Là où le coeur ne parle pas

Prologue

Elle avait tout pour ressembler à ses parents. Absolument tout.

Elle avait des femmes à tout faire à sa disposition, et ses parents étaient odieux, gâtés depuis leur enfance, et pour eux, les pauvres remplissaient la case de servants. À l'école, tout le monde enviait Madison. Ils savaient qu'elle avait tout ce qu'elle voulait, qu'elle n'avait pas à ranger sa chambre, à débarrasser la table, qu'elle était vouvoyée.

Mais Madison n'avait pas tout ce qu'elle voulait. Non. Elle n'avait jamais eu le bonheur de vivre en famille, de regarder des films Disney, ou encore d'apprendre à faire des pâtisseries avec sa mère. Elle avait toujours un nouveau téléphone à sa sortie, mais jamais de câlins. Elle avait les chaussures les plus chères, mais jamais personne pour la rassurer quand elle doutait. En grandissant, elle a appris à enfouir sa peine et faire comme si tout lui allait. Au final, c'était le comportement attendu non? Elle avait remarqué aussi que les gens pensaient qu'elle n'avait jamais besoin d'aide. Le rares fois où on l'avait surprise en train de pleurer, tout le monde était étonné. ''bah quoi ?! voulait-elle répliquer, vous pensez que je n'ai pas besoin d'aide autant que vous ?'' Évidemment elle avait des amis. Mais c'était tellement aléatoire, elle ne savait tellement pas s'y prendre avec les gens qu'elle finissait seule de toute façon. Cerise sur le gâteau, elle était fille unique. Elle avait été une erreur de parcours, elle le savait. Et ses parents avaient fait en sorte que cela ne se reproduise plus.

On lui disait toujours qu'elle avait de la chance d'avoir des parents comme ça. Mais elle savait que derrière leur dos, les gens essayaient tant bien que mal de salir leur image. On crachait sur leur nom, on inventait des histoires sans queue ni tête, mais ses parents réussissaient à garder la tête hors de l'eau.

Mais il y eut un moment dans l'histoire qui flancha. Une partie à laquelle on n'avait pas pensé avant, en se disant que, de toute façon, les gens n'auraient pas le culot de le faire.

Et bien si. Car le monde est plein de gens mauvais.

Un accident. Non-accidentel. Qui ôta la vie aux deux innocents. Durant l'enterrement, des anciens collègues des parents de Madison dirent: '' Est bête celui qui croit que tout le monde est bon. '' Madison savait que ces parents ne pensaient pas ça. Seulement, vivre les yeux bandés était plus simple. Puis, plus tard, on s'intéressa à la jeune fille.

Qu'allait-elle devenir? Sans parents, sans tante, sans oncle, ni parrain, ni marraine ? ''C'est l'affaire de l'assistance sociale !'' s'était écrié quelqu'un. Personne n'était disposé à s'occuper d'elle.

Ce qui la fit replonger un peu plus.

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Ça commence tout doucement mais le côté dark de l'histoire arrivera. Patience ! ;)