À ce garçon que j'ai toujours aimé

quatre

Le soir venu, c'est en silence que mon demi-frère et moi commencions le dîner. Après tant d'émotions et une journée sans manger, je ne souhaitais qu'une chose, manger un bon repas, en tête à tête avec lui. 

Bon bien sûr, ce n'est pas un repas, aux chandelles, comme l'aurait fait deux amoureux. Non. Mais bien un repas familial, avec plusieurs plats, posés sur la table où chacun devait se servir.

Il brise le silence, en se raclant la gorge, comme si le riz qu'il avait préparé, n'était pas bon.

Je lève mon regard vers le sien, pour savoir, uniquement s'il allait bien, où s'il allait vraiment ouvrir, la bouche pour dire quelque chose, où bien se taire.

Il choisit la première option.

 –Je vais reprendre, la société, de maman.

Je manque de m'étouffer, avec le riz, que je viens de mettre dans ma bouche. Il veut prendre la relève, avant moi. C'est logique. Il est plus vieux, mais je ne suis pas d'accord, pourquoi il reprendrait l'agence d'organisation de mariage, maman. Donovan n'a jamais été attirer par les personnes qui sont en couple, d'ailleurs il déteste ça, c'est pour cette raison qu'il est encore célibataire et il n'y a jamais mis les pieds, avant même pour y faire un stage, il a toujours refusé.

– Ah, oui ? Toi ? Patron, pour organiser toutes sortes de mariages ? Tu es sûr que tu peux y   arriver ?

Je ris, nerveusement. Je le taquine, parce que la situation est plutôt amusante.

Il me répond, du tac au tac. Prêt à se défendre.

– Oui, moi. En quoi ça te gêne ? Je t'offrirai un stage d'été, si tu as de bons résultats scolaires. Je sais que toi, tu adores passer tout ton temps, là-bas. Mais, je ne veux pas t'y voir, tous les soirs, si c'est moi qui reprends, la société, d'accord ?

Me demande, mon demi-frère, d'une voix sérieuse. De là, je pose ma fourchette, sur la table, comment se fait-il, qu'il sache que je me rends au bureau de maman tous les soirs ? Papa le lui as dit ? Je rouspète, je n'accepte pas ces conditions. C'est ma vie, ça, j'aime y passer la plupart de mon temps libre et ce n'est pas Donovan, qui va m'en empêcher.

 – Tu commences, quand ?

Je demande en espérant que ce soit le plus tard possible, pour m'habituer à ce changement de patron.

– Dès demain.

Je vois qu'il est fière, lorsqu'il me dit ça.

Mais moi ça me fait froid dans le dos. J'envoie donc directement un message à notre père. Je ne comprends pas pourquoi il ne m'a rien dit à ce propos. J'ai été son bras droit, depuis depuis des années et là c'est comme s'il me plantait un couteau dans le dos. Je le vis mal. Très mal. Ma vie, par en vrille. Déjà qu'elle n'est pas très joyeuse, en ce moment. Mais là, c'est la goutte d'eau, de trop.

« SMS – Papa : Comment as-tu pu me faire ça ? Pourquoi, c'est lui qui m'annonce ça ?

Tu aurais dû me prévenir avant.. »

« SMS – Fiston : Oh. Je vois qu'il te l'a dit. Il voulait le faire. Je l'ai laissé te l'annoncer.

Tu es content ? »

Content ?

Je devrais être content qu'il devienne le nouveau propriétaire et qu'il remplace maman du jour au lendemain ? Avec ces nouvelles règles, je ne vois pas en quoi, je devrais être heureux. Je dépose mon téléphone sur la table et il remarque le nom du destinataire. Je n'ai qu'une envie, c'est de pleurer, mais je ne dois pas. Je dois rester fort. Mais, il pose sa main sur mon téléphone et le fait glisser, jusqu'à lui, pour voir la conversation. Je ne râle, pas et le laisse faire, après tout je n'ai rien à lui cacher.

Il lit les messages.

J'avale difficilement ma salive.

Donovan me rend mon téléphone, en le posant brusquement à côté de moi.

– Tu n'es pas content ?

Il a trouvé ça tout seul ?

Mon rire nerveux, reviens.

 – Tu te rends compte des règles, que tu m'imposes ?

Je lui réponds, par une question.

Ce qui le surprend puisqu'il me fait les gros yeux. C'est vrai que je ne me rebelle pas souvent, mais là, j'étais pas bien. Je n'aime pas ce qu'il est devenu. Prétentieux et arrogant. Un caractère de merde, je veux qu'il redevienne, mon demi-frère, d'il y' a trois ans. Je veux l'entendre, rire et sourire à nouveau.

– Je préférais l'ancien, toi.

Dis-je subitement, sans vraiment prendre la peine de réfléchir à ce que je venais de dire. Je ne sais pas ce qu'il a vécu, en Corée et je le vois devenir pâle, face à mes mots.

Il ne me répond pas.

Quoi ?

Qu'as tu vécu là-bas ?

Dis-moi, je suis prêt à tout entendre et ça tu le sais. Je reste ton confident, malgré le fait que succombe encore à ton charme. 

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♡ Lucas et Donovan Stories ♡

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