03. Forêt, ma belle forêt...

76 7 32
                                    


On ne comptait plus les policiers qui étaient autour de la grande maison.

Les sirènes ne tournaient plus depuis un moment mais les gyrophares me faisaient toujours aussi mal aux yeux.

Deux heures s'étaient écoulées depuis l'annonce de la mort de Tessa. Je pense que tout le monde était sous le choc de savoir que quelqu'un était mort, si près de nous, juste à côté, et que personne n'avait vu quoi que ce soit. Ou pas.

La police avait sécurisé la zone et nous avait interdits de quitter la propriété si nous n'avions pas été interrogés. Clinwich était une petite ville, où jamais rien ne se passe. Les seules choses qui parvenaient dans le journal étaient Gérard l'alcoolique qui avait encore fouillé les poubelles des voisins, ou encore le chat de tatie Marie-Jane qui avait encore disparu.

Là, on parle d'un meurtre, dans une maison de riches. Les policiers avaient débarqué dans la seconde.

Je voyais les invités repartir chez eux avec un air très sinistre. Personne ne réalisait qu'il y avait probablement un tueur parmi nous. Même si Tessa n'était pas une fille très appréciée, apprendre sa mort donne un putain de frisson.

La température avait drastiquement baissé. Je me frotte les bras en essayant de trouver un peu de chaleur. Carol ne m'avait pas quitté depuis qu'elle m'avait annoncé sa mort. Les jeunes qui avaient découverts le corps avaient accompagné la police sur le lieu du crime. Ils ont voulu aller au fond du jardin, pour escalader le mur menant à la forêt pour fumer, mais en y arrivant, ils ont découvert le corps.

Voir la police transporter le corps, recouvert d'un drap, était...déroutant. Morbide. On pouvait voir son bras s'échapper du drap, et j'ai eu un haut le cœur en voyant du sang couler de son bras.

Elle était morte.

Morte.

Et je lui ai parlé à peine une heure avant sa mort.

Nous étions assises sur le banc, et nous attendions. Nous avions été interrogés rapidement après l'arrivée de la police, nous avons été plus qu'honnêtes, autant ne pas prendre des risques inutiles. Nous avons bien précisé que nous l'avions vu au moins une heure avant son meurtre et qu'elle paraissait paniquée, comme si elle fuyait quelque chose.

— Je n'arrive toujours pas a y croire...souffle Carol d'un ton détaché.

— Moi non plus...On lui a parlé si peu de temps avant...Répondis-je.

Carol pose une main sur son front. Cette soirée prenait une tournure plus que macabre.

— Apparemment, son corps a été retrouvé ultra mutilé. Certains disent qu'on lui a tranché la gorge.

J'eus de nouveau un haut le cœur et posa une main sur ma gorge. Si on continuait d'en parler, j'allais vomir.

— A ton avis, c'est qui qui lui a fait ça ? Demandais-je en mettant mes mains entre mes cuisses pour les réchauffer.

— Je n'en sais rien. Peut-être un taré qui se trouvait à la soirée, ou alors un tueur en série dans la forêt.

Je réfléchis à ces paroles, tandis qu'un énorme mal de crâne commence à s'installer. Je n'avais qu'une envie : dormir.

— Peut-être qu'elle a été victime d'un règlement de compte ? Des problèmes avec la drogue et qu'on lui aurait fait payer...Proposais-je comme hypothèse.

— Quoi ? Non. De ce que je sache, elle ne touchait pas à la drogue. J'ai des amis dealers qui sont venus ici, et ils m'ont dit ne jamais avoir vendu quoi que ce soit à Tessa. Peut-être qu'elle se trouvait là, au mauvais endroit, au mauvais moment.

STONEHEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant