XIV : Ce qui compte vraiment

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Les jours suivants, Marinette profita à fond de ses vacances. Elle sortit avec Adrien, elle alla manger une glace avec lui et Kagami, se laissa entraîner par Alya pour aller acheter une nouvelle robe (finalement, elle préféra acheter du tissu pour s'en coudre une à sa façon). Elle invita aussi Adrien chez elle, après avoir fait la leçon aux kwamis pour qu'ils restent bien discrets. Désormais, Adrien et Félix avaient le droit de sortir seuls, à condition qu'ils s'arrangent pour ne pas se faire remarquer. À la connaissance de Marinette, ils n'avaient pas encore profité de cette permission pour programmer une sortie à deux. Ils cohabitaient, sans chercher à créer des liens.

Les sentiments de Marinette à l'égard de Félix étaient fluctuants. Parfois, elle se souvenait de ses épreuves et se sentait emplie de patience et de commisération pour lui. Parfois, il l'exaspérait et elle lui lançait des regards furibonds en réponse à ses remarques caustiques. Il prenait alors un air repentant qui avait rapidement raison de son agacement. Elle lui faisait comprendre qu'elle passait l'éponge, mais qu'il avait intérêt à se tenir à carreau et arrêter de provoquer son entourage. Il se calmait... jusqu'à la fois suivante.

Heureusement, Adrien ne semblait pas agacé ou jaloux par leurs jeux de regard. Il paraissait plutôt amusé par l'empire que sa petite amie avait sur son cousin. Avec le temps, il réagissait moins vivement aux piques de ce dernier. Il semblait les prendre comme une contrariété passagère qu'on ne peut pas éviter, mais qu'on oublie rapidement.

Dans ses actualités, Marinette lut que toutes les bagues Alliance étaient rappelées par l'entreprise Tsurugi. Le communiqué de presse assurait qu'elles allaient être démantelées, et que les composants et matières premières seraient recyclés.

Environ deux semaines après les élections, Marinette estima qu'il était temps qu'elle s'occupe de ses kwamis. Elle ne savait pas quand le nouveau Papillon allait frapper, et elle ne voulait pas se laisser prendre de court. Il lui fallut encore deux jours pour s'assurer un moment calme, sans personne à voir ou à recevoir.

Elle ferma la trappe qui menait au salon et disposa les bagues et les nouveaux bijoux sur son bureau. Tous les kwamis vinrent voleter autour d'elle, clairement impatients de la voir à l'œuvre.

— Prête, Tikki ?

— Quand tu veux, Marinette.

— Tikki, transforme-moi !

Ladybug prit son yoyo et l'envoya vers le plafond :

— Lucky Charm !

Une plume de paon redescendit doucement vers elle en planant.

— C'est bon, j'ai compris que cela doit venir de moi et de mes sentiments, commenta l'héroïne. Mais j'ai besoin d'un peu d'aide. Lucky Charm ! tenta-t-elle encore.

Cette fois-ci, ce fut une tige en bois, avec une étoile en papier scintillant collée au bout qui atterrit dans ses mains tendues.

— Une baguette magique, identifia l'héroïne. Pas mal.

Elle parcourut les kwamis des yeux et proposa :

— Trixx, je peux commencer avec toi ? Alya est pressée de te retrouver.

— Avec plaisir, Gardienne.

Ladybug inspira profondément et aligna devant elle la bague portant l'esquisse du renard et le pendentif qui allait le remplacer. Le kwami vint se poser entre les deux bijoux. La gardienne hocha la tête avec approbation et posa l'étoile de la baguette sur la bague.

— Trixx, je transfère ton Miraculous de cette bague à ce pendentif !

En prononçant ce dernier mot, Ladybug tapota avec sa baguette le bijou qu'elle avait conçu. Le pendentif se mit à luire et aspira le kwami.

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