Chap 7

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Le paysage passait rapidement devant mes yeux. Nous étions partis de Poudlard il y a quelques heures. L'école nous a mit dehors dès qu'elle a pu. Après l'accident dans les jardins de l'école, les professeurs nous ont informé qu'on avait la stricte interdiction de sortir dehors après une certaine heure. Même les petits cancres comme le groupe de James ou même celui de Scorpius ont écouté. Après tout, l'histoire de Voldemort a bel et bien marquée notre génération également. Tout le monde a entendu parler de ce monstre. Et tout le monde est toujours terrifié.

Je ne sais pas exactement ce que ce V veut dire. J'ai directement supposé que c'était son nom, et un frisson de malaise m'a confirmé que j'avais raison. Et puis, vu la panique que j'ai lu dans les yeux de James, ainsi que celle des professeurs et de McGonagall... Cependant, je ne sais pas si cela annonce son retour, ou si c'est l'œuvre d'un petit idiot qui pensait ça drôle de faire réapparaître son nom. Ce que je sais par contre, c'est que je dois en parler à mon père.

"Tu pars encore dans tes pensées" soupire Scorpius "Tu vois, c'est pour ça que je déteste être avec toi dans le train. J'aurai dû aller avec Albus"

"Je t'en prie, fais donc" craché-je méchamment "Peut-être qu'ainsi je pourrais penser tranquillement"

Il soupire "Bon, à quoi tu penses?"

"Voldemort"

J'aperçois un frisson le parcourir.

"Scorpius, écoute-moi bien. Je suis peut-être invisible, une moins que rien et tout ce que tu veux, mais je t'ordonne de m'écouter. Ce V que l'on a vu, il ne faut pas le prendre à la légère. Si tu veux continuer à faire tes blagues, alors continue. Mais ne te mets pas en danger, pas maintenant. Plus de sorties dans la forêt interdite, plus d'allers-retours à Pré-au-lard la nuit..."

"Comment tu-..."

"Bien sûr que je le sais" le coupé-je "Je suis comme une âme errante dans les couloirs. Je sais tout ce que tu fais, dis, et fabriques. Comme je connais beaucoup de choses sur beaucoup de monde"

Il ouvre de grands yeux et déglutit. Et bien oui, que croyait-il? Lorsque l'on est forcé à rester seul, tu apprends à observer, analyser et comprendre la moindre action. J'ai pendant un moment arrêté de faire attention aux gens, parce que ma tête commençait à me faire mal à cause du flux d'informations auquel je faisais face. Mais aujourd'hui plus que jamais, malgré les migraines que ça peut me causer, je dois continuer d'analyser.

"Est-ce que tu m'as compris ou je dois répéter une partie?" insisté-je.

"Je comprends"

"Bien"

Je hoche la tête et regarde à l'extérieur quand le train commence à ralentir. Je me lève et saisis ma valise. J'attends qu'il fasse de même, et nous sortons dans les couloirs. On se fait bousculer par des jeunes surexcités de revoir leurs familles, et je souffle. Si je pouvais être aussi heureuse. J'abats ma capuche sur ma tête et avance dans les couloirs serrés, agrippant la poignée de ma valise fermement. J'atteins enfin la porte, mais soudain un léger frisson parcourt mon bras. Je relève la tête, et croise le regard de James qui m'observe déjà. Je hoche la tête doucement et il fait de même.

Je descends enfin du train et Scorpius court vers la gauche en lâchant sa valise. Je la récupère et le rejoins alors qu'il saute dans les bras de notre mère. Je pose nos valises par terre, ce qui attire l'attention. Ma mère pose son regard froid sur moi et je maintiens le contact visuel. Elle fronce du nez, et se tourne vers Scorpius avec un sourire tendre. Elle saisit sa valise et l'enveloppe dans ses bras en prenant le chemin de la sortie. Je lève les yeux au ciel, et souris quand un bras entoure mes épaules. Mon père dépose un baiser sur le haut de ma tête et enlève ma capuche.

"Toujours à te dissimuler?" grogne-t-il.

"Maman ferait une crise si elle me voyait en public sans capuche, tu le sais"

"Excuse-la, elle est..."

"Peu importe" l'interrompis-je en levant la main sèchement "On doit parler"

Il fronce les sourcils en voyant mon air sérieux, et hoche la tête gravement.

"Draco, ramène-toi!" hurle ma mère de loin.

On soupire en même temps, et mon père prend ma valise. Une longue discussion nous attend. Et quelque chose me dit que ça ne va pas lui plaire.

Destinée - James Sirius PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant