8 - La difficulté

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Point de vue de Coline

Aujourd'hui, c'est le grand jour ! Je vais à Paris rejoindre la troupe. J'ai préparé ma valise avec toutes mes affaires, ça va être étrange de quitter mon appartement. J'ai prévenu le propriétaire et comme c'est un bon ami de ma mère, il ne me fera pas payer les prochains mois. C'est Jessie qui me dépose à la gare. Je suis actuellement au haras pour dire au revoir à Espoir. C'est un moment difficile à gérer.

- Je dois partir, mon grand, dis-je avec les larmes aux yeux. Prends soin de toi, n'oublie pas que toi et moi ne faisons qu'un. Je lui caresse gentiment l'encolure. Il renifle mon écharpe autour de mon cou. Tu vas me manquer Espoir, dès que je peux, je viens te voir.

- Je m'en occuperai très bien, ma belle, dit Jessie en posant sa main sur mon épaule. Je te promets de prendre soin de lui.

- Je te le confie Jess, prends-en soin.

- On devrait y aller, ton train ne va pas tarder à arriver, dit-elle en partant. Je te laisse un peu de temps avec lui, mais ne tarde pas trop.

Elle s'en va et Espoir tapote dans son box mécontent. Je lui dis au revoir et me dirige vers la voiture quand j'entends un bruit derrière moi. Je me retourne et voilà qu'Espoir a réussi à ouvrir son box et court vers moi.

- ESPOIR ! crie Jessie.

- Calme-toi mon beau, dis-je en me mettant devant lui, les bras en l'air. J'arrive à le calmer et il pose sa tête sur mon épaule. J'ai envie de pleurer. Je le ramène à son box, détache mon foulard qu'il a reniflé quelques minutes auparavant et l'attache à son box. Tu ne peux pas ouvrir ton box comme ça, s'il te plaît, calme-toi. Je te laisse mon foulard avec mon odeur. Sois sage Espoir, je ne t'abandonnerai jamais. Je t'aime mon petit bout.

Je serre sa tête dans mes bras et me retourne pour grimper rapidement dans la voiture. La tête collée à la vitre, je le vois au loin renifler mon foulard. C'est si dur d'être loin de lui, à peine partie.

Je suis maintenant à la gare après 15 minutes de route. Je dis au revoir à Jessie et elle me promet de m'appeler s'il y a quoi que ce soit.

- Amuse-toi bien surtout ! Profite de ta tournée ma belle, me dit-elle en me prenant dans ses bras. Tiens-moi au courant des événements avec Pierre !

- Il ne se passera rien avec Pierre, dis-je un peu gênée.

- Oui bien sûr, je te crois ! Entre Pierre et P, c'est un triangle amoureux ! Dépêche-toi de monter dans ce train avant de changer d'avis ! Prends soin de toi ma chérie.

- Merci Jessie, fais attention à toi et dis à Espoir que je l'aime.

- Je n'y manquerai pas ! Allez fonce.

Je lui dis au revoir et monte définitivement dans le train en direction de Paris. Les larmes me montent aux yeux en regardant des photos d'Espoir et moi. Mon téléphone sonne, c'est Pierre. Je décroche avec une voix mêlée de tristesse et de bonheur.

"Tout va bien ma belle ?"

"Oui, ne t'inquiète pas", reniflais-je.

"Tu es dans le train ?"

"Oui, j'arrive dans quelques heures."

"Tu es sûr que tout va bien Coline ? J'ai l'impression que tu as pleuré à ta voix."

"Ça va, c'est juste que dire au revoir à Espoir était plus compliqué que je ne le pensais."

"Oh, je comprends... Écoute, si ça te dit quand on sera disponible, on pourrait retourner le voir ensemble, si tu veux bien sûr."

"C'est une proposition pour se voir en dehors ?", dis-je en rigolant.

"Non non, ne le prends pas comme ça. Je veux dire qu'on a parfois plusieurs jours libres et si tu veux y aller, je pourrais t'accompagner. Ou même Lenie, je veux dire que tu ne seras pas toute seule."

"Pierre, pourquoi tu bégayes?" J'éclate de rire.

"Je ne sais pas en fait", rit-il légèrement. Je n'aime pas voir les gens tristes."

"Mais ça ira, ne t'inquiète pas."

"Si tu veux, quand tu arriveras, tu auras la chance de faire un câlin à Pierre Garnier !"

"Qui t'a dit que je voulais te faire un câlin ?"

"Beaucoup de filles aimeraient, tu sais ! Si tu ne veux pas, je prendrai Axel..."

"Tu me fais rire !"

"Fais gaffe, une femme qui rit est une femme conquise !"

"Crois-moi, je suis quelqu'un qui fait énormément galérer pour être conquise !"

"Intéressant", je me mets à rire. "Au moins, je te fais rire. Je vais devoir te laisser Coline, on m'attend pour les répétitions."

"D'accord, je te dis à tout à l'heure alors."

"Oui, bisous coco."

"Bisous Pierre."

Je raccroche. J'ai l'impression que Pierre m'apprécie et honnêtement, ça ne me plaît pas trop car je ne veux personne dans ma vie. Je ne dis pas que je ne suis pas bien quand on se parle, mais j'ai peur de m'attacher déjà plus que ce que je suis actuellement. On parle vraiment beaucoup en ce moment, un peu comme avec P. Mais bon, nous n'avons pas le droit aux relations il me semble... Après tout, peut-être qu'une complicité amicale n'est pas interdite. Je reçois un SMS, en parlant du loup...

 Je reçois un SMS, en parlant du loup

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J'apprécie vraiment P. Grace à Pierre et à mon parfait inconnu je retrouve le sourire et désormais, place à une grand opportunité.

Ma passion - Pierre GarnierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant