Chap 2

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Le soleil passait déjà à travers la fenêtre de l'étage. Il devait être tôt, puisque le ciel était encore légèrement entouré de ténèbres. J'aime voir cette fondue étrange de noirceur et de lumière. C'est un beau contraste qui arrive à m'émerveiller chaque fois. Souvent, je reste assise devant la fenêtre à regarder le soleil se lever, jusqu'à ce qu'il soit le seul au milieu du ciel à nous éclairer. Je prends le temps de me réveiller, et c'est un des rares moments où je suis en paix totale avec le monde. Mais ces moments ne durent malheureusement jamais. Il faut revenir à la réalité.

Je vis dans un petit placard, non loin de la salle commune des Gryffondor. Être invisible veut également dire ne pas vivre avec d'autres gens, ainsi le dortoir ne m'est pas réservé. Ou du moins, je refuse de m'y installer pour rester dans l'anonymat. Je me souviens avoir prit place dans mon placard au cours de ma deuxième année, lorsque les regards ont commencé à se détourner de moi. J'ai volé mon matelas et mes couvertures cependant, et les ai placé ici. C'est assez confortable finalement, et lorsque j'ai besoin de rester éloignée du monde, je viens ici. C'est apaisant, et personne ne connaît cet endroit. Il est à moi.

Je me lève tranquillement et enfile ma robe de sorcière, le regard encore rivé sur l'horizon. Parfois j'aimerais quitter cette école et partir loin. Là où personne ne pourrait jamais me trouver. Je lace mes chaussures et range ma baguette délicatement dans ma robe. Mes doigts effleurent au passage ma tâche de naissance en forme d'épée et je souris. Je me suis toujours étonnée de voir une telle forme, mais ne me suis jamais questionnée là-dessus.

Je me penche pour ouvrir la trappe, et saute en bas. J'atterris doucement sur mes pieds, et d'un mouvement de baguette, scelle la trappe. Mieux vaut être trop prudent...

J'ai le temps de faire quelques pas, avant qu'un papier apparaisse devant mes yeux dans une pluie de poussières. Je cligne rapidement et saisis le papier qui vole dans l'air doucement. Je regarde autour de moi, interloquée, et vois les gens passer à côté sans me voir, comme à leur habitude. Je jette un oeil au papier et reconnaît l'écriture fine de la directrice.

Bonjour,

J'espère apprendre que vous avez passé une bonne nuit.

Je souhaiterais vous voir dans mon bureau dès que possible.

Bien à vous,

Minerva McGonagall

Je fronce les sourcils, le regard fixé sur sa lettre. Je finis par la replier et la fourrer dans ma poche. Je prends le chemin vers son bureau, récite le mot de passe aux gargouilles. La directrice m'a toujours eu dans son coeur, je crois. Au début, elle ne voulait pas que j'habite dans mon placard, mais à force de la supplier et avec l'aide de Dumbledore hissé dans son tableau, elle a accepté. C'est bien les seuls qui savent que j'existe ici. Ce qui est ironique, sachant que Dumbledore n'est même plus de ce monde...

Je toque à la porte, mais il n'y a aucune réponse. J'attends un moment, puis finis par tourner la poignée. J'avance de quelques pas et jette un oeil dans le bureau. Vide. Je souffle et m'apprête à sortir, lorsqu'une voix m'interpelle:

"Bonjour Snarlia, comment se passe ta matinée?"

Je sursaute et me tourne vers un homme aux cheveux et à la barbe blanche. Ses lunettes en demi-lunes sont posées délicatement sur le bout de son nez, et un sourire éblouit son visage de bienveillance. Je ne peux m'empêcher de sourire.

"Très bien, monsieur Dumbledore. Vous?"

"Oh et bien tu sais, la même routine" répond-il "Assieds-toi, la directrice ne va pas tarder"

"Je peux repasser plus tard si-" commencé-je.

"Voyons"

Seul ce mot me fait m'asseoir. Je regarde les autres tableaux qui semblent vides, comme à chaque fois que je mets les pieds ici. Je me retiens de lever les yeux au ciel, et secoue simplement la tête.

"Ils ne t'évitent pas, tu sais?"

"Ah oui?" réponds-je ironiquement.

"C'est bien plus compliqué que ça"

Avant que je ne puisse répondre, la directrice entre. Je me lève immédiatement et la salut. Elle m'envoie un sourire aimable avant de reprendre son sérieux. Je déglutis et me rassois dans mon fauteuil.

"Nous avons à parler" dit-elle sombrement "Vous avez manqué plusieurs classes ces dernières semaines. Pourquoi?"

"Ma présence ici n'est pas si importante que ça" marmonné-je, presque soulagée de cette discussion.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais certainement à pire.

"Cela est votre excuse?" tonne-t-elle.

"Minerva-" commence Dumbledore doucement.

"Non, Albus. Votre présence m'importe à moi, compris? Et votre éducation est entre mes mains"

"Pourquoi est-ce si important que j'apprenne ce que les autres apprennent, si c'est pour rester dans l'ombre?" rugis-je, mon sang bouillonnant étrangement.

Un moment passe où personne ne parle. Puis elle lâche:

"Ça l'est"

Elle m'indique la porte d'un mouvement de tête et je serre la mâchoire. Je me lève brusquement et referme la porte derrière moi. Je sais qu'elle veut m'aider, comme elle l'a toujours fait. Mais honnêtement, elle devrait comprendre que je n'en ai rien à faire de tous ces cours ridicules qui ne me serviront à rien. Et puis, elle sait comme moi, pour une raison que toutes deux ignorons toutefois, que je n'ai pas besoin de ces cours. Je sais déjà tout.

Je suis tellement aveuglée par ma colère, que je marche dans les couloirs sans me soucier de me réfugier dans les ténèbres. Pas que les autres feraient attention à moi de toute façon. Mais alors que je tourne à l'angle d'un couloir, je rentre de plein fouet dans quelqu'un. Je titube vers l'arrière et tombe sur le sol glacé. Ma tête vient frapper le marbre, et je grogne de douleur. Avant que je ne puisse réaliser ce qu'il se passe, une voix suffoque:

"Snarlia pardon, je t'avais pas vu!"

Destinée - James Sirius PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant