Chap 6

110 7 0
                                    

Les vacances de Noël arrivaient à grands pas. Il ne restait plus qu'une semaine, et ça aurait dû me réjouir. Cependant, je n'arrive pas à trouver en moi la joie de partir du château. Certes, je suis invisible ici, mais au moins je suis paisible. Chez moi, je suis constamment rappelée de mon existence sans importance.

Je me suis longuement demandée ce que j'avais fait pendant mon enfance pour être traitée ainsi par ma famille. Je me souviens des regards dégoûtés de mes grands-parents lorsqu'ils venaient à la maison. Scorpius était toujours le centre d'attention, et moi je regardais de loin, assise sur le tapis avec une baguette à la main. J'adorais prendre la baguette de mon père pour jouer avec. Je me souviens que dès l'âge de cinq ans, je contrôlais des sorts à la perfection. Mon père était plutôt fier, mais ma mère, elle, bon sang qu'elle détestait me voir utiliser de la magie. Pour elle, c'était contre-nature de savoir aussi bien utiliser des sorts aussi jeune.

Elle a toujours eu un truc contre moi, d'aussi loin que je m'en souvienne. Dès que j'apparaissais, il y avait une ambiance froide qui s'étalait dans la pièce. Et Scorpius, qui adorait et aime encore cette attention, en a joué. Je suppose que c'est pour ça que j'accepte d'être aussi absente. Je l'ai toujours été, et je me suis habituée depuis jeune. Seul mon père paraît réellement m'aimer, et me montre de l'attention dès que j'en ai besoin.

Alors non, contrairement à mon frère, je ne veux pas rentrer chez moi.

Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je lève la tête et reconnais immédiatement les yeux perçants de James. Des photos que j'ai pu voir de Harry, son père, il lui ressemble beaucoup. Je soupire et me détourne pour retourner contempler la lune. Il se poste à mes côtés et lève le nez vers le ciel. Un long silence s'épanouit entre nous, et au bout de quelques minutes, j'ose parler la première:

"Tu ne vas pas dire un mot?"

"Parfois le silence en dit plus que des mots" répond-il doucement, comme pour ne pas briser la quiétude du moment.

"Tu n'as pas tord"

Un nouveau silence s'installe. Un frisson me parcourt mais je le laisse couler sur ma peau. J'aime apprécier la moindre sensation que je ressens. Ça me rappelle que même si je suis invisible, je suis quand même humaine.

"Tu m'as évité cette semaine" râle-t-il "Je ne sais pas ce que ton frère a dit, mais c'est faux"

"Peut-être bien, ou peut-être pas"

"Peut-être bien, ou peut-être pas"

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Un autre silence, confortable.

"Tu sais, plus on avance dans l'année et plus je pense que c'est pas une bonne fréquentation pour mon frère"

Je soupire "Ce n'est pas quelqu'un de mauvais. On a juste été éduqué différemment, et on a des places précises dans notre famille. Sa place à lui est de briller. Il est au centre depuis tout petit, alors il vit comme on lui a apprit à le faire"

"Et ta place à toi?"

Je reste silencieuse un moment, puis lève le regard vers la lune, comme si elle pouvait me donner de la force. Je ne sais pas si c'est juste mon imagination ou non mais ça paraît marcher puisque j'avoue:

"Tu vois comment je suis à l'école? Invisible. Et bien, c'est comme ça qu'on m'a apprit à exister"

"C'est n'importe quoi"

"C'est comma ça. Parfois la vie est injuste. Mais tu sais, je me suis rendue à l'évidence que je ne serai jamais plus que ça. Au moins je peux voir mon frère briller d'ici"

"Tu ne devrais pas baisser les bras, Snarlia"

"Personne ne me voit" souris-je tristement "Ne t'en fais pas, ça ne fait plus mal"

"Moi je te vois" contre-t-il presque sèchement "Et tant que je serais là, alors tu ne seras pas oubliée"

Les larmes me montent aux yeux, et j'ouvre la bouche pour le supplier. Le supplier de me laisser partir. Le supplier de ne pas s'approcher.

Le supplier de ne pas m'abandonner.

Quand soudain, une explosion survient. On pivote sur nos talons et je suffoque. De loin, on voit du feu se répandre sur l'herbe berçant le château. J'accours vers le danger, James sur mes talons. Des élèves commencent à sortir du château, paniqués. Je m'arrête net et sors ma baguette rapidement, prête à me défendre. James fait de même lorsqu'il me rejoint et on observe la scène. Soudain, le feu explose autour de nous et je lance un sors immédiatement pour contrer l'impact. Tout le monde hurle de peur, avant de se relaxer en voyant mon sort marcher. James en lance un à son tour pour me venir en aide, et je grogne. Bon sang, qui que soit la personne ayant lancer le sort, c'est quelqu'un de puissant. J'abats mon bras vers l'avant, et le feu disparaît soudainement. Je baisse les yeux sur le sol, et ma respiration s'accélère. Un V enflammé marque à présent l'herbe.

 Un V enflammé marque à présent l'herbe

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Voldemort.

Destinée - James Sirius PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant