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( tw : violence )

Livie, 13 ans

Le soleil brille dans le ciel aujourd'hui, tout le monde semble ravit de retrouver sa chaleur et l’éclat de lumière qu’il apporte. Pour les autres, le soleil, sa chaleur et sa lumière sont synonymes de bonheur, de joie et des bons moments en approche. Moi, non. Jour après jour, ma vie perd peu à peu de son éclat, la rendant fade et douloureuse. Que le soleil fasse acte de présence ou non ne m’aide pas à me traîner hors de mon lit chaque matin ni à placer un pied devant l’autre afin d’avancer. Il ne me fait pas me sentir bien, et ne me rend pas heureuse. 

Lorsque maman m’a réveillé ce matin, elle-même heureuse de voir le ciel dégagé et d’un bleu éclatant, je ne voyais que sa semblablilité avec ceux sur mon corps. Plus nombreux et plus marqués désormais. Pourtant, pour lui faire plaisir, et comme j’en ai pris l’habitude. J’ai étirée la commissure de mes lèvres douloureusement en un grand sourire et me suis traînée hors de mon lit dans le but de la persuader que tout va bien, que je vais bien. Souriante comme elle l'est toujours, elle m’a demandé comment je me sentais, et j’ai répondu que ça allait, pourtant moi-même, je ne sais plus.

Je ne me sens pas bien, et pourtant, je ne me sens pas mal non plus. Alors en attendant de pouvoir le définir, je fais de grands sourires ponctués de grands “ça va” alors qu’au fond, je ne ressens plus rien pouvant m’aider à y voir plus clair.

Elle m’a déposé au collège, comme tous les matins, en me souhaitant une bonne journée, et mon cœur a saigné en passant les grilles sachant déjà dans quel état je me retrouverai en rentrant ce soir. Mais pourtant, pour rien au monde, je ne lui dirais, si jamais maman apprenait ce que je vis, elle serait anéantie, et il en est hors de question.

Trop de choses sont en jeu, et son bonheur passe avant tout.

Ma journée se passe difficilement, pour je ne pas changer des autres jours. J'ai déjà hâte que l’année se termine, afin que je puisse échapper à mon infernal quotidien. Ou même que ma vie elle-même se termine, je ne sais pas, je ne sais plus. 

De toute façon, je ne sais plus grand-chose en ce moment.

C’est peut-être d’ailleurs pour cela qu’ils agissent comme ça à mon égard ? Parce que je ne sais rien, et que pour eux, me punir est normal ? 

Encore une fois, je ne sais pas.

Mon crâne me lance, il est sûrement déjà en train de me faire payer le semblant de débattement que j’ai montré lorsque j’avais trop mal. Je ressens encore la force de leur poigne maintenant mes cheveux de leurs mains m'écorchant le corps et le cœur par la même occasion. De leur haine contre moi déversée, continuellement. C’est douloureux.

Ils m’ont fait mal, ils me font toujours mal.

Lorsque je leur ai dit, lorsque j’ai enfin osé ouvrir la bouche pour leur demander d’arrêter, et qu’ils ont fait une pause en me regardant fixement, j’ai eu la défense de penser qu’ils avaient terminés, pour aujourd'hui, voir même pour de bons. Pourtant, leurs rires, hantant mes nuits, m’ont rappelé à l’ordre, et comme si ce n’était pas suffisant, ils y avaient mis plus de force. L’un d’entre eux, je ne saurais déterminé lequel m’a craché dessus en me hurlant toutes sortes d’atrocités et mon cœur, c’est fragilisé, voir presque brisé pour ne pas changer.

Tenant mes cheveux en boule au-dessus de mon crâne, je laisse un énième haut-le-cœur m’atteindre et me laisse délivrer, et s’en aller les fragments brisés de mon âme. 

Tout cela me dégoûte, ils me dégoûtent.

Je me dégoûte, et surtout, je n’en peux plus.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 22, 2024 ⏰

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