Elle est où Tenshi ?

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L'avion volait doucement, perçant les nuages de son cockpit pointu. Ce n'était pas un avion de ligne. Il volait en dehors des routes aériennes, et allait bien trop vite pour ne pas être pressé de rentrer.

C'était un avion militaire japonais, transportant des soldats et des héros à son bord.

A l'intérieur, les sièges étaient bien rangés, propres, mais certains tâchés d'une auréole sanguinolente.

- 'Tain, s'exclama un infirmier en traversant la partie passagère, ça schlingue l'hémoglobine.

- On reviens d'une mission offensive, Daisuke. Evidemment que ça sent le sang, va falloir t'y habituer. Et évite de parler aussi fort s'il te plaît, ne va pas traumatiser les soldats plus qu'ils ne le sont déjà.

Le jeune homme baissa la tête.

- Pardon mon colonel.

- Allez, va. C'est rien, continuons.

Et les deux hommes s'éloignèrent.

Dans la partie passagère, quatre personnes étaient assises, le regard vide et froid. Vide, à cause des événements du terrain. Froid, à cause des températures extrêmes que leur avait offert leur pays de départ, à leur arrivée.

Une jeune femme aux cheveux courts, noirs et blancs, affublée de longues ailes des mêmes couleurs avait la tête appuyée au bout du siège, respirant bruyamment, comme en proie à une crise d'asthme.

Un jeune homme au cheveux violet et en costume héroïque japonaise se pencha depuis la rangée de devant pour s'assurer de la santé de sa camarade.

- Takami, tu t'en sors ? Il portait, appuyé sur sa tempe, une énorme compresse imbibée de sang.

L'appelée ouvrit les yeux d'un air autoritaire malgré son état. Elle était habillée d'un pantalon large et ample aux couleurs kakis de l'armée et d'une brassière blanche découvrant son ventre, lui même enserré dans un bandage excessivement épais.

- Ici, c'est pas "Takami". C'est soit Tenshi, soit Caporal, dit elle entre deux souffle, retiens bien ça, Hitoshi.

Le jeune "Hitoshi" lui sourit :

- Ici, c'est pas "Hitoshi". C'est soit Shinso, soit Eraser Heart.

Tenshi lui sourit :

- Je kiffe ton nom de héros !

- Merci.

Il se rassit dans son siège, non sans avoir pris la température du front de son amie.

Un homme de l'armée entra dans la cabine et lança d'une voix forte :

- On atterrit à Tokyo d'ici vingt minutes, les secours nous attendent sur la piste, cramponnez vous, l'enfer est bientôt finit.

Le soulagement envahit le véhicule tout entier : L'enfer était bientôt finit.

- Merci de l'info, Obanai-senpai !

Une larme roula discrètement sur la joue de Shinso qu'il écrasa contre sa compresse. Ca avait été dur pour tout le monde, pas question de pleurer plus que les autres.



- PAPAAAAAAAA ! Hurla Yume en courant dans les couloirs de la grande maison.

Tomie se retourna vers elle et parla d'une voix effilée par l'âge, fatiguée :

- Mon petit oiseau, tu es un vrais ouragan ! Calme toi, je suis épuisée.

Closed mouth liarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant