Comment ça se passe lorsque tout démarre par un petit SMS ?
Quelle sensation désagréable d'avoir l'impression d'être prise pour une idiote ?
De discuter avec quelqu'un qui sait réellement qui tu es, mais pas toi ?
Et de s'accrocher à ces échanges ?
...
Je me réveille doucement sous les doux rayons du soleil, je tends la main à ma droite mais je ne sens rien. Pierre n'est pas là. Je prends mon téléphone et, effectivement, il m'a envoyé un message.
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Il va me rendre folle, je suis vraiment accro à lui ! Je prends une de ses vestes sur la chaise avant de descendre en bras. Sa mère vient à ma rencontre.
- Bonjour Coline, tu as bien dormi ?
- Oui merci Émilie !
- Je te sers un café ?
- Avec plaisir, merci beaucoup !
Je m'installe sur la chaise du salon et savoure mon café tranquillement. Une fois que j'ai fini, je monte prendre une bonne douche quand mon téléphone se met à sonner. Lenie et Helena apparaissent sur l'écran.
- Mes chéries !
- COLINE ! crie-t-elle.
Je ne peux m'empêcher de rire.
- Ça va ?
- Oui, et toi ? me demande Lenie.
- Oui, mais j'ai vraiment hâte de vous retrouver !
- Ça se passe bien chez Pierrot ? demande Helena avec curiosité.
- Super bien, ses parents sont adorables et sa petite sœur est un vrai petit amour.
- Trop bien ! Tu rentres quand à la maison ?
- Pas longtemps maintenant, il faut absolument que je voie Espoir, il me manque tellement.
- Pierre vient avec toi ?
- Je ne sais pas trop en fait, on n'a pas beaucoup discuté depuis notre arrivée ici. J'aimerais qu'il vienne avec moi, mais je ne veux pas le forcer... Je baisse les yeux à l'idée de rentrer toute seule.
- Essaie d'en parler avec lui ! Dans deux jours, je vais chez ma mère pour un petit moment et Helena vient avec moi. Ce serait génial que tu dises à Pierre de venir aussi comme ça on pourra appeler les autres. Ma mère part en vacances donc on aura la maison pour nous tous et avec toutes les pièces disponibles, on pourra être ensemble !
- Je te rappelle que j'habite pas loin de chez ta mère, Lenie ! dis-je en riant.
- Oui et alors ? Je te rappelle que la moitié de tes vêtements sont chez ma mère Coline !
On éclate de rire ensemble.
- Je vais essayer d'en discuter avec Pierre et je vous rappelle après. Je dois vous laisser mes copines.
- On t'aime fort !
- Moi aussi je vous aime ! Je leur fais des bisous en agitant la main. Bisous !
Je raccroche. C'est vrai que l'idée de Lenie pourrait vraiment être chouette ! Sa maman a une grande villa qu'elle a héritée de son beau-père avant son décès. On pourrait passer des vacances tous ensemble, ce serait vraiment génial ! Je descends aider la maman de Pierre à préparer le repas. Elle me demande d'éplucher les légumes, et je le fais avec plaisir quand elle aborde un sujet un peu délicat.
- Pierre m'a dit que tu n'avais pas eu une vie facile, c'est compliqué à quel point ? me demande-t-elle. Si tu ne veux pas en parler, je comprendrais ma belle.
- Non, il n'y a pas de souci, grâce à Pierre j'arrive à en parler. Mon père nous a abandonnées, ma mère et moi, quand j'avais 4 ans. À l'époque, elle dirigeait un centre équestre et je monte à cheval depuis toute petite. C'est elle qui m'a tout appris. Il y a 4 ans, j'ai découvert qu'une jument et son poulain allaient être envoyés à l'abattoir, alors j'ai insisté pour aller les sauver avec ma mère. Bien sûr qu'elle a accepté, mais sur le chemin du retour, elle a perdu le contrôle du véhicule...
- Oh mon dieu Coline...
- La jument est décédée et ma mère aussi. Sa meilleure amie a pris la relève du centre équestre et j'ai gardé le poulain qui est devenu un magnifique cheval dont je tiens énormément et avec qui j'espère vraiment remporter les championnats de France. Je ne remercierai jamais assez ton fils car grâce à lui, il y a un mois il a sauvé la vie de mon cheval en finançant une opération qui aurait pu lui coûter la vie. Pierre m'a non seulement sauvé mon cheval mais aussi moi-même.
- Et ton père dans tout ça ?
- Il n'a jamais essayé de reprendre contact avec moi, même pas lors des funérailles de ma mère. Je suis persuadée qu'à l'heure actuelle il ne s'inquiète pas du tout pour moi. Une larme coule le long de mes joues.
- Oh ma grande je suis vraiment désolée, me dit-elle en me prenant dans ses bras. Je ne pensais pas que c'était si difficile pour toi.
Je craque en sanglots dans les bras d'Émilie lorsque son parfum envahit mes narines. Émilie me passe à Pierre qui glisse ses mains dans mes cheveux.
- Je suis là mon cœur, c'est moi.
- Ça va aller, ne t'inquiète pas.
- Je suis là et tu le sais princesse, dit-il en m'embrassant le front.
- Coline, sa mère prend ma main,tu es une jeune femme fragile mais je suis fière que mon fils soit à tes côtés.
Je hoche la tête en lui embrassant la joue.
- Viens princesse, j'ai quelque chose à te dire.
Pierre prend ma main et je le suis à l'étage en me demandant ce que cela peut bien être.
