Chapitre 8

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 Le lendemain, c'est au tour d'Athénaïs de passer à l'interrogatoire des chasseurs. Elle n'a pas dormi de la nuit, tout comme Ethan. Ce dernier lui lance un regard qui se veut rassurant lorsqu'elle est emmené à l'étage. Elle est ébloui par la lumière du jour. Son état fait peine à voir. Ses long cheveux roux sont tout emmêlés et ses yeux doivent être rouges à cause des larmes.

Elle est installée sur une chaise, les mains derrière le dos, attachées. La femme de la veille approche sa chaise et s'assoit. Elle tient à la main un bol contenant un liquide incolore.

« - On dit que les anges sont tout aussi sensible à l'eau bénite que les vampires. On dit aussi que la brûlure est plus intense lorsque le dit ange n'est plus pur. Au vu du nombre de victime que tu as laissé dans ton sillage, j'imagine que la brûlure ne sera que plus forte.

- Vous pouvez faire ce que vous voulez, je ne vous donnerais pas ce que vous cherchez.

- Même après avoir été banni, tu restes loyale envers les Enfers et en ton dieu.

- Il n'y a que cela que je connaisse.

- Tu as donc oublié ta vraie famille ? Tu n'aimerais pas savoir ce qu'elle est devenue depuis que tu les as abandonné ?

- Vous ne pouvez pas avoir ses informations.

- Je peux t'offrir tout ce que tu désires mais seulement si tu me donnes en échange le secret pour entrer dans les Enfers.

- Il y a un moyen très simple d'y entrer.

- Lequel ?

- Mourir. »

Sur ce, Athénaïs lui crache au visage. Cela ne plaît pas à la chasseuse qui prend une sorte de pipette et aspire de l'eau bénite. Elle approche cette pipette d'Athénaïs et verse quelques gouttes sur son bras. Athénaïs ressent immédiatement une immense douleur. Sa peau brûle. Est-ce donc cela que ses victimes ressentent lorsqu'elle les brûle ? Elle se fera un malin plaisir de faire découvrir cette sensation à son bourreau.

« - Je veux savoir comment entrer dans les Enfers.

- Vous ne passerez jamais la porte d'entrée. Je préférerais mourir plutôt que de mettre en danger ce monde.

- Ce monde t'a fait souffrir. Il t'a rejeté et pourtant tu le protèges toujours. Ne voudrais-tu pas le voir périr ?

- J'ai prêté serment. Je ne suis pas comme Hadès. Je n'ai qu'une parole.

- Très bien. J'espère que tu t'es préparer à la souffrance que tu vas endurer. »

La chasseuse continue de verser des gouttes d'eau bénite une par une. À aucun moment Athénaïs n'a flanché. À aucun moment elle n'a trahi son serment de protection envers les Enfers. Elle a continué à prier Hadès pour qu'il vienne la délivrer de ce cauchemar.

Les chasseurs la ramènent quelques heures plus tard dans son cachot et font sortir Ethan du sien. Elle n'a pas assez de force pour le regarder.

Ce va et viens continua encore deux jours durant. Chacun leur tour, ils passèrent sur la chaise d'interrogatoire avec son lot de torture.

Le troisième jour, seule Athénaïs passe à l'interrogatoire. Ce dernier fut plus dur que les autres. La chasseuse a ajouté un nouvel objet de torture : une lame imprégnée d'eau bénite. Elle se sent brûler de l'intérieur. Elle ne pense pas avoir perdu autant de sang par le passé. Lorsqu'elle est ramenée dans sa cellule, elle a à peine la force de se lever pour s'asseoir. Ethan la regarde impuissant de l'autre côté de ses barreaux. Athénaïs le voit fermer les yeux tout en posant une main sur le sol humide. Il prie lui aussi, mais qui ?

Un peu plus tard dans la nuit, une jeune femme blonde vêtue d'une simple robe bleu ciel avec des reflets irisés, s'avance dans le long couloir. Athénaïs a le réflexe de se mettre au fond de sa prison. Qu'est-ce que les chasseurs manigancent encore ?

Ethan ne bouge pas d'un pouce. La jeune femme s'arrête devant sa cellule et s'incline devant lui en guise de respect. Athénaïs fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

« - Je veux que tu la soignes en premier, Naya. Mon état peut attendre, pas le sien.

- Bien mon seigneur. »

Naya avance vers Athénaïs. Son état physique se transforme en forme d'eau pour passer à travers les barreaux. Athénaïs tente de reculer mais elle est déjà contre le mur. Naya s'agenouille devant elle et tente de lui prendre le poignet. Athénaïs se dérobe.

« - Tu n'as rien à craindre d'elle, lui dit Ethan. C'est une nymphe guérisseuse. Elle va soulager ta douleur.

- Une nymphe guérisseuse ? Comment la connais-tu ?

- Elle ne sait pas ? Demande Naya à Ethan. »

Ce dernier lui fait « non » de la tête. Athénaïs regarde Ethan avec insistance. La nymphe en profite pour prendre son poignet et commencer les soins.

« - Qui es-tu ? Demande Athénaïs à Ethan.

- J'ai eu bien des noms au fil des siècles mais un seul est encore utilisé aujourd'hui.

- J'imagine que ce n'est pas Ethan.

- Tu imagines bien. »

Athénaïs ne sait pas quoi faire. Elle a voyagé avec un homme dont elle pensait connaître le nom au moins mais même cela était faux. Elle regarde la nymphe qui continue à lui fournir les soins. Elle commence à ressentir les effets. La douleur s'apaise. Tout en l'observant agir, elle se rend compte que cette dernière utilise l'eau pour la soigner. Elle regarde tour à tour Ethan et la nymphe. Elle commence à comprendre.

« - Le bracelet n'a pas d'effet sur toi parce que tu n'es pas un être surnaturel.

- En effet.

- Tu es supérieur à eux. Tu.... Tu es un dieu.

- Ne laisse jamais personne te faire croire que tu es insignifiante. Tu es quelqu'un de bien. Tu peux accomplir tellement de chose et tu dois le faire. Le Monde a besoin de toi. »

Athénaïs écarquille les yeux. Ethan n'a plus la même voix. Cette voix qu'il a prise ressemble à celle de l'homme qui lui a sauvé la vie il y a longtemps maintenant. Elle l'avait presque oublié avec les événements de ces derniers jours. Elle porte une main à sa bouche, choquée par ce qu'elle vient d'entendre.

« - C'était donc toi qui m'a sauvé cette nuit-là. Tu.... Tu es....

- Poséidon, finit-il. Oui, en effet.

- Pourquoi m'avoir sauvé ? Pourquoi endurer toute cette souffrance pour moi ? Tu es un dieu. Tu dois être en mesure de nous sortir de là.

- J'aimerais, crois-moi. Mais même les dieux ont leurs limites. Je suis bien trop loin de l'océan. J'ai utilisé mes dernière forces pour nous sortir vivant de cette montagne. Tout ce que je peux faire c'est appelé du renfort ou faire bouger des objets remplis d'eau. Je ne suis pas aussi puissant que mon frère. Seul lui aurait le pouvoir de nous sortir d'ici.

- Hadès ne viendra pas. Cela fait trois jours que je le prie et je n'ai aucun signe de lui. Si tu es un dieu, tu dois avoir une autre forme que ta forme actuelle. Pourquoi ne pas la prendre ?

- Si je la prend, je ne pourrais pas revenir. Je la prendrais donc uniquement lorsque je serais sûr que tu sois en sécurité.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que je représente à tes yeux pour que tu prennes autant de risques ?

- Une échappatoire. »

L'ange de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant