La ville lumière sous les cinq anneaux

12 3 22
                                    

PDV Externe :

Tenshi avait rapidement soigné le genoux de la journaliste avec un peu de désinfectant.

- Ça passera vite, ne courez pas trop.

- T'es médecin ?

- Non, mais j'ai fait la guerre, je sais soigner un grand nombre de plaies.

La blonde ouvrit de grands yeux effarés, expression faciale peu habituelle pour elle.

- Je... je suis désolée.

- Ne vous excusez pas et suivez moi. J'ai un prince à escorter.

*****

Shoto soupira de soulagement : la cérémonie d'ouverture venait de débuter et il avait été autorisé par le prince à prendre un congé jusqu'au midi du lendemain.

Il se glissa en dehors du Ritz pour déambuler le long d'une avenue bien trop grande pour lui. Mais son esprit voyageait ailleurs ; près de quelqu'un...

Il tourna une fois, puis deux à gauche et enfin s'arrêta devant une belle porte bleue à digicode.

Il pianota rapidement une suite secrète de chiffre et poussa la porte avant de s'engouffrer dans le hall d'entrée.

Hall d'entrée qui sentait fort le désinfectant et la sueur et lui fit froncer le nez.

Il n'y avait pas d'ascenseur et les marches grinçaient horriblement sous ses pas avant qu'il n'arrive au septième étage.

Il frappa trois coups secs avant que la porte numéro soixante quatre (celle avec une branche de gui au dessus du juda) ne s'ouvre sur un jeune japonais.

Shoto sourit en sortant de son sac une petite boîte emballée dans du tissus.

- Bonsoir mon amou-

Une étreinte chaleureuse letouffa avant qu'il ne finisse se phrase.

- Sho' ! Tu m'as manqué ! Et tu m'as ramené un cadeau ?! Oh je t'aime tellement, merci merci !

Higashikuni Takami était le compagnon de Shoto depuis bientôt dix ans dont cinq passés à distance.

Le brun fit entrer le bicolore dans un appartement aux murs recouverts de tableau en liège sur lesquels étaient épinglés des tonnes et des tonnes de dessins tous plus différents et surprenant les uns que les autres.

Les deux jeunes hommes s'installèrent dans le canapé, une tisane chacun. Alors que le premier ouvrit la bouche, pour que flot ininterrompu de parole se partage entre eux. Ils avaient trop de temps à rattraper et bientôt, l'appartement n'était éclairé que par la faible lueur d'un lampadaire urbain, posé là par hasard, devant la fenêtre.

Doucement, la discussion s'éteignit et laissa place aux gestes. Ils se prirent dans les bras, heureux de se retrouver autrement que pour un enterrement.

Higa laissa rouler quelque larmes sur ses joues et Shoto les essuyait, patiemment, du bout des doigts.

Pour le consoler, le plus jeune (je rappel que c'est Shoto) déposa un baiser délicat sur son front avant de se rapprocher de ses lèvres.

Higa sourit, s'approcha lui aussi...

Et le téléphone se mit à sonner.

Shoto lâcha une injure absolument ignoble que je ne rapporterai pas ici et décrocha :

- Oui ?

- Allô Shoto, c'est Tenshi.

- Merde, y'a un problème avec le prince ?

- Nan, je savais juste très bien ce que tu étais en train de faire et je voulais te frustrer un max pour te rappeler que si tu fait du mal à mon frère je prends tes dents, je les réduit en poudre, j'en fait un rail avec une règle et je te le fait sniffer ta grande rac-

Higa arracha brusquement le portable des main de son compagnon et, après avoir prit une grande inspiration, lâcha la bombe suivante :

- S'il te plaît, la prochaine fois que j'essaye de pécho mon mec, ne nous interrompt pas Ten' !

Et il raccrocha aussi sec.

- Tu voulais me pécho ?

- Façon de parler... 😗🎵

- Monsieur Takami revenez ici tout de suite !

Un concert de course poursuite et de rire sortit rapidement de la maison.

Au final, Higa n'ouvrit pas le cadeau que Shoto lui avait offert.

Bah, il l'ouvrirait demain !

*****

- Comment ça "escorter quelqu'un d'autre" ?! S'exclama Tenshi en se levant d'un bond depuis le sofa sur lequel elle était assise.

Haryan la fixait de son regarde océan et impénétrable. Je regard qui semblait dire "je sais tout". Tout semblait être calculé dans ses agissements, le moindre mouvements, le moindre battement de paupières.

- Takami-San. J'ai à mes côtés votre frère d'arme, votre meilleur ami et votre futur beau frère adoptif. Je ne crois pas être très en danger si vous n'êtes pas là.

- Mais enfin... pourquoi !? Qu'est ce que j'ai fait ?!

- Vous avez été exemplaire Takami-san. J'ai simplement remarqué et estimé qui ce travail vous épuisant et que pour rester productif et irréprochable comme vous, il fallait peut être songer à se reposer.

Tenshi était pâle, outrée, humiliée. Le prince avait raison, elle était morte de fatigue. Entre son travail, le mal de tête avec le décalage horaire et la langue trop différente qu'elle tentait désespérément de comprendre et ses recherches sur Toga qui n'avançait clairement pas la nuit...

Elle était à bout.

Elle sinclina donc devant le prince aux longs cheveux noirs et se força à prononcer :

- A vos ordres Votre Majesté.

Et elle sortit de la pièce.

Dans le couloir, Mourot lisait le livre que Tensvi lui avait prêté, celui de Colette.

Irritée et au bord des larmes, la femme au dos ailé le lui arracha des mains et partis s'enfermer dans la chambre qu'elles partageaient.

Contre le mur qui lequel sa tête reposait, elle entendait le son de la cérémonie d'ouverture en même temps que celui de la pluie, caressant les carreaux.

- Happy Olympics Games... murmura t-elle.

- A toi aussi, répondit Mourot qui s'était couchée à côté d'elle sans un bruit.

Tenshi sursauta : elle n'avait sentit aucune émotion, ni rien. Cette Mourot avait elle un alter de discrétion.

Elle haussa les épaules : de toute façon, qu'est ce que ça pouvait lui faire ? Elle ne la reverrait jamais après ce voyage.

Mais une sorte de petit picotement grattait sa poitrine. Une sensation qu'elle connaissait trop bien et auelle ne supportait que très mal : la culpabilité, l'envie irrépressible de s'excuser.

Mais, comme poussée par une force invisible, elle pivota sur le matelas et murmura :

- Pardon... pour le livre.

Mais Mourot semblait déjà dormir. Tenshi haussa les épaules et se recoucha avant d'entendre une petite réponse discrète :

- Merci.

Closed mouth liarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant