21 - Je t'aime

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Point de vue de Coline

Nous sommes à la clinique vétérinaire, et le vétérinaire est en train de s'occuper du cheval de Coline. J'espère vraiment qu'il va réussir à le sauver, sinon Coline va être dévastée... Elle n'a pas voulu fermer l'œil depuis deux jours. Il commence à se faire tard.

- Coline, tu devrais vraiment aller te reposer, lui dis-je en lui caressant doucement les épaules.

- Non, je veux rester ici.

- Tu es épuisée, je soupire un peu inquiet.

Elle allume une cigarette.

- C'est au moins la sixième en deux heures, il serait peut-être temps de ralentir un peu.

- Je suis tellement angoissée et inquiète Pierre !! me crie-t-elle presque.

Je baisse la tête, ne sachant pas quoi répondre.

- Je suis désolée, je n'aurais pas dû m'énerver comme ça. C'est juste qu'Espoir signifie tout pour moi. C'est le seul lien qui me reste avec ma mère et si je le perds, je perds aussi tout espoir d'être connectée à elle. Si Espoir meurt... elle commence à pleurer.

- Coline, viens ici.

Je prends son visage dans mes mains et l'attire contre moi, elle pleure en s'accrochant à mon pull.

- Je ne veux pas le perdre, tu comprends ? Il avait besoin de moi et je n'ai pas su l'aider... j'ai tellement de regrets de l'avoir abandonné.

- Écoute princesse, tu es sur les nerfs. Tu as fait toutes les répétitions du concert, tu as dansé hier soir sans dormir ni cette nuit ni aujourd'hui. Tu as vraiment besoin de te reposer ou tu ne tiendras pas le coup. Maintenant il faut garder espoir au fond de notre cœur que le vétérinaire saura le sauver, lui dis-je en l'enveloppant dans mes bras.

Elle se retourne et j'entoure ses épaules avec mes bras tout en collant mon corps au sien.

- Maman, dit-elle en levant les yeux vers le ciel, je t'en supplie sauve-le et laisse-le auprès de moi. Je ne pourrais pas supporter ça...

Elle place délicatement ses mains sur mes avant-bras et nous restons là, perdues dans nos pensées, quand tout à coup, le vétérinaire s'approche de nous.

- Coline ? demande-t-il doucement.

Coline ne répond pas, les yeux rivés au sol, serrant un peu plus mes bras.

- Oui ? dis-je avec une petite pointe d'angoisse. Comment va Espoir ?

- L'opération a été assez difficile, mais il est tiré d'affaire ! Il a juste besoin de beaucoup de repos maintenant. Vous l'avez amené au bon moment.

À ces mots, je sens des gouttes sur mes bras, Coline se retourne et me saute dans les bras.

- Oh mon dieu, il est sauvé !

- Oui ma princesse, c'est fini, lui dis-je en caressant tendrement ses cheveux.

- Je peux aller le voir ?

- Bien sûr, Coline ! Il est à l'intérieur.

Elle m'embrasse doucement la joue avant de se précipiter vers la clinique, toute excitée. Je me dépêche de la suivre et je la retrouve près d'Espoir. Un joli bandage blanc entoure son cou pendant qu'elle le serre tendrement contre elle.

- Oh là là, si tu savais comme j'ai eu peur ! J'avais vraiment peur de te perdre pour toujours. Je suis tellement désolée mon beau !

Espoir hennit tendrement en posant sa tête contre celle de Coline. C'est tellement émouvant de voir cette belle complicité entre un cheval et sa propriétaire !

- Je te promets que je vais rester ici un moment jusqu'à ce que tu te sentes mieux.

- Je vais le garder sous observation pendant un jour ou deux, puis il pourra retourner au haras. Je passerai le voir tous les jours et avec beaucoup d'amour, je pense qu'il sera prêt à reprendre l'entraînement d'ici un mois ou deux.

- Le concours pour le championnat est dans deux mois, donc je ne pourrai pas y participer de toute façon. Ce qui compte vraiment pour moi, c'est qu'il aille beaucoup mieux.

- J'ai entendu dire que le concours pour le championnat avait été décalé ! Je ne me souviens plus exactement de la nouvelle date, mais je sais qu'il est reporté. Avec un peu de chance, tu auras le temps de t'entraîner avec lui une fois sa blessure guérie.

Je ne suis pas sûre d'oser le sortir d'ici un mois...

- Si sa santé le permet, tout ira bien. Tu devrais te reposer un peu, Coline.

- Je veux rester avec lui.

- Pas de souci, je vais m'occuper de lui pendant que tu prends soin de toi. C'est la moindre des choses, dit son amie Jessie en s'approchant de nous. Allez, viens, je te ramène chez toi.

Elle fait un gros câlin à son cheval et nous sortons de la clinique. Une fois chez elle, elle me montre rapidement les lieux. C'est assez grand et spacieux.

- Ce n'est pas un palace mais ça suffit amplement ! Fais comme chez toi, je vais juste prendre une douche rapide.

Elle s'en va dans la salle de bain et moi, je jette un coup d'œil autour. Il y a plein de cadres photo avec Lenie, sa mère et Espoir. Je tiens dans mes mains un cadre où l'on voit Coline à peine âgée de 5 ans sur un petit cheval entourée de sa mère et d'un homme que je ne connais pas.

- Mon père.

Je me retourne, surpris.

- Oh désolée, je ne t'avais pas vu !

- Cet homme sur cette photo est mon père, il est parti quand j'avais 4 ans, dit-elle en prenant le cadre des mains.

- Tu m'as dit qu'il était mort...

- Pour moi, il l'est. Il est parti avec une autre femme et m'a laissée seule avec ma mère. Je ne veux plus jamais entendre parler de lui.

- Je comprends... Est-ce que je peux prendre une douche ?

- Oui bien sûr ! Vas-y !

Je lui fais un bisou sur la joue avant de partir sous la douche ; ça fait vraiment du bien. Quelques minutes plus tard, je ressors et retrouve ma belle blonde endormie sur son lit. Je m'approche doucement d'elle et soulève la couverture pour la couvrir. Elle semble épuisée ! Je l'embrasse tendrement sur le front et commence à m'éloigner quand elle me retient par le bras.

- Ne me laisse pas toute seule... Dors avec moi !

Je lui fais un grand sourire avant de glisser sous les draps à ses côtés. Son corps se colle au mien tandis qu'elle blottit sa tête contre mon torse. J'enveloppe son corps dans mes bras protecteurs.

- Pierre, merci infiniment... Elle caresse ma joue doucement.

- Je serai là quoi qu'il arrive ! dis-je en embrassant tendrement le coin de ses lèvres.

- Je t'aime...

- Tu peux répéter ? dis-je en souriant largement.

- Je t'aime !

- Je t'aime aussi, je frotte doucement mon nez contre le tien et j'embrasse tendrement tes lèvres.

C'est dans cette douce position que nous nous endormons paisiblement, heureux de voir qu'Espoir va mieux.

Ma passion - Pierre GarnierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant