Harry Potter à l'école du plaisir

Chapitre 87

Harry eut bien du mal à trouver le sommeil après cette révélation : Lena et Eva ensemble ! Comment était-ce possible ? A bien y réfléchir, les deux jeunes femmes avaient souvent été ensemble ces derniers temps, et elles s'étaient complimentées à quelques reprises, mais de là imaginer qu'il y avait anguille sous roche... Dès le lendemain matin, Harry parcourut tout Poudlard pour rechercher Lena et lui demander des explications. Il mit du temps mais finit par la trouver : il lui dit d'un ton froid et déterminé qu'il fallait qu'ils se parlent. Lena accepta et ils allèrent tous deux silencieusement dans la chambre de la jolie brune. D'habitude, quand ils allaient tous deux d'un pas décidé dans cette pièce, c'était dans une perspective pour le moins sensuelle, autant dire que c'était beaucoup moins dans le cas présent. Il y eut un silence de quelques secondes, puis Harry lança les hostilités :

« - Je sais pour toi et Eva.

- Comment es-tu au courant ?

- Peu importe. J'aimerais comprendre. Si tu m'avais trompé avec un homme, j'aurais été en colère, mais au moins ça aurait été un schéma classique. Là c'est plus surprenant. J'ai besoin de comprendre.

- Je suis peu à peu tombée amoureuse d'Eva. Au fur et à mesure de son coaching, je me suis rendu compte qu'il y avait des choses qui me plaisaient en elle. Son sourire, ses dents du bonheur... Quand je l'ai vue habillée sexy pour aller au Bâton-de-Feu, ça m'a fait de l'effet. Ensuite quand elle a embrassé un inconnu, ça m'en a fait aussi. Au début, je pensais que ce qui m'excitait c'était qu'elle embrasse un inconnu, je pensais que je l'enviais elle. En fait non, j'enviais l'inconnu d'embrasser Eva... Et le coup de grâce, c'est quand elle était avec Malcolm : elle m'a confié avoir des doutes sur sa capacité à embrasser. Elle m'a demandé de tester. J'étais un peu hésitante, mais je me suis prise au jeu. Et c'est là que j'ai compris que j'avais vraiment des sentiments pour elle.

- Magnifique histoire. En fait elle te draguait depuis le début. Toute cette histoire de coaching, de Bâton-de-Feu, tous les prétextes étaient bons pour être avec toi, te complimenter, et même t'embrasser. D'ailleurs toi-même tu m'avais dit à un moment que tu te méfiais d'elle, qu'elle avait l'air d'avoir un plan en tête.

- C'est vrai elle l'a reconnu. Elle m'a draguée depuis le début.

- Et ça ne te dérange pas ? Elle t'a manipulée...

- C'est vrai. D'habitude c'est moi qui drague. Là c'est l'arroseur arrosé. C'est le jeu de la séduction. Et elle a des sentiments elle aussi.

- Bon. Mais quand même, c'est une femme... Jusqu'ici tu aimais les hommes non ?

- En effet, je préférais les hommes, à part un petit écart ici et là, comme avec Jenny, mais c'était uniquement pour le plaisir. Là j'en suis la première surprise, mais c'est bien de l'amour que je ressens pour elle.

- Donc c'est fini entre nous ?

- Oui. Je suis désolée.

- Et moi donc. Mais tu avais des sentiments pour moi au moins ?

- Oui, je t'ai sincèrement aimée. Profondément. Comme jamais auparavant. Mais là ça me dépasse. Je ne peux pas aller contre mes sentiments.

- Et quand comptais-tu me le dire exactement ?

- Ça me trottait depuis un bon moment. Comme tu l'as vu je n'étais pas à l'aise. Mais j'aurais préféré te le dire plutôt que tu l'apprennes comme ça. J'ai manqué de courage.

- C'est le moins que l'on puisse dire. Tu me devais bien ça. Bon j'y vais, mais je suis déçu.

- Je comprends Harry, mais tu sais, si je peux faire quoi que ce soit pour toi, je serai là. Je suis prête à te rendre n'importe quel service.

- J'en prends note. J'aurais préféré que ça se termine autrement mais tu en as décidé ainsi. On sera amenés à se croiser, mais sache-le, ne t'étonne pas si je ne viens pas te parler. On fera comme si on ne se connaissait pas.

- Je comprends Harry. Je ne sais pas quoi dire.

- Au revoir Lena. »

Harry sortit de la chambre. Il avait tout fait pour contenir ses émotions, mais une fois hors de portée des regards, le jeune sorcier pleura toutes les larmes qu'il avait jusqu'ici réfrénées. Elles étaient nombreuses.