Chapitre 2

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Je me réveille alors qu'il est vingt-trois heures, et je crève la dalle. Littéralement. Malgré que Toby me répète que je suis chez moi, je n'oses pas descendre chercher quelque chose à manger. J'ouvre alors ma valise et range mes affaires dans l'armoire pouréviter de pleurer.  A ce moment là, quelqu'un toque à la porte.

-Oui ?

La porte s'entrouvre sur Toby qui me demande :

-Je peux ?

-Oui, oui bien sûr.

Une bonne odeur qui provient du plateau qu'il a entre le mains entre en même temps que lui.

-J'ai entendu dire que tu aimais beaucoup la nourriture Asiatique. Je t'ai préparé des Ramen.

L'attention me touche, mais je n'ose pas lui dire. Alors je me contente de le remercier. Je me pose sur le bureau et mange le plat bien plusdélicieux que je ne le pensais.

Après avoir longuement hésité, je m'exclame de la voix la plus réjouieque je puisse avoir:

-Woua c'est délicieux !

Mes mains tremblent à cause de cette subite prise de parole.

Sérieux même pour parler ? Ressaisis-toi.

-Merci,ma tante à fait le tour de l'Asie pendant deux ans et quand elle estarrivée elle a tenu à ce qu'on apprenne à cuisiner parce que jecite : « Les américains ne savent pas manger ».

Je ris, pour la première fois depuis des mois. Ça fait bizarre et du bien en même temps. Je m'arrête, car j'ai l'impression que mon cerveau n'a pas encore la capacité d'enregistrer des informations joyeuses. 

Je finis mes Ramen enessayant de faire le minimum de bruit possible. Quand je finis je baille à m'en décrocher la mâchoire

-Bon, bah je te laisse. Bonne nuit.

Il ouvre la porte et sors sans un mot. Je n'ose pas lui demanderd'attendre pour le remercier encore une fois. Je me couche sur le litet m'endors pour me réveiller le lendemain à treize heures.

****

Après avoir découvertcomment fonctionne la douche, je descends dans le salon, décidée àne pas rester cloîtrée dans ma chambre. Quand j'arrive, Sophia estassise à table avec une tasse de café à la main.

-Oh salut, t'as biendormi ? me demande-t-elle.

-Oui, j'étais un peufatiguée. Et toi ?

-Ouais super. Les parents sont partis faire des courses et Toby est sortis avec des amis. Ont'a laissé un reste de poulet.

-Merci mais j'ai pas très faim.

C'est complètement faux,je meurs de faim mais je n'ose pas prendre.

-C'est pas possible. La dernière fois que t'as mangé c'était il y a treize heures, je mevtrompe ?

Je m'assois, vaincue. Jeprends une cuisse et croque dedans. Le jus me dégouline sur lalangue. Je me laisse aller contre le dossier de ma chaise tellementc'est agréable. Sophia m'observe en rigolant.

-Est ce que... par hasard tu saurai le jour de la rentrée ? je lui demande nerveusement.

-Oui oui c'est le 26août.

Je me fige. Je n'aime pas cette date. En France c'était encore les vacances et ça m'évitait de trop y penser, mais là j'aurai carrément une journée de coursentière avec des gens que je connais pas.

-T'inquiète. Tu sais la rentrée c'est pas si terrible.

-Ouais sûrement.

J'ai besoin de sortir decet endroit, je me sens étouffée. Je monte dans ma nouvelle chambre et sors mes affaires de sport de ma valise. Je sors dehors malgré lachaleur étouffante du mois d'Août pour aller courir, une habitude que j'ai adoptée quand je ne me sentais pas bien.

Je cours depuis trenteminutes mais je ne suis pas fatiguée. Je pourrai courir jusqu'aucoucher du soleil si il le faut. Je tourne le coin de la rue et me prends le soleil en pleine figure. Aveuglée, je cours en me fiant à mon instinct. Mais quelque chose de lourd et dur me percute l'épaule et je tombe par terre. En me rattrapant sur les bras, je me retourne pour voir ce que j'ai heurté, ou plutôt... qui j'ai heurté. 

Et cette personne semble être un garçon de mon âge,taillé dans les dimensions d'un frigo.

-Excuse-moi. J'ai pas fait exprès, je m'excuse.

-Pas de problème mais fais gaffe la prochaine fois.

Merci pour l'astuce, j'y avait pas pensé.

Il me tend la main pour m'aider à me lever mais je me relève sans la prendre. Il ricane doucement, se foutant ouvertement de ma gueule.

-Tu vas dans quel Lycée ? Je crois que je t'ai jamais vue ici.

-Dans un Lycée à New York.

-Et tu viens d'arriver ?

Je compris qu'on risquait de se croiser.

-Tu le sauras bien assez tôt, je réplique.

Il ricana et il tourna les talons. Je repris ma course en sens inverse.

Au moins tu sais quels genre de connards y a dans ton lycée.

****

17h, chez elle

Je suis couchée sur mon lit, épuisée. Mon esprit vagabonde en libre service, se posant des questions toutes plus connes les unes que les autres.

Pourquoi avoir mis un lit deux places si je dors toute seule ?

Les céréales avant ou après le lait ? Je mange mes céréales sans lait... je devrai essayer un jour.

L'oeuf ou la poule d'abord ? Raaaah quelles questions débiles. Tu peux pas la fermer deux secondes ?

Quelqu'un toqua à laporte.

-Entrez ! je dis.

C'était Toby.

-Tes cartons viennent d'arriver.

Je sors presque en courant de ma chambre. Dehors, des camionneurs s'occupent de décharger les cartons. Une dizaine pas plus. Je n'avais pas beaucoup à déballer parce que ma chambre à toujours été assez vide, malgré les apparences. On dit qu'une maison vide est signe de manque deliens familiaux. Ce qui n'est pas totalement faux dans mon cas. 

J'aide Tobby à les monter dans ma chambre et je commence à les déballer. Le premier contient des livres, principalement de la Darkromance. Ça me fascine que des gens qui ne veulent que se tuer (pourla plupart du temps) finissent ensemble à la fin, se protégeant detout et de tout le monde. Ça me fascine parce que je sais que dansla vraie vie ce n'est pas possible. L'amour avec un grand A n'existe pas. Il n'y a que des flirts qui finissent en mariage, mais comment les gens peuvent-t-ils s'aimer après autant de temps ensemble ?Ils font sûrement des efforts pour passer au dessus du manque de sentiments.

Le deuxième cartoncontient des photos. Principalement des photos d'endroits que je rêve de visiter. Il y a aussi quelques photos de mes parents et moi maispas beaucoup. Le dernier carton contient des habits, et le peux d'éléments de décoration que j'avais. Je ne les remettrai sûrementpas dans cette chambre.

-A table ! cria Amira. 

J'hésitai descendre, mais finalement, je trouvais ça plus polie. Je descendis donc après avoir battu fort des paupières pour retenir mes larmes.


Voilà la fin du chapitre 2 ! J'espère que vous aimerez, envoyez-moi vos retours !

Petite info: les passages en italique sont ses pensées.

Là où le coeur ne parle pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant