Chap 14

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"Tu peux essayer de te détendre?"

"Non" rétorqué-je "Je vais rencontrer ta famille, comment puis-je ne pas paniquer?"

Il lève les yeux au ciel et se détourne vers la fenêtre. Je soupire et rouvre mon livre en retirant mon marque-page. J'ai le temps de naviguer de quelques lignes les pages, avant que notre porte s'ouvre. Je me redresse et vois Faust s'affaler auprès de James. Je fronce les sourcils et me retiens de le toiser à la dernière seconde. Il m'envoie un sourire aussi faux que sa personnalité, et se tourne vers James pour entamer une discussion.

Quelques minutes plus tard, la voix de James me sort de mes pensées:

"Ta tête va mieux?"

Ma main vole contre ma tempe droite recouverte d'un pansement. L'infirmière a réussi à guérir la plupart de mes blessures. D'après elle, j'ai de la chance que ma tête n'ait pas tapé trop fort contre le mur, où j'aurais pu rester clouée dans un lit d'hôpital pour les vacances d'été. Je hoche ainsi la tête et je vois ses épaules se détendre légèrement. Je ferme sèchement mon livre et regarde la fenêtre en déglutissant.

"Crache le morceau" dit finalement James et je lève un sourcil confus "Je vois bien que quelque chose te tracasse"

Je souffle et laisse ma tête se poser contre la banquette derrière moi. Je réfléchis un moment pour trouver les mots qui pourraient définir ce que je ressens.

"Je ne sais pas, j'ai une mauvaise impression. Comme si quelque chose allait se passer. C'est étrange"

"Quelque chose de mal"

"Évidemment quelque chose de mal" répliqué-je trop sèchement "Sinon ce ne serait pas une mauvaise impression"

Faust et mon ami échangent des regards tendus et je ferme les yeux pour ne plus les voir communiquer silencieusement entre eux. Le reste du trajet se passe en silence, du moins je ne les entends plus parler.

Une main se pose soudainement sur mon épaule et je me redresse en sursaut. Je regarde autour de moi et aperçois la gare par ma fenêtre. Je prends ma valise et suis James dehors. Il dit rapidement au revoir à Faust, avant de me prendre le bras pour que je le suive. Soudain, Albus nous passe devant et court dans les bras d'une rousse. Ginny. Elle le serre dans ses bras en riant et je retiens un sourire. Je m'arrête à quelques pas et laisse James embrasser son père. Mon ami finit par se tourner vers moi et me présente à ses parents. Les regards se mettent sur moi et je pince des lèvres, la boule au ventre. Sa mère ouvre les bras et me prend dans son étreinte. Je réponds rapidement, ne voulant pas être impolie et me tourne vers Harry. 

Bon sang, je n'arrive pas à croire que Harry Potter se trouve devant moi. J'ai entendu tellement d'histoires sur lui, sur comment il a éliminé le Seigneur des Ténèbres. Sur sa vie tragique aussi, de la mort de ses parents, à la mort de son parrain ainsi que certains de ses amis. Je me souviens avoir lu des livres sur lui, et avoir ressenti tant de fierté et d'espoir en voyant un homme si jeune se battre contre les ombres habitants notre monde. Jeune, je voulais être comme lui. Et grâce à James, j'ai l'impression de le devenir. J'ai l'impression d'enfin comprendre qui je suis, et de prendre conscience de ce que je dois devenir. Et ce que je peux faire aussi, parce qu'il me reste encore à découvrir ma puissance.

Harry me jauge avant de faire quelques pas vers moi. Un sourire prend place sur ses lèvres et il tend sa main vers moi. Je déglutis et serre sa main. Un frisson me parcourt la peau et je fronce les sourcils. Ses yeux s'agrandissent et se voilent légèrement. Je tente de retirer ma main, mais il raffermit sa prise. J'envoie un coup d'oeil à James, qui plisse du nez, confus. Je tire à nouveau sur ma main, quand Ginny attrape le bras de Harry:

"Chéri" dit-elle doucement.

Soudain, il reprend conscience et me lâche la main comme si je venais de le brûler. Je colle ma main contre ma poitrine et l'observe avec une moue effrayée. Qu'est-ce qu'il vient de se passer au juste?

"Est-ce que tout va bien Harry?" continue Ginny calmement.

Elle doit être habituée à tout ça, puisqu'elle ne paraît pas apeurée.  Puis, je me souviens que James m'a parlé quelques fois des cauchemars de son père. Peut-être venait-il dans avoir un? Même si ça me paraît étrange.

"Qui es-tu?" aboie-t-il presque.

"Papa du calme" rétorque James sèchement "Je te l'ai déjà dit, c'est une amie"

"Non, qui es-tu?" répète Harry sans détourner son regard de moi.

"Harry rentrons, tu dois être fatigué" sourit sa femme.

"Ginny" coupe Harry en levant sa main "Je viens d'avoir une vision en touchant sa main. Tu penses ça anodin? La dernière fois que ça m'ait arrivé, c'était quand j'étais connecté à-..."

"Voldemort" finit-elle.

Et les regards sont sur moi à nouveau.

"Rentrons" dit James sèchement.

Il me prend la main et m'attire loin des regards de sa famille.


Destinée - James Sirius PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant