Adieux mon oiseau sans aile

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Le retour à la Tour Bleue se fit dans un silence particulier. Ni gêné, ni froid, ni désagréable.

Tout le monde était dans une sorte de brouillard de béatitude, incapable de dire quoi que ce soit.

Tenshi regardait ses camarades, culpabilisant sur tout le chemin malgré la bande de filles souriantes, essayant qu'elle esquisse un rictus.

Mais rien à faire : depuis son retour, elle n'a réellement sourit qu'à Midoriya et Bakugo.

Enfin, ils arrivèrent dans la grande salle commune où ils s'écroulèrent tous sur les coussins, les tapis, le canapés et fauteuils.

- Que d'émotion ! Soupira Ochaco.

- Bien trop pour aujourd'hui, renchérit Hagakure en sautant sur le pouf encore vide  à côté de son amie.

Tous semblaient soulagés.

Tous sauf une.

Une qui était sur le point d'exploser.

Et seul Hitoshi le voyait.

- Takami... si t'as besoin de pleurer, fait-le, chuchota t-il à sa collègue.

Mais celle-ci secoua la tête :

- Pleurer, c'est démoraliser les autres. Tout ce qui m'arrive, je ne peux m'en prendre qu'à moi même. Je ne veux pas infliger mes peines qui sont de ma faute à des gens bienveillants qui n'ont rien à voir avec ça.

Une discrète goutte d'eau glissa contre sa joue blanche.

- Il y a quelque chose en plus ? Quelque chose dont tu n'a parlé à vraiment personne ?

- Je...

Elle crispa ses mains sur ses bras.

- L'incendie m'a... rappelé des mauvais souvenirs...

Hitoshi hocha la tête, comprenant son ressentit.

- Moi aussi Takami, moi aussi. Tu sais, on est dans le même bateau-

- ET C'EST MOI QUI T'Y ES MIS DANS CE BATEAU !

Tous les occupants de la salle avaient les yeux rivés sur eux.

- Excusez moi je... je me suis emportée et... et... ET MERDE !

Elle partit à toutes jambes jusqu'à sa chambre, le visage crispé de colère.

Hitoshi voulu la suivre mais Shoto l'arrêta :

- N'y vas pas Hitoshi, elle a besoin d'être seule.

Le violet s'arrêta :

- Qu'est ce qui te fais dire ça ?

- L'enterrement de sa grand-mère se déroule cette après midi. Ne la brusque pas.

******

Personne ne parlait dans la voiture.

Tandis que Tenshi conduisait, Shoto et Fumikage regardait le paysage défilé par la fenêtre jusqu'à leur arrivée à l'aéroport. De longues traces rouges fendaient ses joues fatiguées.

Le moteur s'arrêta et ils sortirent presque aussitôt.

L'aéroport était un grand bâtiment, terrifiant de hauteur.

- Allez, on se dépêche les gars ! Ordonna Tenshi en grimpant à toute allure les escaliers.

- Les passagers du vol 3724 en provenance de Paris Charles de Gaule, sont priés d'aller chercher leurs bagages.

- C'est lui ! S'écria la jeune femme en désignant une silhouette au loin.

Le regard de Shoto s'alluma, reprenant vie après presque trois mois de coma.

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