Chapitre 7

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"Les cœurs les plus froids sont ceux qui étaient remplis d'amour"

Flashback

-On peut pas faire ça, maman!

-Quoi ? Tu préfères dire la vérité, que tout le monde nous évite, voir qu'on finisse en prison pour ça peut être ?

-Mais tu salis l'image de papa en...

-J'EN AI RIEN A FOUTRE OK ? TU FAIS CE QUE JE TE DIS !

-Mais...

-Il n'y a pas de putain de mais qui tienne ! Si un jour j'apprends que tu as dis la vérité à quelqu'un je te dégage de la maison, compris ?!

Je commence à pleurer, mes sanglots deviennent de plus en plus fort, je finis même par trembler.

-Papa aurait honte de toi ! je crie.

Grave erreur...

-TU TE FOUS DE MA GUEULE ?! JE PRENDS ENCORE LE TEMPS DE TE SUPPORTER ET TU OSES ME DIRE ÇA ?! hurle ma mère.

Ses paroles sont rythmées par les coups qu'elle me donne. Tous plus violents les uns que autres, je finis par tomber à genoux dans l'herbe mouillée du cimetière.

-JE T'INTERDIS DE DIRE CE QUE TU PENSES COMPRIS ?! TU N'AS RIEN à DIRE SUR CE SUJET À PART LE FAIT QUE TU ES UNE FILLE DE MERDE ! J'AI HONTE DE ΤΟΙ !

Ces mots dis avec colère et sincérité m'ont convaincus. Plus jamais je ne dirai ce que je penses, ce que je vis. Si je suis capable de vivre ça, alors je suis capable de garder mes merdes pour moi.

Depuis ce jour, mon cœur est fermé par des clés perdues.


Présent, deux jours plus tard

Mes insomnies me tuent à petit feu. Des cauchemars me maintiennent éveillées depuis que je suis ici et je ne me sens pas tranquille. Ce n'est pas moi qui ai la clé de ma chambre donc ça ne me rassures pas.

Il est actuellement huit heures vingt-huit du matin et je suis épuisée. Mon corps réclame d'aller courir mais je ne peux pas sortir de cette maison et je refuse d'aller demander de la permission de sortie.

Je sors du lit à contre cœur et me dirige vers la salle de bains. Le miroir me renvoie à la figure mes énormes cernes qui marquent ma fine peau d'un teint violacé et bleu.

Je soupire en appuyant mes coudes sur le lavabo et plonge ma tête dans mes mains.

Quelle vie de merde.

Quelle était la probabilité que je me fasses kidnapper par un gang de meurtriers, sérieux ?

Quelqu'un toque à ma porte.

Bon Dieu.

Je ne suis pas d'humeur à discuter.

Je pars ouvrir quand même et me retrouve nez à nez avec un Jaden rayonnant, comme à son habitude.

-Woua, t'as vraiment mauvaise mine toi, s'exclame-t-il en fronçant les sourcils.

-Je t'assures que sans toi, je ne l'aurai pas remarqué, je réplique.

Et tu te dégoûtes pas un peu, sérieux ?

-Allez viens manger un peu bichette, reprends Jaden. Ça fait deux jours que t'es cloîtrée là.

Je m'apprête à refuser mais il me prends déjà la main pour me faire descendre. Une fois en bas, je vois un homme qui m'est inconnu discuter avec le muet. Ce dernier pose vaguement ses yeux sur moi, tandis que l'autre se retourne vers moi d'une manière brusque. Il me fait tout de suite froid dans le dos. Ses yeux bleus-gris sont dépourvus d'émotion.

Là où le coeur ne parle pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant