rivés sur l'arme qui s'apprête à tirer à tout moment.

Pendant quelques instants, le cinquantenaire ne fait rien. Il se contente seulement de regarder Jake. Celui-ci en fait de même, et ne paraît pas perturbé par l'arme qui se tient devant lui.

Tout d'un coup, Tommy appuie sur le chargeur.

Rien ne se passe.

Malgré le minuscule bruit, je sursaute brusquement. Mes mains étaient sur le point de se poser sur mes oreilles, pour peut-être pouvoir diminuer le bruit de l'arme. Je respire profondément, tentant de me calmer comme je peux.

STONEHEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant